Personnes réfugiées, demandeuses/demandeurs d’asile et migrant-e-s – quelles différences?

Les personnes réfugiées ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine sans courir de graves risques pour leur vie ou leur intégrité physique. Elles risquent d’y être persécutées en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques. Les réfugié-e-s bénéficient donc d’une protection particulière.

Seule une petite partie de ces personnes obtient le statut de réfugié et l’asile en Suisse (permis B). La plupart des réfugié-e-s ne reçoivent qu’une admission provisoire (permis F).

Les demandeuses et demandeurs d’asile sont des personnes qui demandent l’asile, c’est-à-dire une protection contre la persécution ou la violence. Elles peuvent rester en Suisse jusqu’à ce que la procédure d’asile détermine si elles peuvent retourner dans leur pays d’origine.

Les personnes migrantes quittent leur pays pour améliorer leurs conditions de vie ou pour des raisons familiales. En règle générale, elles peuvent retourner dans leur pays mais elles sont parfois tributaires de l’aide humanitaire.

Combien de personnes réfugiées y a-t-il dans le monde?

En 2020, il y avait plus de 26 millions de réfugié-e-s dans le monde, dont environ la moitié avait moins de 18 ans. Le nombre total de personnes déplacées dans le monde s’élève actuellement à 82,4 millions. Ce chiffre comprend non seulement les réfugié-e-s, mais aussi les demandeurs d’asile et les personnes déplacées internes, c’est-à-dire les personnes qui ont été déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Combien de personnes réfugiées viennent en Europe ?

La plupart des personnes réfugiées demeurent dans leur région d’origine pour pouvoir rentrer chez elles dès que la situation le permettra à nouveau ou parce qu’elles n’ont tout simplement pas la possibilité de fuir plus loin.

Actuellement, on estime que quatre réfugié-e-s sur cinq dans le monde vivent dans des pays en développement. Les infrastructures existantes sur place ne permettent souvent pas de répondre leurs besoins fondamentaux. C’est pourquoi certain-e-s poursuivent leur fuite, s’exposant de nombreux dangers. Parmi ces individus, certains arriveront finalement en Europe.

Il y a plusieurs voies pour fuir vers l’Europe, tant par mer que par terre. Chacune de ces voies de fuite est dangereuse. En 2021, environ 120’000 personnes sont arrivées en Europe par la Méditerranée et environ 1’600 personnes ont perdu la vie sur cette voie.

L’Europe compte plus de 800 millions d’habitant-e-s. Les réfugié-e-s ne représentent que 0.6 % de cette population.

Les hommes sont-ils plus nombreux fuir que les femmes et les enfants?

Dans le monde, il y a plus de femmes et d’enfants en fuite que d’hommes. La moitié des personnes réfugiées sont des femmes et des filles. Et plus de la moitié de ces personnes en fuite sont encore mineures.

Souvent, les femmes et les enfants sont laissés dans une sécurité relative dans les pays de premier accueil, par exemple dans un camp de réfugiés dans un pays voisin. Une longue fuite comporte de nombreux dangers que les membres masculins d’une famille sont plus enclins à affronter.

Les voies d’admission sûres et légales, comme le regroupement familial ou la réinstallation, permettent aux femmes et aux enfants de rejoindre sans danger un pays où ils pourront commencer une nouvelle vie.

Les états sont-ils autorisés à refuser l’entrée des personnes demandant l’asile sur leur territoire?

Aucun État n’a le droit de renvoyer une personne dans un pays où celle-ci risque des persécutions, la torture ou un traitement inhumain. Pour assurer son respect par tous les états, le principe de non-refoulement a été ancré dans le droit international.

L’interdiction s’applique déjà à la frontière, avant même que les personnes ne pénètrent dans un nouveau pays. C’est pourquoi les états ne peuvent pas simplement refouler les demandeurs-euses d’asile sans vérifier au préalable leur besoin de protection.

Fermer les frontières ou limiter le nombre de personnes demandant l’asile mettrait en danger leur vie et leur intégrité. Ce n’est donc pas autorisé par le droit international.

Quels sont les droits et les obligations des personnes réfugiées?

Le droit le plus essentiel de toute personne réfugiée est de ne pas être renvoyée dans un pays où elle serait menacée de persécutions ou d’autres graves violations des droits humains.

Les réfugié-e-s ont d’autres droits, comme la liberté d’exprimer leur opinion et de se d placer, le droit d’avoir accès   des soins et   une formation. Ces personnes ont aussi le droit de travailler. Si elles en ont besoin, elles ont par ailleurs droit à l’aide sociale. Les réfugié-e-s ont également des devoirs, et doivent bien entendu respecter les lois et les règles de leur pays d’accueil.

La Convention de 1951 relative au statut des réfugié-e-s et les traités internationaux relatifs aux droits humains déterminent les droits minimaux accordés aux réfugé-e-s. Le droit suisse complète ces dispositions.

Pourquoi certains enfants fuient-ils seuls?

Plus de la moitié des personnes réfugiées dans le monde sont des enfants, âgés de moins de 18 ans. La plupart d’entre eux voyagent avec leur famille, mais certains sont seuls.

Il y a plusieurs raisons à cela. Certains enfants ont perdu leurs parents durant leur fuite, d’autres ont été envoyés seuls dans l’espoir qu’ils puissent se mettre en sécurité.

En raison de leur vulnérabilité, les enfants ont besoin d’une protection particulière – notamment d’un encadrement spécifique et de lieux d’accueil adaptés.

Les enfants n’obtiennent pas plus facilement l’asile en Suisse. Tout comme les adultes, ils doivent passer par les différentes étapes de la procédure d’asile. Ils ne peuvent par ailleurs pas faire venir leurs parents ou frères et sœurs en Suisse.

Cette séparation peut être particulièrement éprouvante pour les jeunes enfants et les adolescent-e-s, souvent traumatisé-e-s par la fuite.

Qui est concerné par l'appellation "personnes déplacées internes"?

Contrairement aux réfugié-e-s, les personnes déplacées internes n’ont pas franchi de frontière, mais sont en fuite à l’intérieur des frontières nationales. Elles restent dans leur propre pays et restent sous la responsabilité de leur gouvernement, même si c’est ce gouvernement qui est à l’origine de leur déplacement.

Ils se déplacent souvent vers des régions isolées où il est parfois difficile pour les organisations humanitaires d’avoir accès et de fournir une aide humanitaire.

Apatridie: qui est apatride?

Pour la plupart d’entre nous, avoir une nationalité va de soi. Ce n’est pas le cas pour au moins 10 millions de personnes dépourvues de nationalité dans le monde : les apatrides.

Dans leur pays d’origine, l’accès aux droits fondamentaux tels que la participation politique, l’éducation et le travail leur est souvent refusé ou rendu difficile. Il leur est également souvent impossible de se marier ou d’ouvrir un compte bancaire.

L’apatridie a différentes causes. Certaines personnes naissent apatrides, d’autres le deviennent au cours de leur vie. Par exemple, lorsque la nationalité est retirée ou refusée à des groupes entiers en raison de leur ethnie ou de leur religion.

Quelques apatrides vivent également en Suisse. Environ 700 personnes sont reconnues comme apatrides et bénéficient de droits spéciaux, comparables à ceux des personnes réfugiées.

Engagez-vous aux côtés du HCR pour mettre fin l’apatridie d’ici 2024 en signant notre lettre ouverte sur www.unhcr.org/ibelong/fr

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