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Angola : information sur le traitement réservé aux manifestants et militants qui demandaient la libération de Luaty Beirao, y compris durant des manifestations en 2015 et 2016; le traitement réservé aux membres et partisans des REVOS (2015-octobre 2016)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 19 October 2016
Citation / Document Symbol AGO105644.EF
Related Document(s) Angola: Treatment of protesters and activists advocating the release of Luaty Beirao, including during involvement in marches in 2015 and 2016; treatment of members and supporters of the group REVOS (2015-October 2016)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Angola : information sur le traitement réservé aux manifestants et militants qui demandaient la libération de Luaty Beirao, y compris durant des manifestations en 2015 et 2016; le traitement réservé aux membres et partisans des REVOS (2015-octobre 2016), 19 October 2016, AGO105644.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/5821d8804.html [accessed 25 May 2023]
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Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Arrestation, détention et libération de Luaty Beirao entre 2015 et octobre 2016

Pour obtenir des renseignements sur Luaty Beirao et d'autres militants, y compris leur arrestation, leur détention et le traitement que leur réserve les autorités de l'État entre juin 2015 et mars 2016, veuillez consulter la Réponse à la demande d'information AGO105452 en date de mars 2016.

Selon des sources, à la fin de mars 2016, un tribunal de l'Angola a condamné 17 personnes, dont Luaty Beirao, à des peines d'emprisonnement pour complot contre le président (African Exponent 30 mars 2016; Quartz 29 mars 2016). De même, Amnesty International (AI) signale que, le 28 mars 2016, le tribunal provincial de Luanda a condamné 17 personnes, dont Luaty Beirao, à des peines allant de deux ans à huit ans et demi de prison (AI 29 mars 2016). D'après des sources, ces personnes emprisonnées faisaient partie d'un [traduction] « club de lecture » (Quartz 29 mars 2016; professeur agrégé 5 oct. 2016; African Exponent 20 mars 2016). Elles ont été arrêtées après s'être réunies pour discuter d'un livre de Gene Sharp sur les manifestations non violentes, intitulé From Dictatorship to Democracy: A Conceptual Framework for Liberation (ibid.; The Guardian 13 oct. 2015). Des sources qualifient également les personnes arrêtées de [traduction] « militants » (African Exponent 30 mars 2016; AI 13 juill. 2016) et les désignent sous le nom de [version française d'AI] « les "17 d'Angola" » (ibid.).

D'après AI, le 29 juin 2016, les autorités de l'Angola ont pris la décision de libérer sous condition les 17 militants, parmi [traduction] « d'autres décisions marquant un progrès relativement à quelques autres prisonniers d'opinion » (ibid. 28 sept. 2016).

2. Traitement réservé aux manifestants et militants qui demandaient la libération de Luaty Beirao

Selon un article publié en juillet 2015 par le réseau de nouvelles russe Russia Today (RT), un mouvement de protestation a été organisé pour la libération des membres du club de lecture emprisonnés, « accusés d'avoir voulu renverser le Président Jose Eduardo dos Santos », mais « [l]a contestation a été étouffée dans l'oeuf par les autorités angolaises », qui ont arrêté un journaliste et cinq autres personnes (RT 30 juill. 2015). De même, on peut lire dans un article publié par le Guardian en octobre 2015 que des militants qui manifestaient contre l'arrestation de Luaty Beirao à Luanda

[traduction]

ont fait l'objet d'arrestations, d'enlèvements et d'actes de violence, en plus d'avoir fait face à une contre-manifestation du MPLA [Mouvement populaire pour la libération de l'Angola] sur la même place publique. Les mères, soeurs et épouses des militants ont organisé une autre manifestation le 8 août, date d'anniversaire du président, l'interpellant à titre de père. Toutefois, lorsqu'elles se sont présentées pour exercer leur droit constitutionnel, elles ont été battues et certaines d'entre elles ont été mordues par des chiens policiers (The Guardian 13 oct. 2015).

La même source signale que certains sympathisants des personnes emprisonnées ont manifesté en organisant [traduction] « quatre nuits consécutives de vigile »; lors de la dernière nuit de vigile, les sympathisants se sont [traduction] « dispersés pacifiquement après avoir été encerclés par des policiers munis de canons à eau et d'unités canines, même s'ils étaient assis pacifiquement et priaient en silence devant une église » (ibid.).

D'après AI, Francisco Mapanda, [version française d'AI] « alias Dago Nível Intelecto », a été condamné à huit mois de détention à la prison de Comarca de Viana parce que, « après que les jeunes militants surnommés les "17 d'Angola" ont été déclarés coupables », il a « affirmé à haute voix que leur "procès [était] une mascarade" » (AI 13 juill. 2016). Dans un article subséquent publié le 28 septembre 2016, AI signale que, en prison, Francisco Mapanda dépendait de la nourriture que lui apportaient des membres de sa famille (ibid. 28 sept. 2016). La même source écrit que Francisco Mapanda a été transféré à la prison de Comarca de Caquila le 3 septembre 2016 et qu'il [traduction] « a été battu par des agents pénitentiaires parce que, avant de consentir au transfert, il avait demandé que sa famille en soit avisée » (ibid.).

Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un professeur agrégé à l'Université de l'Indiana, qui a écrit sur la vie politique et culturelle en Angola, a déclaré que

[traduction]

parmi les sympathisants du club de lecture, il y a des parents et amis des 17 membres emprisonnés, et bon nombre d'entre eux ont dû parcourir de longues distances pour apporter de la nourriture aux membres emprisonnés. Toutefois, on leur a refusé le droit de rencontrer les « prisonniers » (professeur agrégé 5 oct. 2016).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant en ce sens ni aucun renseignement additionnel.

3. Information sur les REVOS

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information sur les REVOS.

D'après le professeur agrégé, le nom [traduction] « les REVUS », qui signifie [traduction] « les révolutionnaires », est un [traduction] « mot fourre-tout […] utilisé à la fois par les membres du Movimento Revolucionário [Angolano (MRA), ou Mouvement révolutionnaire pour l'Angola] pour se décrire eux-mêmes et par d'autres pour dénigrer toute personne qui critique le gouvernement (professeur agrégé 5 oct. 2016). La même source a ajouté que, [traduction] « comme le club de lecture, les REVUS sont une organisation non hiérarchique composée de gens de différents horizons, dont certains ne sont même pas des militants » (ibid.). Le professeur agrégé a souligné le fait que les REVUS ne sont pas [traduction] « une organisation structurée » et qu'ils n'ont aucune intention de fonder un autre parti politique (ibid.).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un maître de conférences à l'Institut d'études mondiales (Global Studies Institute) de l'Université de Genève, dont les recherches actuelles portent sur l'autorité publique et l'État en Angola, a déclaré ce qui suit :

Les « REVUS » (révolutionnaires) se sont rassemblés autour du slogan « 32 années, c'est beaucoup », en référence au nombre d'années que le président dos Santos avait passées au pouvoir en 2011, au moment des premières manifestations. Cette revendication exprime de fait une volonté d'un changement de régime. Ils estiment que le régime au pouvoir est corrompu, plus préoccupé par ses propres intérêts matériels et une recherche effrénée d'enrichissement que par le bien-être de la population. Plus largement, les revendications du mouvement touchent l'ensemble des inégalités sociales dans le pays.

Comme s'il s'agit d'un mouvement volontairement peu structurée, d'un réseau, il n'est pas évident d'en désigner les leaders. On ne peut pas dire que le mouvement ait des dirigeants bien identifiés. Plusieurs sont apparus à des moments différents de sa brève histoire. Dès sa naissance, le mouvement a également fait l'objet d'une stratégie double de la part du gouvernement: répression d'une part, et tentatives de cooptation de l'autre. Les tentatives de cooptation (ou de rachat) ont conduits certains à tourner leur veste et donc à des divisions au sein du mouvement (maître de conférences 3 mars 2016).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

Pour obtenir d'autres renseignements sur le MRA, y compris le traitement réservé à ses membres, veuillez consulter la Réponse à la demande d'information AGO105452 de mars 2016.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

African Exponent. 30 mars 2016. Kajuju Murori. « Outrageous: Angola Sentences a Rapper and His Book Club for 'Rebellion' ». [Date de consultation : 28 sept. 2016]

Amnesty International (AI). 28 septembre 2016. « Taking Action for an Activist ». [Date de consultation : 12 oct. 2016]

Amnesty International (AI). 13 juillet 2016. « Urgent Action - Angolan Youth Activist Must Be Released, Additional Information ». [Date de consultation : 12 oct. 2016]

Amnesty International (AI). 29 mars 2016. « Angola: Conviction of 17 Peaceful Activist an Affront to Justice ». [Date de consultation : 12 oct. 2016]

The Guardian. 13 octobre 2015. Marissa Moorman. « Watch out Angola - Repression Only Generates More Dissent ». [Date de consultation : 30 sept. 2016]

Maître de conférences, Global Studies Institute, Université de Genève. 3 mars 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeur agrégé, Department of History, Indiana University. 5 octobre 2016. Entretien téléphonique.

Quartz. 29 mars 2016. Lily Kuo. « Angola Has Sentenced a Rapper and His Book Club to Prison ». [Date de consultation : 5 oct. 2016]

Russia Today (RT). 30 juillet 2015. « Manifestation réprimée et journalistes emprisonnés en Angola ». [Date de consultation : 5 oct. 2016]

Autres sources consultées

Sources orales : représentant, Maka Angola.

Sites Internet, y compris : ACAT France; The Africa Report; Agence Angola Presse; Agence France-Presse; Agence de presse Xinhua; Al Jazeera; All Africa; Arterial Network; Associated Press; Association de la justice, de la paix et de la démocratie; BBC; club-k.net; Deutsche Welle; ecoi.net; France24; Freedom House; Front Line Defenders; Global Information Network; Human Rights Watch; Jane's Intelligence Review; Jornal de Angola; Libération; Maka Angola; Nations Unies - Refworld; news24.com; Okay Africa; Radio France internationale; Vice News; La Voix de l'Amérique; The Wall Street Journal; The Washington Post.

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