Éthiopie : information sur le traitement réservé par les autorités aux personnes d'ascendance éthiopienne qui retournent en Éthiopie, mais qui n'ont jamais habité dans le pays; disponibilité des emplois, des logements et des autres services sociaux à Addis-Abeba pour les personnes nouvellement arrivées (2013-avril 2014)
Publisher | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada |
Publication Date | 25 April 2014 |
Citation / Document Symbol | ETH104857.EF |
Related Document(s) | Ethiopia: Treatment by authorities of individuals of Ethiopian parentage, returning to Ethiopia, but who have never lived in the country; availability of employment, housing, and other social services in Addis Ababa for newly-arrived individuals (2013-April 2014) |
Cite as | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Éthiopie : information sur le traitement réservé par les autorités aux personnes d'ascendance éthiopienne qui retournent en Éthiopie, mais qui n'ont jamais habité dans le pays; disponibilité des emplois, des logements et des autres services sociaux à Addis-Abeba pour les personnes nouvellement arrivées (2013-avril 2014), 25 April 2014, ETH104857.EF , available at: https://www.refworld.org/docid/537314c84.html [accessed 25 May 2023] |
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Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information sur le traitement réservé par les autorités aux personnes d'ascendance éthiopienne qui retournent en Éthiopie, mais qui n'ont jamais habité dans le pays.
En outre, elle a trouvé peu d'information sur la disponibilité des emplois, des logements et des autres services sociaux à Addis-Abeba pour les Éthiopiens nouvellement arrivés.
Des sources signalent que l'Arabie saoudite a commencé à prendre des [traduction] « mesures répressives » contre les migrants en situation irrégulière en novembre 2013 (Al Jazeera 25 déc. 2013; OIM 10 janv. 2014). Des sources affirment que, par conséquent, le gouvernement de l'Éthiopie s'attendait à ce que 30 000 personnes reviennent de l'Arabie saoudite (The Sudan Tribune 3 déc. 2013; Nations Unies 9 janv. 2014). Al Jazeera fait également observer que [traduction] « le nombre de 23 000 rapatriés attendu a grimpé à 120 000 en un mois » (Al Jazeera 25 déc. 2013). En janvier 2014, l'Arabie saoudite avait renvoyé plus de 150 000 Éthiopiens dans leur pays (ibid.; The New York Times 7 janv. 2014; MSF 10 janv. 2014).
Le Sudan Tribune, un site Internet de nouvelles établi à Paris, cite les propos du représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Éthiopie, selon lesquels le gouvernement de l'Éthiopie fait face à une situation [traduction] « [d'] "urgence" » en raison des rapatriements (The Sudan Tribune 3 déc. 2013). Le gouvernement de l'Éthiopie a également déclaré que [traduction] « le retour de ses citoyens en toute sécurité est, à l'heure actuelle, sa priorité principale » (ibid. 23 nov. 2013). Al Jazeera a signalé en décembre 2013 que [traduction] « la capacité en matière de planification et de logistique » du gouvernement de l'Éthiopie a été « dépassée par le nombre croissant de rapatriés » (25 déc. 2013).
On peut lire dans All Africa, un portail Web de nouvelles portant sur les affaires africaines, que certaines organisations humanitaires internationales ont déclaré ne pas disposer du budget nécessaire pour aider les rapatriés en Éthiopie (23 nov. 2013). Le Sudan Tribune fait observer que le gouvernement des États-Unis a émis des critiques à l'égard des organisations humanitaires internationales, disant qu'elles déployaient [traduction] « peu » d'efforts pour aider les Éthiopiens rapatriés de l'Arabie saoudite (3 déc. 2013). Selon un article du Sudan Tribune, le HCR a versé 100 000 $ US afin de soutenir le gouvernement de l'Éthiopie dans les efforts qu'il déploie, en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), pour l'arrivée des citoyens rapatriés (3 déc. 2013). Des sources précisent que le gouvernement de l'Éthiopie a initialement affecté environ 2,6 M $ US à des programmes d'aide à la réintégration des 30 000 personnes qu'il s'attendait initialement à voir revenir de l'Arabie saoudite (The Sudan Tribune 3 déc. 2010; Nations Unies 9 janv. 2014). Cependant, l'OIM a signalé, en janvier 2014, que l'opération visant à fournir une aide à l'arrivée aux plus de 150 000 rapatriés faisait face à [traduction] « un manque à gagner de 12,35 M $ US » (10 janv. 2014).
Bloomberg, le service de nouvelles économiques et financières, cite les propos d'un autre représentant de l'OIM selon lesquels [traduction] « "les migrants qui reviennent [de l'Arabie saoudite] arrivent dans un état de désespoir [...] ils sont traumatisés, fatigués et anxieux, et certains sont gravement malades" » (Bloomberg 13 déc. 2013). L'OIM affirme, dans un article sur les Éthiopiens qui reviennent de l'Arabie saoudite, que le gouvernement de l'Éthiopie a mis en place quatre centres de traitement à Addis-Abeba pour aider les rapatriés (OIM 26 nov. 2013). L'OIM a également offert aux rapatriés une nuit d'hébergement, de la nourriture, de l'eau, des chaussures et de l'argent afin qu'ils puissent se rendre dans leur lieu d'origine (ibid.). Un communiqué publié par l'OIM précise que l'organisation a fourni [version française de l'OIM] « une aide [...] à l'arrivée », y compris des soins psychologiques et des « renvois » à l'aéroport et au centre de transit (ibid. 10 janv. 2014). Il est écrit sur le site Internet de l'Association américaine sur les migrations internationales (US Association for International Migration - USAIM), le partenaire américain de l'OIM (OIM s.d.a), que l'OIM avait, en date du 7 février 2014, [traduction] « aidé directement » 93 p. 100 des rapatriés éthiopiens (ibid. s.d.b). Selon un communiqué de presse de Médecins sans frontières (MSF), l'organisation fournit également, dans les centres de réception, des soins de santé aux mères et aux enfants, ainsi que des soins psychologiques aux personnes renvoyées de l'Arabie saoudite (10 janv. 2014). Bloomberg fait observer que certains rapatriés souffrant de problèmes psychologiques sont hébergés par l'Association du bon samaritain (Good Samaritan Association), un organisme de bienfaisance d'Addis-Abeba (13 déc. 2013). Au cours d'un entretien avec Migrant-Rights.org, une organisation de défense des droits des travailleurs migrants au Moyen-Orient (Migrant-Rights.org s.d.), Aida Awel, conseillère technique principale sur les questions touchant les travailleurs migrants de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Addis-Abeba, a déclaré que l'administration municipale d'Addis-Abeba a offert une aide psychologique et de la formation [traduction] « professionnelle » à 2 000 rapatriés (ibid. 10 avr. 2014). Elle a également affirmé qu'au terme de la formation, les rapatriés allaient recevoir [traduction] « des capitaux de démarrage » pour lancer leur propre entreprise (ibid.).
On peut lire sur les Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN) les propos d'un représentant de l'OIM affirmant que [traduction] « "[les rapatriés] reçoivent actuellement une aide à court terme, mais [que] lorsqu'ils retourneront chez eux, ils auront besoin d'une aide à long terme, par exemple pour trouver un emploi et se réintégrer au sein de la communauté, et [que] le gouvernement doit déployer des efforts en vue d'atteindre ces objectifs" » (Nations Unies 9 janv. 2014). Au cours d'un entretien avec Migrant-Rights.org, la représentante de l'OIT a fait valoir que l'un des principaux obstacles auquel se heurtent les rapatriés lorsqu'ils tentent de se réintégrer dans certaines zones rurales est [traduction] « l'attitude négative » des collectivités locales à leur égard (Migrant-Rights.org 10 avr. 2014). D'après la représentante,
[traduction]
cela vient du fait que la société éthiopienne est très traditionnelle; les personnes qui reviennent de [l'Arabie saoudite] et dont le comportement ou la culture ont changé ne sont pas les bienvenus [...] Certaines femmes reviennent avec des bébés ou des enfants nés hors des liens du mariage, ce qui, pour la société éthiopienne conservatrice, est un sujet tabou. C'est tout simplement inacceptable, et la plupart des femmes seront perçues comme des travailleuses du sexe (ibid.).
Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.
Dans un article portant sur les migrantes éthiopiennes au Moyen-Orient, Katie Kuschminder, chercheuse à l'École supérieure de gouvernance de Maastricht (Maastricht Graduate School of Governance) et à l'Université des Nations Unies, a écrit qu'il y avait une maison d'hébergement pour femmes à Addis-Abeba qui offrait des services de soutien et [traduction] « une aide complète en réintégration et en santé mentale »; toutefois, les services sont offerts « uniquement » aux personnes dont les besoins sont « urgents », car la maison se heurte à la difficulté de trouver un financement adéquat (Kuschminder 2014, 4). L'auteure explique [traduction] « [qu'] il faut accroître les services de soutien offerts aux rapatriés [...] y compris le soutien psychosocial, les refuges, les formations offertes et l'aide à la recherche d'emploi » (ibid., 5). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), 80 p. 100 des emplois en Éthiopie se retrouvent dans le secteur agricole (Nations Unies s.d.). Al Jazeera fait observer que [traduction] « la diminution de l'accès aux terres en Éthiopie représente un enjeu majeur pour les 80 p. 100 de la population qui vivent de la petite agriculture » (25 déc. 2013). Des sources affirment que le taux de chômage en milieu urbain est de 17,5 p. 100 (The New York Times 7 janv. 2014; Nations Unies s.d.). Au dire de la représentante de l'OIT interviewée par Migrant-Rights.org, une des [traduction] « principale[s] difficulté[s] » pour le gouvernement et les intervenants consiste à proposer « des secteurs d'emploi productif » aux rapatriés (Migrant-Rights.org 10 avr. 2014). Katie Kuschminder a également signalé que les femmes rapatriées se trouvent toujours dans une situation de [traduction] « vulnérabilité »; d'après son étude, plus de 60 p. 100 des femmes sont au chômage à leur retour, et « près de la moitié » de celles qui avaient un emploi étaient sous-employées (2014, 3).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Al Jazeera. 25 décembre 2013. Ed McKenna. « Ethiopia Swamped by Wave of Returned Migrants ». [Date de consultation : 8 avr. 2014]
All Africa. 23 novembre 2013. Berhanu Fekade. « Ethiopia: U.S. Slams Agencies Failing to Assist Saudi Arabia Returnees ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
Bloomberg. 13 décembre 2013. William Davison. « Ethiopia Workers Return from Saudi Arabia Telling of Abuse ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
Kuschminder, Katie. 2014. « Shattered Dreams and Return of Vulnerability: Challenges of Ethiopian Female Migration to the Middle East ». IS Academy Policy Brief. No 18. [Date de consultation : 17 avr. 2014]
Médecins sans frontières (MSF). 10 janvier 2014. « Ethiopia: MSF Provides Medical and Psychological Care to Returnees in Ethiopia ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
Migrant-Rights.org. 10 avril 2014. « Interview: The ILO's Aida Awel on the Future of Ethiopia's 160,000 Returning Migrants ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
_____. S.d. « About ». [Date de consultation : 22 avr. 2014]
Nations Unies. 9 janvier 2014. Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Deported from Saudi Arabia, Ethiopian Migrants Find Dilemma at Home ». [Date de consultation : 8 avr. 2014]
_____. S.d. Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « About Ethiopia ». [Date de consultation : 23 avr. 2014]
The New York Times. 7 janvier 2014. Benno Muchler. « Ethiopian Migrants Expelled by Saudis Remain in Limbo Back Home ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
Organisation internationale pour les migrations (OIM). 10 janvier 2014. « Ethiopian Returnees from Saudi Arabia Top 151,000 ». [Date de consultation : 8 avr. 2014]
_____. 26 novembre 2013. « IOM Aids over 21,000 Ethiopian Returnees from Saudi Arabia ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
_____. S.d.a. « United States Association for International Migration (USAIM) ». [Date de consultation : 22 avr. 2014]
_____. S.d.b. United States Association for International Migration (USAIM). « Assisting Ethiopian Migrants ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
The Sudan Tribune. 3 décembre 2013. Tesfa-Alem Tekle. « UN Commits $100,000 to Help Ethiopian Returnees from Saudi Arabia ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
_____. 23 novembre 2013. Tesfa-Alem Tekle. « Ethiopia Repriates over 16,000 Citizens from Saudi Arabia ». [Date de consultation : 17 avr. 2014]
Autres sources consultées
Sources orales : Les tentatives faites pour joindre des représentants des organisations suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : Ethiopian Human Rights Council; Ethiopian Ministry of Women's, Children and Youth Affairs; Ethiopian Red Cross Society; Organisation internationale pour les migrations; Regional Mixed Migration Secretariat.
Des représentants de l'International Rescue Committee et de la Vedika Ethiopia Telugu Association n'ont pas pu fournir de renseignements dans les délais voulus.
Un chercheur universitaire de la Maastricht Graduate School of Governance n'a pas pu fournir de renseignements.
Sites Internet, y compris : ABC; Addis Fortune; Addis Standard; Amnesty International; ecoi.net; États-Unis - Central Intelligence Agency, Department of State; Ethiopian Review; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge; Freedom House; Front Line Defenders; The Guardian; Human Rights Watch; Institute for War and Peace Reporting; Irlande - Refugee Documentation Centre; Jeune Afrique; Nations Unies - Haut Commissariat pour les réfugiés, ONU Femmes, Organisation internationale du travail; Reporters sans frontières; StarAfrica.com; University of Oxford - Centre on Migration, Policy and Society.