L'OIM et le HCR appellent à une enquête approfondie à la suite du décès de dizaines de personnes dans un camion abandonné au Texas
Genève – L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, sont choqués et profondément attristés par le décès de plusieurs dizaines de personnes dont les corps sans vie ont été découverts hier dans un semi-remorque abandonné dans l'État américain du Texas.
Les organisations demandent qu'une enquête minutieuse soit menée et que toutes les personnes responsables soient traduites en justice.
Tous les éléments de ce tragique incident, dont la nationalité de nombreuses personnes décédées, ne sont pas encore connus. À ce jour, les corps sans vie d'au moins 50 personnes ont été retrouvés dans un camion à San Antonio, à environ 250 km de la frontière avec le Mexique. Selon les médias citant les autorités locales, les survivants, dont des enfants, sont hospitalisés en raison de coups de chaleur et d’épuisement.
« Ce n'est pas la première et ce ne sera pas la dernière tragédie de ce genre, car ces passeurs continuent de s'en prendre aux migrants et à d'autres personnes vulnérables qui ne veulent rien d'autre qu'une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles », a déclaré Michele Klein Solomon, Directrice régionale de l'OIM pour l'Amérique centrale, l'Amérique du Nord et les Caraïbes.
« Nous partageons la douleur des familles qui ont perdu des proches et nous appelons les autorités des deux côtés de la frontière à mener une enquête approfondie et à traduire en justice tous ceux qui ont contribué à cette tragédie par leur mépris de la vie humaine. »
Selon le programme Missing Migrants Project mené par l’OIM, près de 3000 personnes ont été portées disparues ou sont décédées en tentant de traverser la frontière entre le Mexique et les États-Unis depuis 2014. Cette nouvelle tragédie fait passer à 290 le nombre total de victimes pour les six premiers mois de l'année.
« En l'absence de voies d'accès adéquates vers la sécurité, ces personnes vulnérables et prêtes à tout continueront d'être la proie des passeurs et de recourir à des moyens dangereux pour franchir les frontières. Parmi ceux qui entreprennent ces périples se trouvent des demandeurs d'asile et des réfugiés qui fuient la violence, les persécutions et les violations des droits humains, ainsi que des migrants, des victimes de la traite des êtres humains et d'autres personnes », a indiqué Matthew Reynolds, représentant du HCR pour les Etats-Unis et les Caraïbes.
« Ce qu'il faut, ce sont des alternatives plus sûres à ces dangereux déplacements irréguliers, qui garantissent un accès rapide aux procédures d'asile pour ceux qui sollicitent une protection internationale. Prévenir les pertes en vies humaines doit être la priorité pour tous. »
Les personnes qui empruntent cet itinéraire sont régulièrement exposées à de graves violations des droits humains et à l'exploitation par des bandes criminelles.
L'OIM et le HCR ne cessent d'appeler à la mise en place de mesures concrètes pour limiter les pertes en vies humaines le long des routes migratoires à travers le monde en encourageant la coopération régionale pour protéger les droits et la vie des personnes déracinées, tout en luttant contre les causes profondes des déplacements forcés et des migrations irrégulières, conformément aux objectifs du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et du Pacte mondial sur les réfugiés.
Récemment, les chefs de neuf agences des Nations Unies et de trois organisations internationales ont appelé les gouvernements et les autres intervenants concernés à lutter contre la disparition des migrants et ainsi sauver des vies humaines. Cette déclaration appelle en particulier les États à respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment la législation internationale des droits de l'homme, en garantissant le droit à la vie et le droit à la santé pour tous les individus, indépendamment de leur nationalité, de leur origine ethnique ou sociale, de leur sexe, de leur statut migratoire ou d'autres critères, ainsi que le droit à la vie familiale, l'intérêt supérieur de l'enfant et l'interdiction absolue de la disparition forcée ou de la détention arbitraire, entre autres.
Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :
HCR
- A Washington, Kevin Keen, [email protected], +1 202 914 8172
- Au Mexique, Sibylla Brodzinsky, [email protected], + 52 55 80485054
- A Genève, Shabia Mantoo, [email protected], +41 79 337 7650
OIM
- A Genève : Safa Msehli, [email protected]. +41794035526
- A San José : Jorge Gallo, [email protected], +506 2212.5352
- Au Mexique : Alberto Cabezas, [email protected], Tél : + 5215545258321