Last Updated: Friday, 26 May 2023, 13:32 GMT

Indonésie : répercussions du tremblement de terre et du tsunami du 26 décembre 2004 sur la situation en matière de droits de la personne, plus précisément dans la province de l'Aceh et à Jakarta

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 7 January 2005
Citation / Document Symbol IDN43291.EF
Reference 7
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Indonésie : répercussions du tremblement de terre et du tsunami du 26 décembre 2004 sur la situation en matière de droits de la personne, plus précisément dans la province de l'Aceh et à Jakarta, 7 January 2005, IDN43291.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/42df6103b.html [accessed 31 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

Réfugiés de l'Aceh

Selon un article de l'agence de nouvelles Xinhua, le ministère de la santé de l'Aceh a annoncé que, le 5 janvier 2005, 476 619 personnes étaient sans logement en raison du tsunami; la plupart de ces personnes vivent en Aceh (5 janv. 2005). Auparavant, les organismes d'aide supposaient que le nombre de personnes sans logement était plus élevé que l'indiquaient les nombres officiels précédents, et ce, en raison du grand nombre de survivants qui étaient toujours sans logement et cherchaient un abri [traduction] « en bordure des routes » et ailleurs (Deutsche Presse Agentur 4 janv. 2005).

Distribution de l'aide en Aceh

D'après un article du Asia Times, [traduction] « l'armée est l'institution qui dispose des meilleures ramifications et moyens logistiques pour apporter de l'aide en cas de désastre » (5 janv. 2005). Cependant, bien que le Mouvement pour la séparation de l'Aceh (GAM) et le gouvernement de la province de l'Aceh aient tous deux annoncé des cessez-le-feu unilatéraux à la suite du tsunami du 26 décembre 2004 afin de [traduction] « mettre l'accent sur les besoins humanitaires », les forces armées indonésiennes (TNI) ont admis, le 31 décembre 2004, que les représailles contre les rebelles séparatistes avaient repris (AFP 4 janv. 2005), particulièrement dans les régions du Nord et de l'Est de l'Aceh (Asia Times 4 janv. 2005). Ce faisant, les TNI, qui avaient lancé une opération majeure contre les rebelles séparatistes en mai 2003 (AFP 4 janv. 2005; Asia Times 5 janv. 2005), ont été accusés par leurs opposants de [traduction] « nuire à l'acheminement d'une aide humanitaire dont les gens ont désespérément besoin » (ibid.) et de mettre l'accent sur la sécurité plutôt que d'apporter leur aide pour répondre aux besoins humanitaires (BBC 5 janv. 2005). La commission des droits de la personne de l'Asie (Asian Human Rights Commission – AHRC) a fait une déclaration dans laquelle elle indiquait qu'il y avait [traduction] « véritablement eu un manque de collaboration de la part de l'armée à l'endroit des intervenants du domaine humanitaire relevant du privé pour apporter aux survivants le ravitaillement qui s'empilait dans les entrepôts de l'armée », et ce, particulièrement à Banda Aceh et à Meulaboh (AHRC 5 janv. 2005). L'AHRC a signalé avoir été informée que des marchandises restaient sur les quais des aéroports militaires et que pratiquement aucune distribution de l'aide n'avait lieu (ibid.). Selon l'organisation, cela pourrait être dû au manque de ressources de l'armée pour transporter de grandes cargaisons (ibid.).

Toutefois, le directeur général de l'organisme de secours HELP a indiqué, à la suite d'une visite à Banda Aceh le 3 janvier 2005, [traduction] « que [l']armée est présente partout – on m'a dit qu'elle essaie d'empêcher le pillage et d'organiser le transport des corps à des fosses communes aux abords de la ville » (HELP 6 janv. 2005).

Selon des groupes internationaux oeuvrant dans le domaine des droits de la personne, depuis le tsunami, le gouvernement indonésien a repoussé la levée de l'état d'urgence civil en place dans la province de l'Aceh depuis 2003 et, au départ, empêchait les avions envoyés par des organismes d'aide d'atterrir en Aceh (Asia Times 5 janv. 2005). En 2003, le gouvernement a banni la présence des journalistes étrangers et des groupes d'aides internationaux dans la province (CNN 30 déc. 2004; Asia Times 5 janv. 2005) et les organismes non gouvernementaux locaux ont quitté la région (ibid.). L'interdiction a été levée le 27 décembre 2004 (CNN 30 déc. 2004).

Conflit militaire en Aceh

L'Agence France-Presse a signalé un échange de coups de feu entre le GAM et les TNI sur une plage située juste à l'extérieur de la capitale, Banda Aceh, au cours de la matinée du 4 janvier 2005 (6 janv. 2005). Le jour suivant, les rebelles ont nié toute participation à une attaque contre un convoi de secours en Aceh, accusant plutôt les forces gouvernementales d'avoir déclenché l'attaque et la fusillade entre les deux groupes (AFP 5 janv. 2005). Les rebelles ont affirmé avoir obéi à un ordre de cessez-le-feu donné après le tsunami (ibid.). De plus, ils ont indiqué dans une déclaration que les rebelles étaient des gens de l'Aceh dont la vie était touchée par le désastre et pour qui l'aide internationale était la bienvenue (ibid.). Les organismes d'aide auraient exprimé des préoccupations quant la mise en péril de la sécurité de milliers de réfugiés si le conflit entre l'armée et le GAM reprenait (Asia Times 4 janv. 2005). Des groupes oeuvrant dans le domaine des droits de la personne ont accusé les deux parties de se livrer à des actes violents en Aceh depuis que la lutte pour l'indépendance a commencé (AFP 6 janv. 2005).

Présence de groupes islamiques

Un article du 5 janvier 2005 paru dans le Globe and Mail signalait l'arrivée en Aceh de centaines de membres de groupes islamiques indonésiens, parmi lesquels certains auraient des [traduction] « liens avec le terrorisme international ». Plus précisément, le Front de défense islamique (FPI), qui affirme avoir l'appui de l'armée indonésienne, a admis être venu en Aceh non seulement pour contribuer aux efforts d'ordre humanitaire, mais aussi pour [traduction] « "protéger l'islam et sauver [ses] frères de l'Aceh des infidèles [qui] [...] n'ont pas le droit d'imposer leurs croyances à l'Indonésie" » (Globe and Mail 5 janv. 2005). D'après le président du conseil des ulémas de l'Aceh, les « partisans de la ligne dure » pensent peut-être que les travailleurs étrangers venant en Aceh pour apporter de l'aide veulent convertir les gens de l'Aceh au christianisme, ce qui constituerait [traduction] « 'un grave problème' » (ibid.). Pour plus d'information sur les principaux groupes islamiques en Indonésie, veuillez consulter IDN39735.E du 20 septembre 2002.

Trafic d'enfants

Le gouvernement indonésien a interdit aux enfants de moins de 16 ans de quitter la province de l'Aceh à la suite des enlèvements qu'ont signalés l'UNICEF ainsi que d'autres organismes d'aide (BBC 4 janv. 2005; CNN 5 janv. 2005). L'UNICEF a confirmé un cas de trafic de même que [traduction] « plusieurs cas de criminels ayant offert des enfants enlevés en Aceh pour achat ou adoption » (BBC 4 janv. 2005). D'après CNN, les responsables de l'Aceh travaillent en collaboration avec les organismes d'aide afin d'inscrire sur une liste les enfants de l'Aceh touchés par le tsunami, de mettre sur pied des centres d'aide à l'enfance et de confier les enfants orphelins à des membres de leurs parenté (5 janv. 2005).

Aucune information sur la situation globale en matière de droits de la personne à Jakarta à la suite du tsunami n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agence France-Presse (AFP). 6 janvier 2005. « Gunfire Amid the Debris as Military Still Battles Rebels in Aceh Quake Zone ». [Date de consultation : 6 janv. 2005]
_____. 5 janvier 2005. « Aceh Rebels Deny Military Claims of Attacking Relief Convoys ». [Date de consultation : 6 janv. 2005]
_____. 4 janvier 2005. « Acehnese in Australia Fear Indonesian Military Exploiting Tsunami Disaster ». (FBIS-EAS-2005-0104 5 janv. 2005/WNC)
_____. 30 décembre 2004. « Indonesian President Calls on Aceh Rebels to Lay Down Arms After Disaster ». (FBIS-EAS-2004-1230 31 déc. 2004/WNC)

Asia Times. 5 janvier 2005. Sonny Inbaraj. « Military Offensive Hinders Aid to Aceh ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]
_____. 4 janvier 2005. Bill Guerin. « Aceh Feels the Fallout ». [Date de consultation : 4 janv. 2005]

Asian Human Rights Commission (AHRC). 5 janvier 2005. « Speedy and Better Coordination of Relief Work By the Indonesian Government Could Help Aceh Recover ». [Date de consultation : 6 janv. 2005]

BBC. 5 janvier 2005. Andrew North. « Aceh Victims' Patience 'Drying Up ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]
_____. 4 janvier 2005. Kate McGeown. « Criminals Target Tsunami Victims ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]

CNN. 5 janvier 2005. « Traffickers Threaten Aceh Orphans ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]
_____. 30 décembre 2004. « Indonesia Struggles to Aid Stricken Coast ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]

Deutsche Presse Agentur. 4 janvier 2005. « Tsunami Disaster Leaves Over 387,000 Homeless in Indonesia ». [Date de consultation : 6 janv. 2005]

The Globe and Mail. 5 janvier 2005. Paul Dillon. « Authorities Wary as Radical Groups Pour Into Aceh ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]

HELP. 6 janvier 2005. « Wolfgang Nierwetberg Reports from Banda Aceh ». [Date de consultation : 6 janv. 2005]

Xinhua News Agency. 5 janvier 2005. « Nearly Half Million Indonesians Homeless After Tsunami ». [Date de consultation : 5 janv. 2005]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International, International Crisis Group, Radio Free Asia, Département d'État des États-Unis.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

Search Refworld

Countries