L'OIM et le HCR condamnent le renvoi de migrants et de réfugiés vers la Libye
Communiqué de presse conjoint HCR/OIM
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, sont en mesure de confirmer que plus de 270 migrants et réfugiés ont été remis aux garde-côtes libyens par le navire marchand « Vos Triton » battant pavillon de Gibraltar.
Le navire marchand « Vos Triton » avait secouru ce groupe dans les eaux internationales lors de sa tentative de rejoindre l'Europe le 14 juin. Le 15 juin, les garde-côtes libyens ont ramené ces passagers au port principal de Tripoli, d'où ils ont été placés en détention par les autorités libyennes.
Les deux organisations réaffirment que personne ne devrait être renvoyé en Libye après avoir été secouru en mer. Selon le droit maritime international, les personnes secourues en mer doivent être débarquées dans un port sûr.
Les employés de l'OIM et du HCR, qui se trouvent en Libye, fournissent une aide humanitaire vitale. Cependant, les agences réitèrent que les conditions requises pour assurer la sécurité et la protection des migrants et des réfugiés secourus en mer font défaut après le débarquement. De ce fait, la Libye ne peut être considérée comme un lieu sûr.
En l'absence de mécanismes de débarquement prévisibles, les acteurs du monde maritime ne devraient pas être obligés de renvoyer les réfugiés et les migrants dans des endroits peu sûrs. L'OIM et le HCR appellent les Etats à coordonner leur action afin que les navires marchands qui portent secours à des personnes en détresse reçoivent rapidement l'autorisation de débarquer dans un lieu sûr, afin d'éviter que des vies humaines ne soient mises en danger.
Les garde-côtes libyens ont déjà ramené plus de 13 000 personnes en Libye depuis début 2021. Ce nombre de personnes interceptées ou secourues en mer et débarquées dépasse déjà celui qui avait été enregistré pour l’ensemble de l'année 2020. Des centaines d'autres ont péri en mer.
La persistance des départs depuis la Libye soulignent la nécessité de mettre en place un mécanisme de sauvetage et de débarquement prévisible le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale, avec effet immédiat et dans le plein respect des principes et normes internationaux en matière de droits humains.
Les migrants et les réfugiés débarqués en Libye se retrouvent souvent dans des conditions effroyables où ils peuvent être exposés aux abus et aux extorsions. D'autres sont portés disparus et ne sont jamais retrouvés, ce qui fait craindre que certains d'entre eux aient été orientés vers des réseaux de traite d'êtres humains.
L'OIM et le HCR appellent à mettre fin à la détention arbitraire en Libye, par la mise en œuvre d'un processus de révision judiciaire, et plaident pour des alternatives à la détention en commençant par la libération immédiate des personnes les plus vulnérables.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
OIM
- Safa Msehli à l’OIM Genève, +41 79 403 5526, [email protected]
- Ryan Schroeder à l’OIM Bruxelles, + 32 492 25 02 34, [email protected]
- Flavio Di Giacomo à l’OIM Rome, +39.347.089.89.96, [email protected]
HCR
- Aikaterini Kitidi au HCR Genève, +41 79 580 8334, [email protected]
- Tarik Argaz au HCR Libye, +216 29 961295, [email protected]