Une nouvelle vidéo illustre le parcours héroïque des athlètes réfugiés pour concourir aux Jeux de Tokyo

Intitulée « Le voyage », cette vidéo dépeint le parcours d'une réfugiée depuis un lieu en proie au conflit vers la compétition internationale pour montrer combien le sport peut transformer la vie des personnes déracinées à travers le monde.

Capture d'écran de la vidéo « Le voyage », qui a pour objectif de sensibiliser et de soutenir l'équipe d'athlètes réfugiés aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020.
© HCR

Que ressent-on quand on doit fuir en courant pour préserver sa vie ?


Une nouvelle vidéo diffusée ce jour par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, retrace le pénible parcours des athlètes et para-athlètes réfugiés qui ont fui la guerre et la persécution vers des sessions d'entraînement pour décrocher une chance de participer aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020.

Cette vidéo intitulée « Le voyage » présente l'histoire fictive d'une jeune femme forcée de fuir son pays pour échapper à la violence. Alertée par des fusillades, elle se rue à travers les routes poussiéreuses, claquettes au pied. Après un dangereux périple par terre et par mer en quête de sécurité, elle est confrontée à toutes les difficultés que rencontrent les réfugiés dans un pays étranger avant de trouver sa voie grâce au sport.

La vidéo « Le voyage » a été réalisée en collaboration avec deux athlètes réfugiés, titulaires de bourses du CIO, qui comptent parmi une équipe de plus de 60 athlètes et para-athlètes réfugiés qui s'entraînent dans l'espoir de concourir cet été aux Jeux de Tokyo.

« Le sport peut transformer la vie… des personnes déracinées. »

Rose Nathike Lokonyen, la réfugiée sud-soudanaise qui portait le drapeau de la toute première équipe d'athlètes réfugiés aux Jeux de Rio en 2016, a été consultée en vue de la réalisation de la vidéo. Rose et les siens ont fui les guerres tribales au Soudan du Sud alors qu'elle n'avait que huit ans. Ils ont fini par trouver la sécurité au camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, où Rose s'est fait des amis grâce au football.

Quand en 2015, le Comité international olympique (CIO) a organisé des épreuves dans le camp en vue de la constitution de l'équipe olympique d'athlètes réfugiés, un enseignant a proposé la participation de Rose pour l’épreuve des 10 000 mètres. C'est ainsi que Rose a intégré l'équipe olympique d'athlètes réfugiés pour laquelle elle a concouru le 800 mètres à Rio.

Aujourd'hui sympathisante du HCR, Rose plaide pour l'ouverture de possibilités d'éducation et de sport aux enfants réfugiés. Elle vit actuellement à Ngong, à côté de Nairobi, la capitale kenyane, où elle s'entraîne au Centre Tegla Loroupe d’entraînement d’athlètes. Comme de nombreux autres athlètes à travers le monde, elle a été contrainte d'adapter son entraînement aux mesures de confinement imposées par la pandémie de Covid-19. Elle n'en espère pas moins poursuivre sa propre évolution jusqu'à Tokyo.

« Quand nous avons défilé dans le Stade de Maracanã [à Rio]… Les gens nous ont fait une belle ovation… Nous nous sommes vraiment sentis humains », explique Rose. « Le sport peut transformer la vie des gens, surtout celle des personnes déracinées. »

La vidéo « Le voyage » a été réalisée pour le HCR, en partenariat avec le CIO et le Comité international paralympique (CIP), par Don't Panic, une agence primée, avec une mise en scène de Pantera, via Anonymous Content. Elle sera diffusée ce 6 avril, Journée internationale du sport au service du développement et de la paix.

Le CIO et le HCR sont à l’origine de la constitution de l'équipe olympique d'athlètes réfugiés qui a concouru pour la première fois aux Jeux olympiques de Rio en 2016. L'équipe comptait alors 10 athlètes – deux nageurs, deux judokas, un marathonien et cinq coureurs de demi-fond – originaires d'Éthiopie, du Soudan du Sud, de la Syrie et de la République démocratique du Congo.

Une petite équipe d'athlètes réfugiés – dénommée équipe indépendante d'athlètes paralympiques – a participé pour la première fois aux Jeux paralympiques de Rio 2016. Le HCR et le CIP travaillent en collaboration depuis 2016 pour offrir aux réfugiés la possibilité de participer aux sports adaptés et handisport et favoriser ainsi un monde plus inclusif et plus juste.

La composition de l’équipe olympique d'athlètes réfugiés aux Jeux de Tokyo 2020 (qui se tiendront en 2021) n’a pas encore été annoncée.