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Plus de 3000 personnes sont décédées ou portées disparues durant leur tentative de traversée vers l’Europe via la Méditerranée centrale et occidentale ou l’Atlantique l’année dernière.
Cette statistique est annoncée dans le tout dernier rapport publié ce jour par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui appelle à un soutien urgent pour prévenir les décès en mer et protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile qui mettent leur vie en péril lors de voyages terrestres ou de traversées maritimes.
En 2021, 1924 personnes ont perdu la vie ou ont été portées disparues sur des itinéraires de la Méditerranée centrale et occidentale, alors que 1153 autres ont péri ou ont été portées disparues sur l’itinéraire maritime du nord-ouest de l’Afrique vers les îles Canaries. Le nombre de décès et de personnes portées disparues signalé en 2020 était de 1 776 pour les trois itinéraires. Un nombre total de 478 personnes ont par ailleurs déjà trouvé la mort ou sont portées disparues en mer depuis début 2022.
La plupart des traversées en mer s’effectuent à bord d’embarcations gonflables, bondées et en mauvais état, dont beaucoup ont chaviré ou se sont dégonflées, entraînant des pertes en vies humaines. La traversée depuis les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, comme le Sénégal et la Mauritanie, et les îles Canaries est longue et périlleuse. Elle peut prendre jusqu’à 10 jours. De nombreux bateaux ont dérivé hors de leur cap ou ont disparu sans laisser de traces dans cette zone maritime.
Les itinéraires terrestres demeurent également très dangereux, et davantage encore auraient péri au cours de leur périple à travers le désert du Sahara et les zones frontalières reculées, dans des centres de détention ou alors qu’elles étaient captives de passeurs ou de trafiquants. Parmi la litanie d’abus signalés par les personnes empruntant ces itinéraires figurent les exécutions extrajudiciaires, les détentions illégales et arbitraires, les violences sexuelles et sexistes, le travail forcé, l’esclavage, le mariage forcé et d’autres violations flagrantes des droits humains.
La pandémie de Covid-19, et les fermetures de frontières qui en ont découlé et se sont poursuivies en 2021, ont également eu un impact sur les mouvements vers l’Afrique du Nord et les pays côtiers européens, de nombreux réfugiés et migrants désespérés se tournant vers des passeurs pour faciliter ces voyages périlleux.
Le HCR avertit que la poursuite de l’instabilité politique et des conflits, la détérioration des conditions socio-économiques ainsi que l’impact du changement climatique pourraient accroître encore les déplacements et les mouvements secondaires pour quitter les pays de premier asile ou de transit.
Dans le cadre du lancement de sa Stratégie actualisée de protection et de solutions pour les réfugiés effectuant des voyages dangereux sur les itinéraires vers l’Europe via la Méditerranée centrale et occidentale et l’Atlantique, le HCR recherche 163,5 millions de dollars pour aider et protéger des milliers de réfugiés et d’autres personnes.
Le HCR lance un appel au soutien pour aider à fournir des alternatives crédibles à ces voyages périlleux et empêcher les personnes de devenir les victimes de trafiquants. L’approche préconise une augmentation de l’aide humanitaire, du soutien et des solutions pour les personnes ayant besoin d’une protection internationale et les survivants de violations flagrantes des droits humains.
L’appel couvre quelque 25 pays dans quatre régions différentes, reliées par les mêmes routes terrestres et itinéraires maritimes qu’empruntent les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés. Il s’agit de pays d’origine, de départ, de premier asile, de transit et de pays de destination.
Parallèlement, le HCR exhorte les Etats à s’engager pour renforcer l’action humanitaire, les efforts de développement et le rétablissement de la paix pour faire face aux défis en matière de protection et de solutions.
Le HCR appelle également les Etats de ces régions – tant en Afrique qu’en Europe – à renforcer les cadres juridiques et les capacités opérationnelles aux frontières terrestres et maritimes et dans les centres urbains, et à garantir des alternatives crédibles aux voyages dangereux grâce à l’inclusion, au renforcement des programmes pour la jeunesse et au développement communautaire local.
Les États doivent garantir un accès humanitaire sans entrave pour pouvoir fournir des services essentiels aux personnes en déplacement ou bloquées en cours de route, interceptées en mer ou détenues dans des centres de détention, et pour déterminer si elles ont des besoins en matière de protection internationale.
Sans cela, des réfugiés, des demandeurs d’asile, des déplacés internes et d’autres personnes continueront d’effectuer des voyages dangereux en quête de sécurité et de protection. D’autres personnes, y compris des migrants, continueront à chercher une vie meilleure, dans l’espoir de trouver du travail ou des possibilités d’éducation ailleurs, en l’absence de voies légales suffisantes – temporaires ou à plus long terme – pour une migration sûre et ordonnée.
Le rapport complet est disponible ici : https://reporting.unhcr.org/document/2247
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