#JEXISTE : Une action collective est indispensable pour résoudre le problème de l'apatridie au Soudan du Sud
Une cinquantaine de personnalités ont participé ce mercredi 25 novembre 2021 à une table ronde organisée par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, afin de sensibiliser le public au sujet de l'apatridie au Soudan du Sud. Ce rassemblement marquait le 7e anniversaire de la campagne #JEXISTE (#IBelong en anglais) qui vise l’éradication de l'apatridie d'ici 2024. Lancée par le HCR, ladite campagne voudrait s'assurer que personne ne soit laissé pour compte.
La rencontre, qui s'est concentrée sur les documents attestant de la nationalité et le risque d'apatridie, a réuni un groupe composé de représentants de la Direction de l'état civil, de la nationalité, des passeports et de l'immigration (DCRNPI) du Soudan du Sud, de membres de la société civile, de juristes, d'universitaires, de journalistes, d'artistes, de représentants d'organisations partenaires du HCR ainsi que de membres de la communauté internationale.
Le risque d'apatridie est un problème majeur au Soudan du Sud où 90% de la population ne dispose pas des documents d’identité essentiels. Il est donc indispensable d'intensifier la sensibilisation aux conséquences de l'apatridie.
« Sans nationalité, la paix et le développement sont menacés », a souligné Juliette Murekeyisoni, représentante adjointe du HCR au Soudan du Sud. « Les difficultés d'accès à l'éducation et à l'emploi, les restrictions en matière de droit à la propriété, le manque de possibilités de détenir ou d'enregistrer une entreprise, la limitation de l'accès à un compte bancaire ou à un prêt, l'incapacité de voter ou de participer aux élections et, dans certains cas, la menace d'extorsion, de détention ou d'expulsion peuvent piéger les gens dans une vie d'obstacles et de déceptions », ajoute-t-elle.
Les participants ont souligné la nécessité de développer des approches innovantes pour identifier et établir le profil des personnes exposées au risque d'apatridie. Ils ont également abordé la possibilité de renforcer les mécanismes existants prévus par la loi sur la nationalité pour reconnaître et/ou fournir les documents essentiels. Autre sujet majeur abordé, la nécessité pour le Soudan du Sud d'aligner ses politiques sur les normes internationales, notamment l'adhésion à la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie.
Depuis le lancement de la campagne #JEXISTE du HCR, la volonté politique et l'élan des gouvernements et d'autres partenaires pour lutter contre l'apatridie se sont accrus. Le Soudan du Sud a pris cinq engagements pour lutter contre l'apatridie en marge du Forum mondial sur les réfugiés et du segment de haut niveau sur l’apatridie. Le pays en a déjà rempli un et travaille activement à la réalisation des quatre autres.
Le HCR a assuré la formation et le renforcement des capacités de la DCRNPI. Un soutien a été apporté aux groupes vulnérables dans la procédure d'évaluation de l'âge et d'acquisition de la nationalité. Un plaidoyer a également été mené en faveur de l'amélioration du cadre juridique pour lutter contre l'apatridie dans le pays. Depuis 2012, le HCR a aidé plus de 16 000 personnes exposées au risque d’apatridie à obtenir des certificats de nationalité au Soudan du Sud. Le HCR continuera à encourager la délivrance de certificats de nationalité, d'actes de naissance et d'autres documents relatifs à la nationalité aux personnes qui y ont droit en vertu des lois du Soudan du Sud.
Cependant, le HCR ne peut assumer seul cette tâche. Afin d'éradiquer l'apatridie au Soudan du Sud, des efforts collectifs sont nécessaires. Tel que souligné lors de la table ronde, « posséder une nationalité est magnifique, cela signifie que vous avez votre place quelque part ».
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