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El Salvador : information sur la criminalité et les efforts de protection de l'État relativement à la lutte contre la criminalité, y compris la protection des témoins et la collaboration internationale pour lutter contre le crime (2004-mars 2005)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 13 April 2005
Citation / Document Symbol SLV43483.EF
Reference 7
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, El Salvador : information sur la criminalité et les efforts de protection de l'État relativement à la lutte contre la criminalité, y compris la protection des témoins et la collaboration internationale pour lutter contre le crime (2004-mars 2005), 13 April 2005, SLV43483.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/42df618d28.html [accessed 1 June 2023]
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Différentes sources publiées en 2004 et au début de 2005 ont souligné que les crimes, notamment les crimes violents comme les homicides – commis principalement par des bandes de jeunes connues sous le nom de maras – préoccupent encore vivement les autorités (EIU Riskwire 18 mars 2005; Freedom House 15 sept. 2004; JIR juin 2004; CAR 29 oct. 2004). Les statistiques fournies par la Police nationale civile (Policia Nacional Civil – PNC) révèlent qu'entre 2 700 (SSV 14 févr. 2005) et 2 790 (El Diario de Hoy 3 févr. 2005a) homicides ont été signalés en 2004, ce qui représenterait une augmentation de 27 p. 100 par rapport aux statistiques de 2003 (VOTB 26 janv. 2005). Le taux de crimes violents était encore élevé en 2005; entre 285 (Radio Nederland 9 févr. 2005; EFE 14 févr. 2005) et 295 (Christian Science Monitor 1er mars 2005) homicides ont été enregistrés par la police en janvier.

D'autres crimes, comme les vols à main armée, les détournements de voiture et les enlèvements, se produisent régulièrement (EIU Riskwire 18 mars 2005; États-Unis 17 mars 2005; Canada 1er déc. 2004); toutefois, le nombre d'enlèvements serait en baisse depuis 2001 (États-Unis 17 mars 2005; SSV juin 2004). En particulier, le nombre total d'enlèvements signalés est passé de 114 en 2001 à 8 en 2003 (ibid.) et, de janvier à novembre 2004, 7 enlèvements ont été signalés (États-Unis 17 mars 2005).

Selon le sous-ministre de la Sécurité des citoyens, Rodrigo Avila, environ 70 p. 100 des crimes violents sont commis dans 25 p. 100 du territoire du pays, notamment dans les départements de Santa Ana, de Sonsonate, de La Libertad, de San Salvador et de La Paz (El Diario de Hoy 3 févr. 2005a). En outre, les statistiques de la police fournies par La Prensa Grafica, journal de San Salvador, révèlent que 63 p. 100 des homicides enregistrés en 2004 ont été commis dans 20 des 262 municipalités du pays (s.d.). Néanmoins, des sources mentionnent aussi qu'environ 50 p. 100 de la population du pays demeure dans ces 20 municipalités (VOTB 26 janv. 2005; La Prensa Grafica s.d.).

Un certain nombre de sources ont signalé qu'entre 33 (CNS 19 janv. 2005) et 60 p. 100 (CAR 29 oct. 2004) des homicides signalés en 2004 étaient liés aux activités des maras. Selon le directeur de la PNC, Ricardo Menesses, la majorité des personnes tuées étaient des [traduction] « délinquants; les citoyens ayant été les moins touchés » (CAR 25 févr. 2005). En outre, M. Menesses a mentionné que les dirigeants des bandes assassinaient [traduction] « leurs propres membres afin d'affirmer leur autorité, d'empêcher la désertion et d'inspirer de la peur » (ibid.).

La PNC a estimé qu'entre 10 200 (CAR 29 oct. 2004) et 10 500 (JIR juin 2004) membres de bandes font partie de diverses maras en El Salvador. Selon le Jane's Intelligence Review,

[traduction]

[l]a bande la plus importante au pays est la MS [Mara Salvatrucha], suivie de la M18 et de deux bandes locales, la Mao Mao et la Machine (Maquina). Le territoire des différentes bandes est clairement délimité et toute violation par une autre bande entraînera des représailles rapides (June 2004).

Efforts de protection de l'État

Afin de lutter contre la violence commise par les bandes de jeunes, le gouvernement a lancé le plan Main très ferme (Super Mano Dura) en août 2004 (CAR 25 févr. 2005; CNS 19 janv. 2005). Il s'agit d'une initiative anti-mara qui, entre autres, a étendu les pouvoirs de la police et de l'armée relativement [traduction] « à l'arrestation et à la détention de présumés membres de bandes », a augmenté le nombre d'agents de sécurité publique [traduction] « dans les 15 régions les plus touchées » et a introduit des [traduction] « dépliants des "plus recherchés" » pour trouver des criminels (EIU Riskwire 18 mars 2005). Veuillez consulter SLV43019.EF du 30 septembre 2004 pour obtenir davantage d'information sur le plan Main très ferme.

En septembre 2004, à titre de complément au plan Main très ferme, le gouvernement a annoncé qu'il lancerait un nouveau programme de réadaptation appelé Main amie (Mano Amiga) (CAR 29 oct. 2004; CNS 19 janv. 2005). Le plan Main amie, tel que décrit dans le Central America Report (CAR), vise la réadaptation et la réinsertion sociales d'anciens contrevenants faisant partie de bandes de jeunes à l'aide d'une combinaison de stratégies incluant des programmes agricoles, [traduction] « la promotion du sport, des programmes de travail en prison, l'enlèvement de tatous, des centres de désintoxication, l'enlèvement de graffitis et la mise en œuvre d'un plan national de prévention » (29 oct. 2004). Aucune information sur les progrès du plan Main amie n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

En janvier 2005, malgré les actes criminels violents continus, le président Saca a annoncé que le plan Main très ferme progressait et a souligné que, depuis août 2004, quelque 4 000 membres de bandes avaient été arrêtés (CAR 25 févr. 2005). Un sondage d'opinion effectué et publié par CID-Gallup en février 2005 révèle également que le travail du président pour lutter contre le crime était très populaire auprès des répondants (LARR févr. 2005; voir aussi EIU Riskwire 18 mars 2005).

Toutefois, selon la porte-parole de la PNC, Violeta Polanco, la police a éprouvé de la difficulté à porter des accusations contre des présumés membres de bandes de criminels (Christian Science Monitor 1er mars 2005). Par exemple, Mme. Polanco a mentionné que des 4 000 présumés membres de bandes arrêtés depuis septembre 2004, [traduction] « moins de 40 ont fait l'objet de poursuites » (ibid.).

Diverses sources ont signalé que l'accès aux armes à feu était un facteur déterminant, responsable en grande partie de la perpétuation des actes criminels violents (SSV 14 févr. 2005; CAR 25 févr. 2005). En 2004, les statistiques du gouvernement ont révélé que 74 p. 100 des homicides ont été commis à l'aide d'armes à feu (ibid.; SSV 14 févr. 2005). En outre, des sources ont souligné que les civils en El Salvador possèdent entre 450 000 (ibid.) et 500 000 (CAR 25 févr. 2005) armes à feu. En février 2005, pour tenter de contrôler l'utilisation répandue des armes à feu, le gouvernement a proposé des modifications à la loi sur les armes à feu, les munitions et les explosifs (Ley de Armas, Municiones y Explosivos) (SSV 14 févr. 2005; CAR 25 févr. 2005). L'une des principales modifications est l'ajout au code pénal d'une peine d'emprisonnement de cinq ans pour quiconque [traduction] « transporte une arme à feu dans un espace public ou sous l'influence de l'alcool ou de stupéfiants, et offre des armes à feu à des mineurs ou à des personnes handicapées » (ibid.). Aucune information sur les progrès des modifications proposées n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Également en février 2005, le président Saca a annoncé une initiative de lutte contre le crime qui améliorerait la coordination entre les enquêteurs du bureau du procureur général (fiscalia) et les policiers en uniforme (EFE 14 févr. 2005; El Diario de Hoy 3 févr. 2005b), offrirait une protection aux témoins et prévoirait des fouilles circonscrites pour les criminels les plus recherchés (mas buscados) (ibid.).

Protection des témoins

Le besoin d'un programme efficace de protection des témoins a été souligné en janvier 2005 lorsque le directeur de la PNC, Ricardo Menesses, a déclaré qu'en raison d'un manque de ressources, la police ne pouvait offrir de protection complète aux témoins dans le cadre d'un programme officiel (FBIS 31 janv. 2005). Les Country Reports 2004 ont aussi souligné que l'absence d'une protection policière adéquate pour les témoins entravait les efforts visant [traduction] « à identifier, à arrêter et à poursuivre les criminels » (28 févr. 2005, sect. 1e). Selon de l'information fournie à La Prensa Grafica, 27 témoins ont été tués en 2004, [traduction] « nombre d'entre eux peu de temps avant de devoir témoigner » (FBIS 24 mars 2005).

Au début de mars 2005, El Diario de Hoy a mentionné que le gouvernement prévoyait établir une Direction de protection des témoins au sein du ministère de l'Intérieur (FBIS 5 mars 2005). Afin d'obtenir les fonds nécessaires pour établir cette direction, la sous-ministre de l'Intérieur, Silvia Aguilar, aurait préparé une nouvelle loi proposant d'utiliser l'argent confisqué aux bandes de criminels pour financer un nouveau programme de protection des témoins (FBIS 24 mars 2005). Aucune information sur les progrès de cette loi ni sur le lancement d'un programme officiel de protection des témoins n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Collaboration internationale

La collaboration avec les États-Unis et des pays d'Amérique centrale fait également partie des tentatives de lutte contre les maras (AP 13 oct. 2004; ibid. 23 févr. 2005; EFE 14 févr. 2005; Christian Science Monitor 1er mars 2005). En octobre 2004, les autorités policières de l'El Salvador et de la Californie auraient commencé à échanger de l'information sur les membres de bandes de jeunes en vue d'améliorer la lutte contre les activités de ces bandes dans les deux pays (AP 13 oct. 2004). Le directeur de la PNC, M. Menesses, a déclaré que ses agents du renseignement avaient reçu l'ordre de partager avec les policiers américains leur base de données contenant de l'information sur 10 500 membres de bandes, [traduction] « nombre d'entre eux ayant été déportés des États-Unis » (ibid.). À leur tour, les policiers américains donneraient aux agents de la PNC l'information dont ils ont besoin pour lutter contre les bandes en El Salvador (ibid.). En outre, l'Associated Press (AP) a signalé que [traduction] « le FBI, la police de Californie et les autorités de l'Amérique centrale [...] ouvrir[aient] un bureau de liaison à San Salvador afin de coordonner les tentatives de lutte contre les bandes et de partager de l'information » (23 févr. 2005; voir aussi Christian Science Monitor 1er mars 2005).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

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Canada. 1er décembre 2004. Affaires étrangères Canada. « Travel Report: El Salvador ». [Date de consultation : 4 avr. 2005]

Central America Report (CAR). 25 février 2005. « El Salvador: Murder Rate Prompts Legal Reforms ». [Date de consultation : 24 mars 2005]
_____. 29 octobre 2004. « El Salvador: "Friendly Hand", "Hard Hand" ». [Date de consultation : 24 mars 2005]

Christian Science Monitor [Boston]. 1er mars 2005. Danna Harman. « For Salvadoran Gangs, Jail is a Revolving Door ». [Date de consultation : 8 avr. 2005]

Country Reports on Human Rights Practices for 2004. 28 février 2005. « El Salvador ». Département d'État des État-Unis. Washington, DC. [Date de consultation : 18 mars 2005]

Cox News Service (CNS) [Atlanta]. 19 janvier 2005. Teresa Borden. « El Salvador Racked by Gangs ». (Knowgangs) [Date de consultation : 6 avr. 2005]

El Diario de Hoy [San Salvador]. 3 février 2005a. Wifredo Salamanca. « Preparan Plan para Dismunir los Asesinatos ». [Date de consultation : 31 mars 2005]
_____. 3 février 2005b. Alexandra Bonilla et Antonio Soriano. « Saca defiende reformas a la Ley de Armas ». [Date de consultation : 31 mars 2005]

Economist Intelligence Unit (EIU) Riskwire. 18 mars 2005. « El Salvador Risk: Security Risk ». (Dialog)

EFE News Service [Madrid]. 14 février 2005. « U.S. Top Cops Going to El Salvador to See Fight Against Gangs ». (Dialog)

États-Unis. 17 mars 2005. Département d'État, Bureau des Affaires consulaires. « Consular Information Sheet: El Salvador ». [Date de consultation : 31 mars 2005]

Foreign Broadcast Information Service (FBIS). 24 mars 2005. « Highlights: Central America Crime and Narcotics Press 23 Mar 2005 ». (WNC)
_____. 5 mars 2005. « Highlights: Central America Crime and Narcotics Press 4 Mar 2005 ». (WNC)
_____. 31 janvier 2005. « Highlights: Central America Crime and Narcotics Press 31 Jan 2005 ». (WNC)

Freedom House. 15 septembre 2004. « El Salvador ». Freedom in the World 2004. [Date de consultation : 18 mars 2005]

Jane's Intelligence Review (JIR) [Surrey]. Juin 2004. « Criminal "Mara" Gangs Pose Threat to Central America ».

Latin America Regional Reports (LARR) [Londres]. Février 2005. « Saca Flying High ». Caribbean & Central America Report.

La Prensa Grafica [San Salvador]. S.d. Ernesto Mejia, Amilcar Mejia et Fatima Miranda. « Lanzaran Plan para Capturar Homicidas ». [Date de consultation : 21 mars 2005]

Radio Nederland. 9 février 2005. Neri Mabel Reyes. « Criminalidad en El Salvador » http://www2.rnw.nl/rnw/es/temas/sociedad/act050209_salvador> [Date de consultation : 18 mars 2005]

Sociedad Sin Violencia (SSV) [San Salvador]. 14 février 2005. « Sin Armas en los Espacios Publicos ». [Date de consultation : 18 mars 2005]
_____. Juin 2004. Prevencion y Control del Crimen y la Violencia en El Salvador: Lineamientos Estrategicos. [Date de consultation : 18 mars 2005]

Voices On the Border (VOTB) [Washington, DC]. 26 janvier 2005. Geoff Herzog. « Arena's "Mano Dura" a Failure After One Year ». Update on El Salvador. [Date de consultation : 18 mars 2005]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International, Human Rights Watch, International Narcotics Control Strategy Report 2005, World News Connection.

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