Les familles sont faites pour être ensemble. S’il y a bien une chose que tout le monde peut comprendre, c’est le fait qu’on ne peut pas se sentir serein tant que l’on n’est pas certain que les personnes qui nous sont chères sont en sécurité.
Pourtant, à l’heure actuelle, de nombreux réfugiés sont séparés de leur conjoint, de leurs enfants, de leurs parents ou d’autres membres de leur famille lorsqu’ils fuient un conflit ou des persécutions. Ils doivent parfois attendre des années avant de pouvoir être réunis avec eux.
Les réfugiés et les autres bénéficiaires de protection internationale ont droit à la réunification familiale. Cela signifie qu’ils ont droit à ce que certains membres de leur famille puissent les rejoindre, de manière légale, dans le pays où ils ont trouvé une protection.
Quels sont les enjeux ?
La réunification des réfugiés avec leur famille représente une étape importante du retour à une vie normale. Il constitue très souvent le souhait prioritaire des réfugiés. Rappelant le droit de toute personne au respect de sa vie privée et familiale le HCR plaide ainsi pour une réunification familiale facilitée.
Or de nombreux obstacles demeurent. Les membres de la famille admis à la réunification familiale ne reflètent notamment pas toujours la composition effective de la famille. Ils rencontrent aussi des difficultés pour introduire leur demande de visa sans accompagnement depuis l’étranger et parfois au prix de voyages longs, coûteux et périlleux vers les postes diplomatiques compétents. Enfin, les conditions économiques et sociales à la réunification familiale – d’application quand la demande est introduite après un an de reconnaissance du membre de famille – et les coûts de la procédure constituent également des obstacles majeurs.
« Pendant quatre ans, je n’ai cessé de penser à eux. J’ai passé de nombreuses nuits blanches pendant ces quatre années. »
– Yonas
Lisez l’histoire complète de Yonas, originaire d’Érythrée, de sa femme Tsega et de leur fils Essey. Après quatre longues et difficiles années de séparation, ils ont été réunis en Belgique où ils peuvent enfin reconstruire leur vie ensemble en toute sécurité.
Recommandations
- Faciliter l’introduction de la demande de visa en permettant l’introduction, en Belgique, de la demande de réunification familiale par les réfugiés pour les membres de leur famille ou par voie postale, de manière électronique ou encore par l’intermédiaire d’un tiers dûment mandaté ;
- Etendre la réunification familiale à certains membres de famille en tenant compte de la composition effective de la cellule familiale et des liens de dépendance ;
- Faciliter la preuve des liens familiaux en considérant d’autres moyens de preuve, lorsque les documents officiels attestant des liens familiaux ne sont pas disponibles ;
- Dispenser les réfugiés de l’obligation de remplir les conditions liées aux moyens de subsistance stables, réguliers et suffisants, à un logement approprié et à la couverture d’une assurance maladie et ce, quelle que soit la date d’introduction de la demande de réunification familiale ;
- Alléger les coûts de la procédure, particulièrement en exemptant les membres de famille du coût d’introduction de la demande de visa, en remboursant le coût des tests ADN dont le résultat confirme le lien de parenté et en élargissant les possibilités de financement ;
- Veiller à ce que les réfugiés reçoivent en temps utile des informations appropriées et conseils détaillés sur la réunification familiale. Ces informations doivent être fournies en Belgique et à l’étranger par les représentations diplomatiques et/ou les entités auxquelles certains aspects de la procédure ont été délégués d’une manière accessible, claire et dans une langue qui puisse être comprise.
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