Que se passe-t-il en Éthiopie ?
Depuis le début des combats entre les forces gouvernementales éthiopiennes et le gouvernement régional du Tigré en novembre 2020, des milliers de femmes, hommes et enfants ont fui. Épuisés, désespérés et avec le strict minimum sur eux, ils atteignent enfin la frontière avec le Soudan. Des dizaines de personnes traversent cette frontière chaque jour, mettant la pression sur la capacité d’aide humanitaire et d’accueil sur le terrain.
À cause des violences dans la région du Tigré, le nombre de réfugiés et de personnes déplacées internes ne cesse d’augmenter.
Mise à jour août 2022 – Les conséquences du conflit dans la région nord du Tigré sont lourdes. On estime que le conflit a déjà coûté la vie de plusieurs dizaines de milliers de personnes et contraint plusieurs centaines de milliers de personnes à fuir. Actuellement, la Corne de l’Afrique, plus particulièrement les personnes habitant en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, sont confrontées à l’une des pires sécheresses enregistrées depuis plus de 40 ans.
Depuis 2019, la sécheresse affecte de surcroît la région du Sud-Est de l’Éthiopie. Elle a déjà contraint plus de 286 000 personnes à quitter leur foyer, les obligeant à parcourir des centaines de kilomètres en quête de nourriture, d’eau et d’abri. Le bétails est également durement touché, on estime que plus de 2,5 millions d’animaux ont trouvé la mort à cause de la sécheresse qui s’abat sur la région, rendant la vie des éleveurs et des agriculteurs d’autant plus difficile. Ainsi, on estime qu’au moins 8 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire en raison de la sécheresse.
La guerre en Ukraine a des conséquences à travers le monde et notamment dans la région de la Corne de l’Afrique. Les prix de la nourriture, et surtout ceux du blé, y ont considérablement augmenté. En particulier, les prix d’alimentation basique ont augmenté de plus de 66% tandis que l’aide humanitaire dans la région suit une tendance à la baisse. Le manque d’aide humanitaire impacte les rations dédiées aux réfugiés en Éthiopie et au Kenya, où ces dernières ont été revues à la baisse pour atteindre seulement 60% d’une ration entière. Dans ces conditions, beaucoup de réfugiés et de personnes déplacées n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins les plus basiques. Pourtant, on s’attend à ce que les prix d’alimentations continuent de croître au cours de la deuxième moitié de 2022. En juin 2022, 18,4 millions de personnes souffrent déjà d’une insécurité alimentaire extrême dans la Corne de l’Afrique. On estime que parmi ces dernières, 7,1 millions d’enfants souffrent de malnutrition.
- Pour plus d’ information, voir UNHCR Regional Drought Appeal – June 2022
Le conflit couvait depuis plusieurs années, mais en novembre 2020, il s’est transformé en une véritable opposition. Le Premier ministre Abiy Ahmed est arrivé au pouvoir en 2018, après la démission soudaine de son prédécesseur. Le tout nouveau premier ministre a promis d’unifier le pays, ce qu’il a fait en résolvant les tensions régionales et en mettant en œuvre des réformes ambitieuses. Il a également mis fin aux années de guerre avec l’Érythrée pour lesquelles il a reçu le prix Nobel de la paix en 2019.
Plus de deux ans après la nomination d’Abiy Ahmed, au cours de laquelle les troubles latents se sont intensifiés, le parlement a reporté les élections nationales. Cela a provoqué un grand mécontentement au sein du Tigray People’s Liberation Front (TPLF), le gouvernement régional du Tigré. Le TPLF a décidé d’organiser les élections au Tigré malgré tout. Les troubles et les différents liés à la tenue de ces élections ont entraîné le déclenchement de combats entre les forces du gouvernement fédéral et les forces régionales au Tigré.
« Au moment des coups de feu, nous ne comprenions pas ce qui se passait. Beaucoup de gens ont été tués. Nous avons vu dix, peut-être vingt corps, gisant sur le sol. C’est alors que nous avons pris la décision de partir. J’ai marché, jusqu’à ce que mes jambes me fassent mal et saignent. Je remercie Dieu que nous soyons en sécurité ici et que nous ayons quelque chose à manger. »
– Gannite, réfugiée éthiopienne qui a fui au Soudan –
Le conflit au Tigré contraint des dizaines de milliers de familles éthiopiennes à fuir à l’intérieur de leur pays (des déplacés internes). La ville de Shire, dans le nord du Tigré, compte à elle seule 350 000 personnes déplacées. Plus de 60 000 personnes ont fui au Soudan (des réfugiés). Avant même que le conflit éclate, 850 000 personnes dépendaient de l’aide humanitaire dans la region Tigré. Quelque 96 000 réfugiés érythréens y vivaient également, répartis dans les quatre camps d’Adi Harush, Hitsats, Mai-Aini et Shimelba.
La situation humanitaire au Tigré reste très préoccupante. De nombreux réfugiés, déplacés et membres des communautés d’accueil ont déjà enduré des mois de conflit et ont besoin d’aide de toute urgence. La communication est presque impossible en raison des coupures de courant, d’Internet et des lignes téléphoniques. En outre, l’accès limité à certaines parties du Tigré, la situation sécuritaire instable et imprévisible et le manque de carburant représentent des défis majeurs pour l’acheminement régulier d’aide humanitaire en Ethiopie.
Quelle aide le HCR offre-t-il ?
Depuis le début du conflit, nous sommes sur le terrain à la frontière avec le Soudan et offrons une aide d’urgence aux réfugiés d’Éthiopie. En collaboration avec le gouvernement soudanais et d’autres organisations partenaires, nous travaillons en permanence pour accueillir les réfugiés, les protéger et répondre à leurs besoins de base. Nous distribuons de la nourriture, de l’eau potable, des couvertures, des matelas et du carburant et offrons une protection aux personnes vulnérables telles que les enfants, les femmes et les personnes ayant des besoins particuliers.
Avec les autorités soudanaises, nous avons mis en place deux camps de réfugiés, à savoir le camp d’Um Raquba et le camp de Tunaydbah. En outre, nous appelons les pays de la région à garder leurs frontières ouvertes afin que les gens puissent se mettre en sécurité.
Le HCR et ses partenaires sont prêts à fournir une assistance aux personnes déplacées dans le Tigré dès que l’accès est possible et que la situation sécuritaire le permet. Entre autres, nous distribuons des articles de première nécessité et veillons à ce que les réfugiés puissent être transférés vers des zones sûres.
Depuis janvier 2021, nous avons accès aux camps d’Adi Harush et de Mai-Aini, dans le sud du Tigré. Le HCR travaille avec le gouvernement et ses partenaires pour rétablir une présence régulière dans les camps et y fournir assistance.
Le HCR n’a pu réaccéder aux camps de Shimelba et de Hitsats qu’en mars 2021, plusieurs mois après le début du conflit. Tous deux ont été retrouvés pillés et détruits. Nous sommes très préoccupés par le bien-être des réfugiés érythréens qui y résidaient et qui ont dû à nouveau fuir les violences.
En août 2021, le HCR et ses partenaires ont retrouvé l’accès aux camps de Mai Aini et d’Adi Harush, dans le sud du Tigré. De violents affrontements dans la région avaient empêché le personnel du HCR d’accéder à ces camps depuis le 13 juillet 2021. La livraison de l’aide d’urgence a repris pour les 23 000 réfugiés qui se trouvent dans les deux camps. Cependant, l’accès demeure limité du fait de la situation sécuritaire complexe et instable et les réfugiés continuent de faire face à des conditions de vie difficiles. Les services essentiels tels que les soins de santé ne sont toujours pas assurés et l’eau potable se raréfie.
En raison de la situation humanitaire alarmante dans le pays, le HCR est contraint à faire des choix difficiles. Par conséquent, de nombreuses personnes ne reçoivent pas toujours l’aide dont elles ont besoin. Nous essayons d’aider les personnes les plus vulnérables autant que possible. À tire d’exemple, nous déployons des ressources relatives au soins de santé, d’eau et autres installations sanitaires et d’éducation, mais le manque de moyens ne nous facilite pas la tâche. De fait, un soutien supplémentaire est requis pour mener à bien nos actions.
Le nombre de réfugiés dans la région augmente chaque jour. Votre soutien est nécessaire de toute urgence pour aider toutes les personnes vulnérables forcées de tout fuir.
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Depuis le début des combats entre les forces gouvernementales éthiopiennes et le gouvernement régional du Tigré en novembre 2020, des milliers de femmes, hommes et enfants ont fui. Épuisés, désespérés et avec le strict minimum sur eux, ils atteignent enfin la frontière avec le Soudan. Des dizaines de personnes traversent cette frontière chaque jour, mettant la pression sur la capacité d’aide humanitaire et d’accueil sur le terrain.
À cause des violences dans la région du Tigré, le nombre de réfugiés et de personnes déplacées internes ne cesse d’augmenter.
Mise à jour août 2022 – Les conséquences du conflit dans la région nord du Tigré sont lourdes. On estime que le conflit a déjà coûté la vie de plusieurs dizaines de milliers de personnes et contraint plusieurs centaines de milliers de personnes à fuir. Actuellement, la Corne de l’Afrique, plus particulièrement les personnes habitant en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, sont confrontées à l’une des pires sécheresses enregistrées depuis plus de 40 ans.
Depuis 2019, la sécheresse affecte de surcroît la région du Sud-Est de l’Éthiopie. Elle a déjà contraint plus de 286 000 personnes à quitter leur foyer, les obligeant à parcourir des centaines de kilomètres en quête de nourriture, d’eau et d’abri. Le bétails est également durement touché, on estime que plus de 2,5 millions d’animaux ont trouvé la mort à cause de la sécheresse qui s’abat sur la région, rendant la vie des éleveurs et des agriculteurs d’autant plus difficile. Ainsi, on estime qu’au moins 8 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire en raison de la sécheresse.
La guerre en Ukraine a des conséquences à travers le monde et notamment dans la région de la Corne de l’Afrique. Les prix de la nourriture, et surtout ceux du blé, y ont considérablement augmenté. En particulier, les prix d’alimentation basique ont augmenté de plus de 66% tandis que l’aide humanitaire dans la région suit une tendance à la baisse. Le manque d’aide humanitaire impacte les rations dédiées aux réfugiés en Éthiopie et au Kenya, où ces dernières ont été revues à la baisse pour atteindre seulement 60% d’une ration entière. Dans ces conditions, beaucoup de réfugiés et de personnes déplacées n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins les plus basiques. Pourtant, on s’attend à ce que les prix d’alimentations continuent de croître au cours de la deuxième moitié de 2022. En juin 2022, 18,4 millions de personnes souffrent déjà d’une insécurité alimentaire extrême dans la Corne de l’Afrique. On estime que parmi ces dernières, 7,1 millions d’enfants souffrent de malnutrition.
- Pour plus d’ information, voir UNHCR Regional Drought Appeal – June 2022
Le conflit couvait depuis plusieurs années, mais en novembre 2020, il s’est transformé en une véritable opposition. Le Premier ministre Abiy Ahmed est arrivé au pouvoir en 2018, après la démission soudaine de son prédécesseur. Le tout nouveau premier ministre a promis d’unifier le pays, ce qu’il a fait en résolvant les tensions régionales et en mettant en œuvre des réformes ambitieuses. Il a également mis fin aux années de guerre avec l’Érythrée pour lesquelles il a reçu le prix Nobel de la paix en 2019.
Plus de deux ans après la nomination d’Abiy Ahmed, au cours de laquelle les troubles latents se sont intensifiés, le parlement a reporté les élections nationales. Cela a provoqué un grand mécontentement au sein du Tigray People’s Liberation Front (TPLF), le gouvernement régional du Tigré. Le TPLF a décidé d’organiser les élections au Tigré malgré tout. Les troubles et les différents liés à la tenue de ces élections ont entraîné le déclenchement de combats entre les forces du gouvernement fédéral et les forces régionales au Tigré.
« Au moment des coups de feu, nous ne comprenions pas ce qui se passait. Beaucoup de gens ont été tués. Nous avons vu dix, peut-être vingt corps, gisant sur le sol. C’est alors que nous avons pris la décision de partir. J’ai marché, jusqu’à ce que mes jambes me fassent mal et saignent. Je remercie Dieu que nous soyons en sécurité ici et que nous ayons quelque chose à manger. »
– Gannite, réfugiée éthiopienne qui a fui au Soudan –
Le conflit au Tigré contraint des dizaines de milliers de familles éthiopiennes à fuir à l’intérieur de leur pays (des déplacés internes). La ville de Shire, dans le nord du Tigré, compte à elle seule 350 000 personnes déplacées. Plus de 60 000 personnes ont fui au Soudan (des réfugiés). Avant même que le conflit éclate, 850 000 personnes dépendaient de l’aide humanitaire dans la region Tigré. Quelque 96 000 réfugiés érythréens y vivaient également, répartis dans les quatre camps d’Adi Harush, Hitsats, Mai-Aini et Shimelba.
La situation humanitaire au Tigré reste très préoccupante. De nombreux réfugiés, déplacés et membres des communautés d’accueil ont déjà enduré des mois de conflit et ont besoin d’aide de toute urgence. La communication est presque impossible en raison des coupures de courant, d’Internet et des lignes téléphoniques. En outre, l’accès limité à certaines parties du Tigré, la situation sécuritaire instable et imprévisible et le manque de carburant représentent des défis majeurs pour l’acheminement régulier d’aide humanitaire en Ethiopie.
Quelle aide le HCR offre-t-il ?
Depuis le début du conflit, nous sommes sur le terrain à la frontière avec le Soudan et offrons une aide d’urgence aux réfugiés d’Éthiopie. En collaboration avec le gouvernement soudanais et d’autres organisations partenaires, nous travaillons en permanence pour accueillir les réfugiés, les protéger et répondre à leurs besoins de base. Nous distribuons de la nourriture, de l’eau potable, des couvertures, des matelas et du carburant et offrons une protection aux personnes vulnérables telles que les enfants, les femmes et les personnes ayant des besoins particuliers.
Avec les autorités soudanaises, nous avons mis en place deux camps de réfugiés, à savoir le camp d’Um Raquba et le camp de Tunaydbah. En outre, nous appelons les pays de la région à garder leurs frontières ouvertes afin que les gens puissent se mettre en sécurité.
Le HCR et ses partenaires sont prêts à fournir une assistance aux personnes déplacées dans le Tigré dès que l’accès est possible et que la situation sécuritaire le permet. Entre autres, nous distribuons des articles de première nécessité et veillons à ce que les réfugiés puissent être transférés vers des zones sûres.
Depuis janvier 2021, nous avons accès aux camps d’Adi Harush et de Mai-Aini, dans le sud du Tigré. Le HCR travaille avec le gouvernement et ses partenaires pour rétablir une présence régulière dans les camps et y fournir assistance.
Le HCR n’a pu réaccéder aux camps de Shimelba et de Hitsats qu’en mars 2021, plusieurs mois après le début du conflit. Tous deux ont été retrouvés pillés et détruits. Nous sommes très préoccupés par le bien-être des réfugiés érythréens qui y résidaient et qui ont dû à nouveau fuir les violences.
En août 2021, le HCR et ses partenaires ont retrouvé l’accès aux camps de Mai Aini et d’Adi Harush, dans le sud du Tigré. De violents affrontements dans la région avaient empêché le personnel du HCR d’accéder à ces camps depuis le 13 juillet 2021. La livraison de l’aide d’urgence a repris pour les 23 000 réfugiés qui se trouvent dans les deux camps. Cependant, l’accès demeure limité du fait de la situation sécuritaire complexe et instable et les réfugiés continuent de faire face à des conditions de vie difficiles. Les services essentiels tels que les soins de santé ne sont toujours pas assurés et l’eau potable se raréfie.
En raison de la situation humanitaire alarmante dans le pays, le HCR est contraint à faire des choix difficiles. Par conséquent, de nombreuses personnes ne reçoivent pas toujours l’aide dont elles ont besoin. Nous essayons d’aider les personnes les plus vulnérables autant que possible. À tire d’exemple, nous déployons des ressources relatives au soins de santé, d’eau et autres installations sanitaires et d’éducation, mais le manque de moyens ne nous facilite pas la tâche. De fait, un soutien supplémentaire est requis pour mener à bien nos actions.
Le nombre de réfugiés dans la région augmente chaque jour. Votre soutien est nécessaire de toute urgence pour aider toutes les personnes vulnérables forcées de tout fuir.