Le HCR est consterné d'apprendre que des trafiquants et des passeurs se font passer pour des membres de son personnel en Libye, lors des affrontements à Tripoli
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, consterné d’apprendre que des passeurs et des trafiquants usurpent le statut officiel de son personnel en Libye, demande aux autorités libyennes d’agir à l’encontre de ces criminels qui tentent de s’en prendre aux réfugiés et aux migrants désespérés.
Des informations jugées fiables obtenues auprès de nos sources et des réfugiés laissent penser que des trafiquants et des passeurs se font passer pour des membres du personnel des Nations Unies, notamment du HCR, en différents endroits du territoire libyen. Ces criminels, qui utilisent des vestes et d’autres éléments marqués d’un logo semblable à celui du HCR, ont notamment été repérés à des points de débarquement et dans des lieux de traite des êtres humains.
Les informations du HCR proviennent de réfugiés qui, après avoir été interceptés en mer, expliquent avoir été vendus à des trafiquants en Libye, et avoir été victimes d’abus et d’actes de torture. Le HCR continue d’obtenir des informations plus précises et enquête sur ces allégations.
En Libye, dans le cadre de l’aide humanitaire et médicale de premier secours, le HCR et ses partenaires sont présents aux points de débarquement officiels afin de fournir aux réfugiés et aux migrants de la nourriture, de l’eau et des vêtements.
Lorsque les victimes de ce trafic sont de retour sur la terre ferme, les autorités libyennes les conduisent vers des centres de détention, dirigés par le Directorat pour la lutte contre la migration clandestine (placé sous la responsabilité du Ministère de l’Intérieur). Des équipes du HCR sont également présentes dans ces centres pour surveiller la situation, identifier et aider les personnes les plus vulnérables, afin de trouver des solutions en particulier avec les pays tiers.
Le HCR n’intervient pas dans le transfert des réfugiés depuis les points de débarquement vers les centres de détention.
À Tripoli, en raison des violents affrontements dans la capitale libyenne, la situation des réfugiés et des migrants qui vivent en milieu urbain ou qui sont en détention s’est considérablement détériorée au cours des dernières semaines.
Le HCR a reçu des informations faisant état d’innommables atrocités dont des viols, des enlèvements et des actes de torture, commises à l’encontre des réfugiés et des demandeurs d’asile dans les rues de Tripoli. Une femme a expliqué au HCR que des criminels non identifiés ont enlevé son mari, l’ont ensuite violée avant de torturer son bébé âgé d'un an. Elle a notamment raconté que son enfant avait été déshabillé et qu’il avait été sexuellement abusé par ces criminels.
Même si des milliers de personnes ont fui les centres pour tenter désespérément de sauver leur vie, beaucoup de réfugiés détenus dans des lieux situés à proximité des zones de combats risquent d’être indirectement touchés par ces affrontements si des tirs de missile frappent les centres de détention.
Le HCR s’oppose à la détention des réfugiés et des demandeurs d’asile mais l’organisation est présente là où se trouvent des réfugiés afin de leur fournir une aide de premier secours.
Le HCR appelle instamment à la mise en place d’une alternative à la détention, notamment au moyen du Centre de transit et de départ à Tripoli. Ce centre, qui sera géré par le Ministère de l’Intérieur et le HCR, servira de plateforme pour trouver la sécurité dans un pays tiers. Le centre, qui est d'ores et déjà en capacité de fonctionner, peut accueillir 1 000 réfugiés et demandeurs d’asile menacés.
Le HCR demande également une action institutionnelle solide pour faire en sorte que les passeurs et les trafiquants aient à rendre compte de leurs actes criminels.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- À Tripoli, Paula Barrachina, [email protected], +218 91 001 7553
- À Genève, Babar Baloch, [email protected], +41 79 513 95 49