Slovaquie : information sur les langues enseignées dans les écoles situées dans les agglomérations roms ou à proximité de celles-ci, les exigences d'inscription et les tests de compétence linguistique; information indiquant si des cours de langue slovaque sont offerts aux adultes (2000-2015)
Publisher | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada |
Publication Date | 21 January 2015 |
Citation / Document Symbol | SVK105039.EF |
Related Document(s) | Slovak Republic: Languages taught at schools located in or around Roma settlements, registration requirements, and proficiency tests; whether there is adult language training available in the Slovak language (2000-2015) |
Cite as | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Slovaquie : information sur les langues enseignées dans les écoles situées dans les agglomérations roms ou à proximité de celles-ci, les exigences d'inscription et les tests de compétence linguistique; information indiquant si des cours de langue slovaque sont offerts aux adultes (2000-2015), 21 January 2015, SVK105039.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/5587b9254.html [accessed 25 May 2023] |
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1. Aperçu : profil linguistique des Roms en République slovaque
Selon un document d'information de 2004 publié par la Banque mondiale et portant sur l'éducation des Roms en République slovaque, il n'existe aucun renseignement précis sur le nombre d'enfants roms qui ne parlent pas le slovaque, [traduction] « [bien que] des données générales démontrent qu'environ 60 p. 100 des Roms ont pour langue maternelle le romani » (Banque mondiale 1er nov. 2004, 29).
En 2012, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a publié un rapport intitulé Report on the Living Conditions of Roma Households in Slovakia 2010, qui fait état des résultats d'une enquête réalisée auprès de 240 ménages roms choisis au hasard dans chacune des trois catégories d'habitation, qui reposent sur leur degré d'intégration avec la population majoritaire : [traduction] « ségrégée, séparée et dispersée » (Nations Unies 2012, 23). Dans son rapport, le PNUD déclare que 54,7 p. 100 des Roms interrogés ont désigné le romani comme langue maternelle, 33,2 p. 100, le slovaque et 12 p. 100, le hongrois (ibid., 41). La même source signale que la question de l'enquête sur la langue principale parlée au quotidien a donné des résultats pratiquement identiques (ibid., 43). Il ressort également du rapport que les profils linguistiques variaient selon les types d'agglomération : le taux de Roms ayant comme langue maternelle le romani était de 29,9 p. 100 chez ceux vivant dans les communautés roms dispersées au sein de la population majoritaire, de 57,4 p. 100 chez ceux vivant dans des communautés séparées, et de 74 p. 100 chez ceux vivant dans des agglomérations ségrégées (ibid., 42).
Il ressort également de l'enquête que des changements sont survenus au fil du temps entre l'enquête de 2010 et celle réalisée en 2005 : chez les Roms vivant dans des communautés ségrégées, la proportion dont la langue principale au quotidien est le romani a augmenté, passant de 53,7 p. 100 en 2005 à 71,2 p. 100 en 2010; chez ceux vivant dans les communautés séparées, le taux a connu une augmentation, passant de 48,1 p. 100 à 56,2 p. 100; et parmi les communautés dispersées, il a connu un recul, passant de 31,6 p. 100 en 2005 à 27,5 p. 100 en 2010 (ibid., 44).
Dans un article publié dans le journal Intercultural Education [1] qui évalue la mise en oeuvre du projet de la Commission européenne appelé [traduction] « Formation continue pour l'intégration des Roms » (IN-Service Training for Roma Inclusion - INSETRom), un programme de formation qui visait à accroître la compréhension interculturelle et l'insertion scolaire des étudiants roms dans plusieurs pays européens (Teacher In-service Training for Roma Inclusion: a Resource Book 2009, vii), on peut lire qu'il existe également des disparités régionales au niveau des langues :
[traduction]
La plupart des Roms parlent le romani et le slovaque, bien que ceux vivant dans l'est de la Slovaquie sont plus susceptibles de parler le romani, alors que ceux dans l'ouest du pays parlent principalement le slovaque et ceux dans le Sud, le hongrois (Rosinský et al. déc. 2009, 559).
L'ouvrage de référence Teacher In-service Training for Roma Inclusion, qui émane du projet INSETRom, fait lui aussi état d'une différence régionale dans les langues parlées par les Roms; on peut lire dans cet ouvrage que les Roms qui vivent dans la partie est [traduction] « ont tendance à parler plus régulièrement le romani, tandis que ceux dans la partie [o]uest parlent surtout le slovaque » (Teacher In-service Training for Roma Inclusion: a Resource Book 2009, vii, 8).
2. Examen d'entrée au primaire
Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant du Centre de recherche sur l'ethnicité et la culture (Research of Ethnicity and Culture - CVEK), un institut indépendant établi à Bratislava voué à la recherche et à l'éducation qui a réalisé des recherches sur les enjeux concernant les minorités en République slovaque (CVEK s.d.), a déclaré que tous les enfants subissent des tests afin d'évaluer leurs compétences verbales avant l'inscription à l'école primaire et que, suivant les résultats des tests, ils peuvent être classés en première année, au niveau zéro [2], ou leur inscription à l'école peut être reportée (CVEK 19 janv. 2015). Le représentant a en outre affirmé que :
[traduction]
[c]es tests ne sont toutefois pas spécifiquement axés sur les compétences linguistiques des enfants [...] Les enfants roms sont censés parler le slovaque (ou le hongrois, selon l'école qu'ils s'apprêtent à fréquenter), mais il n'y a pas de classes spéciales prévues. Ils assistent à tous les cours du programme régulier donnés en première année (ibid.).
Dans son évaluation consacrée à la République slovaque, le Fonds pour l'éducation des Roms (Roma Education Fund - REF), un fonds qui a été créé en 2005 afin d'appuyer les programmes et les politiques visant à réduire l'écart qui existe entre les étudiants roms et les autres étudiants au chapitre de l'éducation (REF s.d.), souligne aussi que tous les enfants doivent subir un test avant l'inscription à l'école primaire afin que soit évaluée leur « maturité scolaire » et, en cas de doutes quant à leur capacité à entrer en première année dans une école primaire régulière, plusieurs possibilités s'offrent, notamment celles de [traduction] « reporter l'entrée à l'école [...] d'un an, [de] procéder à l'inscription au niveau zéro ou [de] procéder à l'inscription dans un programme d'éducation spécialisée » (REF 2014, 22). Dans le rapport du REF, on peut aussi lire que les méthodes d'évaluation varient d'une école à l'autre (ibid.).
Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur du Département d'anthropologie de l'Université Thompson Rivers, qui se spécialise dans l'étude de la population rom en République slovaque, a déclaré que [traduction] « [o]fficiellement, aucune distinction n'est faite entre les enfants sur le fondement de l'appartenance ethnique, et, par conséquent, les enfants ne subissent pas de tests parce qu'ils sont des Roms » (16 janv. 2015).
3. Langue et éducation
3.1 Langue d'enseignement
Le représentant du CVEK a expliqué que la loi permet l'enseignement dans [traduction] « les langues des minorités autochtones », mais que le slovaque et le hongrois, selon l'endroit où est située l'école, sont les principales langues d'enseignement (19 janv. 2015). De même, dans son évaluation consacrée à la République slovaque, le REF précise que :
[traduction]
[e]n Slovaquie, l'enseignement primaire dans les écoles publiques est donné en slovaque, en hongrois, en ukrainien et en anglais. Bien que le romani soit la langue maternelle de la plupart des Roms qui vivent dans ce pays, les élèves roms de tout le pays fréquentent principalement des établissements où l'enseignement est offert en slovaque, l'enseignement en hongrois étant donné dans les régions situées près de la frontière avec la Hongrie (REF 2014, 24).
Le professeur d'anthropologie a signalé que [traduction] « la langue slovaque est enseignée comme première langue, sauf au "niveau zéro" transitoire, qui constitue un niveau préparatoire » conçu pour atténuer les écarts entre les différentes catégories d'apprenants, à savoir ceux dont le slovaque est la langue maternelle et ceux dont c'est la langue seconde » (16 janv. 2015). De même, dans un rapport intitulé Zero Grade and Education of Roma Pupils, rédigé dans le cadre du projet « École pour tous » (School for Everybody) et financé en partie par le REF, on peut lire que l'un des objectifs du niveau zéro est « [d']éliminer la barrière linguistique » et de préparer les étudiants pour qui le slovaque est considéré comme une langue étrangère (Klein et al. 2012, 149).
Dans l'article portant sur le projet INSETRom, rédigé par Rosinský et al., on peut lire [traduction] « [qu'i]l semble que les enfants roms qui sont inscrits au niveau zéro font davantage de progrès que leurs pairs des classes primaires régulières, en particulier en ce qui concerne la capacité d'écriture, la maîtrise du slovaque et la richesse du vocabulaire et de la communication verbale » (Rosinský et al. déc. 2009, 560). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant dans ce sens.
3.2 Difficultés rencontrées par les étudiants roms
Se fondant sur des entrevues réalisées auprès d'enseignants au sujet des expériences qu'ils ont vécues avec des élèves roms et le programme INSETRom, Rosinský et al. soulignent que [traduction] « les enfants roms avaient du mal à utiliser la langue slovaque [...] [il] était difficile [pour eux] de comprendre, en particulier dans des cadres formels » et « les élèves roms s'exprimaient verbalement à un niveau inférieur par rapport à celui de la population étudiante majoritaire » (déc. 2009, 561). De même, dans un rapport rédigé en 2002 par la Banque mondiale en collaboration avec d'autres ONG, on peut lire que, pour les enfants roms en provenance d'agglomérations séparées et ségrégées, l'école primaire correspond peut-être à la première expérience en langue slovaque et qu'au dire des directeurs d'école, les [traduction] « "[e]nfants en provenance d'agglomérations [roms] ségrégées ne maîtrisent pas le slovaque et ne comprennent pas leurs enseignants. Comme les enseignants ne parlent pas la langue rom, ils communiquent par des gestes" » (Banque mondiale et al. avr. 2002, 36).
Dans le Civil Society Monitoring Report de 2012, une coalition d'ONG locales dont le mandat était d'évaluer de façon indépendante la mise en oeuvre par la Slovaquie de la Stratégie nationale d'intégration des Roms et du Plan d'action pour la décennie s'est penchée sur les barrières linguistiques auxquelles font face les enseignants et leurs élèves roms et a noté ce qui suit :
[traduction]
[l]es enseignants reprochent souvent aux parents de communiquer avec leurs enfants en romani plutôt qu'en slovaque à la maison. En revanche, les enseignants n'ont pas la formation requise pour enseigner le slovaque comme langue étrangère et ne disposent d'aucune aide à l'enseignement pour ce faire. Le romani n'est [...] pas considéré comme une langue égale à la langue slovaque, mais plutôt comme un outil informel servant à enseigner le slovaque aux enfants (Roma Institute et al. 2013, 48).
4. Enseignement des langues aux adultes
Sur le site du réseau Eurydice de la Commission européenne, qui renferme des renseignements sur les systèmes nationaux d'éducation en Europe (Commission européenne 1er juill. 2014), on peut lire qu'en République slovaque,
[traduction]
[l]es adultes peuvent suivre divers cours et programmes d'éducation et de formation professionnelle continue [notamment] ... des activités éducatives auxquelles peuvent participer tous les citoyens afin de développer les connaissances et les capacités requises pour la recherche d'un emploi (par exemple, des cours de langue). Les activités éducatives de ce genre sont offertes par divers établissements d'enseignement privés et ce sont les étudiants qui doivent assumer les coûts la plupart du temps (ibid. 7 mars 2013).
Dans un rapport de 2007 de la division de la Slovaquie du Réseau européen de référence et d'expertise (European Network of Reference and Expertise - ReferNet), [traduction] « un réseau d'information axé sur la collecte, la transmission et la diffusion de renseignements sur les développements survenus au chapitre de l'éducation et de la formation professionnelle dans chacun des pays de [l'Union européenne], la Norvège et l'Islande » (ReferNet Slovaquia s.d.), on peut également lire que des cours de langues sont offerts aux adultes et que ces derniers doivent eux-mêmes en assumer les coûts (ReferNet Slovakia 2007, 4).
Le professeur d'anthropologie a affirmé que :
[traduction]
[l']éducation des adultes constitue un problème en Slovaquie. Les cours de langues et d'autres types de cours de rattrapage ne font pas partie intégrante du système éducatif officiel, et les apprenants adultes doivent compter sur des établissements privés. Cette situation découle du fait que la demande pour ce type de formation est très faible (16 janv. 2015).
Le représentant du CVEK a affirmé que l'organisation n'était au courant d'aucune formation linguistique spécialement destinée aux adultes roms, bien que des cours de langue slovaque soient offerts aux étrangers dans des écoles de langues privées, qui, pour des raisons financières, ne sont pas accessibles aux Roms vivant dans les agglomérations ségrégées ou séparées (19 janv. 2015).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Notes
[1] Le rapport intitulé The INSETRom Project in Slovakia [traduction] « renferme des renseignements généraux, ainsi que les conclusions et les résultats du projet de recherche » issus de la formation des enseignants qui a été mise en oeuvre dans le cadre du projet (Rosinský et al. déc. 2009, 559.). Le rapport a été rédigé à partir des résultats d'entrevues avec des enseignants, des parents et des élèves (ibid.).
[2] Le niveau zéro est un niveau préparatoire destiné aux enfants qui ne sont pas prêts pour la première année de l'enseignement primaire régulier (Open Society Foundation 2011, 80; Rosinský et al. dé. 2009, 560; REF 2014, 22).
Références
Banque mondiale. 4 juin 2012. Toward an Equal Start: Closing the Early Learning Gap for Roma Children in Eastern Europe. [Date de consultation : 13 janv. 2015]
_____. 1er novembre 2004. Needs Assessment Study for the Roma Education Fund. Background Paper: Slovak Republic. [Date de consultation : 14 janv. 2015]
Banque mondiale, Foundation SPACE., Inštitut pre ekonomické a sociálne reformy (INEKO) et Open Society Institute. Avril 2002. Poverty and Welfare of Roma in the Slovak Republic. [Date de consultation : 21 janv. 2015]
Center for the Research of Ethnicity and Culture (CVEK). 19 janvier 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.
_____. S.d. « Mission Statement and Main Activities ». [Date de consultation : 19 janv. 2015]
Commission européenne. 1er juillet 2014. Eurydice. « About Eurydice ». [Date de consultation : 14 janv. 2015]
_____. 7 mars 2013. Eurydice. « Slovakia: Continuous Training ». [Date de consultation : 13 janv. 2015]
Klein, Vladimir, Jurin Rusnakova, Viera Silonova. 2012. Zero Grade and Education of Roma Pupils. [Date de consultation : 19 janv. 2015]
Nations Unies. 2012. Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Report on the Living Conditions of Roma Households in Slovakia 2010. [Date de consultation : 13 janv. 2015]
Open Society Foundation. 2011. Answers to Questions on (de)Segregation of Roma Students in Slovak Education System. [Date de consultation : 21 janv. 2015]
Professeur, Thompson Rivers University. 16 janvier 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.
_____. 15 janvier 2015. Entretien téléphonique.
ReferNet Slovakia. 2007. Daniela Kocanová. Continuing Vocational Education and Training: Slovakia. [Date de consultation : 13 janv. 2015]
_____. S.d. « ReferNet Slovakia ». [Date de consultation : 14 janv. 2015]
Roma Education Fund (REF). 2014. Advancing the Education of Roma in Slovakia: REF Country Assessment-2014. [Date de consultation : 14 janv. 2015]
_____. S.d. « REF in One Page ». [Date de consultation : 16 janv. 2015]
Roma Institute, Centre for the Research of Ethnicity and Culture (CVEK), Quo Vadis, and Cultural Association of Roma in Slovakia. 2013. Civil Society Monitoring Report on the Implementation of the National Roma Integration Strategy and Decade Action Plan in 2012 in Slovakia. [Date de consultation : 15 janv. 2015]
Rosinský, Rastislav, Vladimír Klein et Blandína Šramová. Décembre 2009. « Report: The INSETRom project in Slovakia ». Intercultural Education. Vol. 20, no 6.
Teacher In-service Training for Roma Inclusion: a Resource Book. 2009. Sous la direction de Yiasemina Karagiorgi, Loizos Symeou et Gill Crozier. Nicosia: European University Cyprus. [Date de consultation : 19 janv. 2015]
Autres sources consultées
Sources orales : Les tentatives faites pour joindre les personnes et organisations suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : European Roma Rights Centre; République slovaque - Department of Education, Office of the Plenipotentiary of the Slovak Government for Roma Communities; Roma Education Fund (Slovak Republic Branch).
Sites Internet, y compris : Amnesty International; ecoi.net; European Roma Rights Centre; Factiva; Human Rights Watch; Nations Unies - Refworld; République slovaque - Ministry of Science, Education and Sport; Royaume-Uni - Country of Origin Information, Home Office; The Slovak Spectator.