Last Updated: Wednesday, 31 May 2023, 15:44 GMT

République d'Afrique du Sud : traitement des étrangers par les autorités et la population en général

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 1 May 1998
Citation / Document Symbol ZAF29393.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, République d'Afrique du Sud : traitement des étrangers par les autorités et la population en général, 1 May 1998, ZAF29393.F, available at: https://www.refworld.org/docid/3ae6aab88c.html [accessed 4 June 2023]
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Un article du Mail & Guardian de Johannesburg, daté du 20 mars 1998, cite un rapport du groupe Human Rights Watch (HRW) qui accuse les autorités sud-africaines de se livrer à de graves violations des droits de la personne à l'égard des immigrants illégaux. Le rapport d'une cinquantaine pages dénonce l'hostilité des Sud-africains à l'égard des immigrants et des réfugiés qui sont dans le besoin, les conditions « horribles » de détention dont ils font l'objet, les humiliations que leur font subir les autorités, la xénophobie de la population sud-africaine, et la lenteur des autorités à adopter de nouvelles lois sur l'immigration et les réfugiés.

Le rapport de HRW fait en outre état des abus que subissent les immigrants illégaux détenus à Lindela, un camp de détention appartenant à des membres de la ligue des femmes de l'ANC à Krugersdorp. L'agressivité et l'hostilité des gardiens, souligne le rapport, rappellent certaines pratiques datant de l'époque de l'Apartheid, dont les passages à tabac. Le rapport signale également que des travailleurs immigrants subissent l'exploitation dans les fermes sud-africaines et conclut que les immigrants illégaux de race blanche ne sont pas soumis à autant d'abus. De plus, des pots de vin seraient versés aux policiers et aux fonctionnaires du ministère de l'Intérieur en échange de l'obtention du statut de réfugié (ibid.).

Une dépêche de l'Associated Press (AP) datée du 12 février 1998 rapporte les propos tenus en conférence de presse par Mangosuthu Buthelezi, ministre de l'Intérieur sud-africain, qui affirme que les immigrants illégaux coûtent très cher à l'Afrique du Sud et qu'ils alimentent la xénophobie dans la société sud-africaine. Le ministre Buthelezi aurait ajouté qu'il n'existait aucun chiffre officiel concernant le nombre d'immigrants illégaux en Afrique du Sud, mais il a estimé que leur nombre variait entre 400 000 et 4,5 millions d'individus, la plupart venant du Mozambique, du Zimbabwe et du Lesotho (ibid.). Il a de plus affirmé que les rixes entre vendeurs de rue étrangers et vendeurs locaux étaient nombreuses, que certains vendeurs de rue étrangers ont été battus et que, dans certains cas, leurs étals avaient été détruits (ibid.).

L'article ci joint de l'agence Inter Press Service (IPS) daté du 27 janvier 1998 indique qu'il n'existe pas de chiffres officiels sur les immigrants illégaux en Afrique du Sud, mais estime que leur nombre varierait entre 800 000 et 8 millions d'individus. L'article cite un missionnaire de la mission méthodiste pour les réfugiés (Methodist Ministry for Refugees) qui affirme que la législation sud-africaine sur les immigrants et les réfugiés sème l'ambiguïté et crée une situation où l'on ne fait guère de distinction entre un réfugié, un immigrant illégal et un criminel. Le missionnaire a de plus indiqué que lorsqu'il est question d'un réfugié, même dans les milieux chrétiens on réagit en se disant « ma voiture a été volée » ou  « on a tiré sur quelqu'un de ma parenté » (ibid.).

L'article d'IPS cite aussi un représentant d'une organisation appelée Handmaker of Lawyers for Human Rights qui affirme que [traduction] « quand on arrête des étrangers, c'est plus souvent parce qu'ils sont des étrangers ». En raison de la « vague de xénophobie » qui frappe l'Afrique du Sud depuis que ce pays a renoué avec la communauté internationale, on assimile les réfugiés aux immigrants illégaux et on les accuse de s'emparer des emplois au détriment de la population locale (ibid.). De plus, les réfugiés sont maltraités par la police, font l'objet de discrimination en ce qui concerne le logement et craignent de porter plainte auprès des autorités, de peur d'être envoyés dans un camp de détention, en attendant leur déportation (ibid.).

Un article paru le 31 décembre 1997 dans quotidien The Star de Johannesburg traite d'un rapport portant sur l'immigration à Johannesburg. Le rapport, publié par une organisation appelée le Centre for Policy Studies (CPS), révèle que les pauvres et les déshérités d'Afrique du Sud, [traduction] « ne pouvant plus blâmer un gouvernement non représentatif pour leurs déboires [le gouvernement des blancs supprémacistes], s'en prennent maintenant aux étrangers ». Le rapport constate que les immigrants, même égaux, sont soumis à diverses formes d'exploitation et d'atteintes aux droits de la personne de la part des autorités, notamment de la part des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur (Home Affairs) et des services de sécurité. Le rapport ajoute que les étrangers sont exploités tant par leurs patrons que par les propriétaires de leurs logements.

Selon un article d'Inter Press Service (IPS) daté du 21 mars 1997, la police pouvait arrêter en tout temps toute personne soupçonnée d'être étrangère et la déporter sans que sa cause ne soit entendue en audience. De plus, certains « illégaux » peuvent passer de longues périodes dans des camps privatisés avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse ne prétend pas être un traitement exhaustif du pays étudié, ni apporter de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références

Agence France Presse (AFP). 12 février 1998. « South Africa Burdened by Cost of Illegal Aliens: Minister ». (NEXIS)

Inter Press Service (IPS). 27 janvier 1998. Gumisai Mutule. « Human Rights-South Africa: Refugees, Criminals Lumped Together ». (NEXIS)

_____. 21 mars 1997. Gumisai Mutule. 21 mars 1997. « South Africa-Politics: No Immigrants Please, We're South African ». (NEXIS)

The Mail and Guardian [Johannesburg, en anglais]. 20 mars 1998.« South Africa: Rights Group Notes State Abuses against Illegal Immigrants » (FBIS-AFR-98-079 23 mars 1998). [Internet], < wnc.fedworld.com > [Date de consultation : 22 mai 1998]

The Star [Johannesburg, en anglais]. 30 décembre 1997. « South Africa: Report Urges Education Program to Counteract Xenophobia » (FBIS-AFR-97-364 1er janv. 1998). [Internet], < wnc.fedworld.com > [Date de consultation : 22 mai 1998]

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