En 2020, plus de 24 millions de personnes dépendaient de l’aide humanitaire au Yémen. La crise humanitaire que traverse le pays touche à la fois les réfugiés, les personnes déplacées et la population locale. Le HCR aide la population à survivre en fournissant des kits d’urgence, des abris, des aides en espèces et bien plus encore. Dans cette interview exclusive, notre homme sur le terrain, le Représentant du HCR Jean-Nicolas Beuze, revient sur l’année 2020 et aborde les perspectives 2021.
Quel a été le moment le plus difficile pour vous sur le terrain en 2020 ?
L’année 2020 restera pour moi une année pleine d’inquiétudes. Je m’inquiétais pour nos collègues et partenaires qui travaillaient et vivaient dans des communautés où le virus se propageait rapidement et où l’accès aux soins médicaux était limité. Je partageais ces préoccupations avec nos collègues internationaux, qui étaient prêts à rester sur le terrain et à poursuivre notre travail même s’ils recevaient des nouvelles inquiétantes de leurs proches depuis leur pays d’origine. Mais j’étais surtout préoccupé pour les réfugiés au Yémen et les familles déplacées par le conflit. Je me demandais s’ils survivraient à la pandémie.
Découvrez comment vos dons aident des familles au Yémen
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Je dois avouer que cela a été épuisant de devoir adapter tous nos projets au coronavirus, tant émotionnellement que physiquement. Il fallait, par exemple, s’assurer que ces gens qui ont tout perdu gardent leurs distances lors de la distribution de kits d’abris d’urgence. Nous avons dû mettre à leur disposition des installations sanitaires afin que les réfugiés et les personnes déplacées puissent notamment se laver les mains lorsqu’ils recoivent une aide en espèces, cette bouée de sauvetage qui assure leur survie. Nous avons finalement dû réaménager nos propres bureaux pour que nos collègues puissent y retourner en toute sécurité.
Qu’est-ce qui vous rend optimiste pour 2021 ?
Ce qui me rend optimiste, c’est de savoir que même en ces temps difficiles, nous sommes restés sur le terrain pour faire notre travail et que nous avons fait une réelle différence dans la vie de réfugiés et de personnes déplacées.
Qu’aimeriez-vous dire aux personnes qui ont fait un don au HCR cette année ? Quel est l’impact de leur contribution ?
Il y a tant de familles au Yémen qui comptent chaque jour sur notre aide pour leur survie. Souvent, ils ont tout perdu et ils se tournent vers nous pour obtenir un peu de soutien afin de retrouver leur dignité et survivre un jour de plus. Mais avec le soutien dont nos donateurs font preuve, je sais que le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, pourra continuer à apporter son aide au Yémen, ainsi que dans de nombreux autres pays à travers le monde.
Quelles sont vos plus grandes craintes pour l’année à venir ?
Maintenant que 2020 est derrière nous, je me demande si la solidarité prévaudra en 2021. Je sais que beaucoup de nations et nombre d’entre nous sont inquiets pour l’avenir, l’économie, nos systèmes de santé. Allons-nous oublier le Yémen ?
Pourquoi est-il plus important que jamais que les donateurs soutiennent le travail du HCR ?
Comme en 2020, le HCR s’engage à travailler avec ses donateurs afin de continuer à aider les personnes dans le besoin. Je sais que nous pouvons compter sur nos donateurs. Je sais que les Yéménites, qui ont tout perdu, peuvent compter sur eux. Et je les en remercie.
Violences, faim et maladies continuent de sévir au Yémen. Le HCR a besoin de toute urgence d’un soutien financier supplémentaire pour pouvoir aider toutes les personnes dans le besoin.
Le manque de financement actuel est une véritable catastrophe pour des millions de Yéménites.
Vous pouvez faire une réelle différence. Avec 10 euros par mois, vous pouvez déjà aider des familles à se procurer de l’eau potable ou de la nourriture pour un mois.
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