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Maroc : situation des personnes athées, qu'elles se déclarent en tant que telles ou pas; discrimination ou persécuation de ces personnes par l'État

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 28 October 2004
Citation / Document Symbol MAR43087.F
Reference 5
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Maroc : situation des personnes athées, qu'elles se déclarent en tant que telles ou pas; discrimination ou persécuation de ces personnes par l'État, 28 October 2004, MAR43087.F, available at: https://www.refworld.org/docid/42df612d2.html [accessed 31 May 2023]
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Peu d'information sur la situation des personnes athées au Maroc a pu être trouvée dans les délais prescrits pour la réponse à cette demande d'information. Toutefois, l'information qui suit pourrait être utile.

Selon l'International Religious Freedom Report 2004, la constitution marocaine donne la liberté de culte et prévoit que l'Islam est la religion officielle au Maroc (15 sept. 2004, sect. 2). Il convient de signaler que, les Marocains qui se convertissent à la chrétienté ou à d'autres religions [traduction] « font généralement face à l'ostracisme social; un petit nombre des personnes converties ont été interogées ou détenues par les autorités pendant de courtes périodes pour avoir évangélisé et elles n'ont pu obtenir de passeport » (International Religious Freedom Report 2004 15 sept. 2004, sect. 2).

Par ailleurs, le rapport susmentionné souligne que des discussions sur des religions non islamiques sont diffusées à la télévision et à la radio avec l'approbation de la population, mais que le prosélytisme public est mal vu (ibid., sect. 3). En outre, [traduction] « la société s'attend à ce que les institutions et les mœurs islamiques soient respectées alors que les comportements et les croyances privés ne sont ni réglementés ni surveillés » (ibid.).

Un membre du conseil d'administration de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a fourni l'information qui suit lors d'un entretien téléphonique le 25 octobre 2004.

Selon lui, il y a bien des athées au Maroc et il existe une certaine tolérance à leur égard de la part de la population marocaine, qui est presque exclusivement musulmane. Toutefois, il a indiqué que plusieurs athées s'entendent sur le fait qu'il est mieux de ne pas afficher son athéisme publiquement. Le membre du conseil d'administration de l'AMDH a indiqué que, selon la loi marocaine, un athée peut être arrêté pour avoir fait connaître publiquement sa non-croyance (par exemple, les personnes qui suggèrent que l'État devrait être laïc). Il a toutefois ajouté qu'il n'a jamais entendu parler de procès intenté contre quelqu'un pour ses idées concernant un État laïc.

La réaction des islamistes pourrait être plus « difficile », selon le membre du conseil d'administration; par exemple, les défenseurs des droits de la personne, des droits de la femme, etc. peuvent être menacés et ils sont souvent considérés comme athées par les islamistes.

Quant à la pratique de la religion musulmane, le membre du conseil a signalé que, en général, la société marocaine était tolérante. Ceux qui ne font pas la prière publique durant la journée n'ont pas de « problèmes ». Toutefois, le membre du conseil a indiqué que la société marocaine était relativement moins tolérante au point de vue religieux qu'elle ne l'était dans les années 1960 et 1970. Par exemple, le membre du conseil a signalé que, durant le ramadan, presque tout le monde – même les personnes qui boivent régulièrement et « les prostitués » – fait un effort pour respecter l'esprit du ramadan, et ne mange pas dans des lieux publics durant la journée. Les Marocains qui ne sont ni juifs ni chrétiens font de même, sinon, ils risquent d'être punis pour deux à trois ans. Le membre du conseil d'administration a mentionné le cas de deux jeunes hommes qui ont été arrêtés et incarcérés pendant trois mois parce qu'ils avaient arrêté de jeûner un jour avant la fin du ramadan; ces hommes suivaient l'horaire du ramadan d'Arabie Saoudite, où le jeûne avait déjà cessé. Mis à part le respect du ramadan, le membre du conseil d'administration a signalé qu'il n'y a pas de « problèmes » en cas de non pratique de l'Islam.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Association marocaine des droits humains (AMDH). 25 octobre 2004. Entretien téléphonique avec un membre du conseil d'administration.

International Religious Freedom Report 2004. 15 septembre 2004. Département d'État des États-Unis. Washington, DC. [Date de consultation : 26 oct. 2004]

Autres sources consultées

Sites Web, y compris : Adherents.com, Amnesty International (AI), Apostates of Islam.com, Arabic News, Aujourd'hui le Maroc, Emarrakech, European Country of Origin Information Network (ECOI), Freedom House, La Gazette du Maroc, Human Rights Watch (HRW), Institut de recherche sur le Maghreb contemproain, Le Journal de Tanger, Maghreb Arabe Presse, Maroc Hebdo International, Le Matin, Libération, Mouvement des Maghrébiens laïcs en France, L'Opinion, Tel Quel, World News Connection (WNC).

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