Le HCR constate les besoins désespérés dans les camps de réfugiés érythréens coupés du monde par le conflit au Tigré
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 19 janvier 2021 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a pu de nouveau accéder à deux camps de réfugiés dans la région du Tigré et constater les besoins désespérés des réfugiés érythréens en termes de services et de fournitures, deux mois après le départ forcé des travailleurs humanitaires du fait du conflit.
Le HCR a mené la première mission humanitaire dans les camps de réfugiés de Mai Aini et Adi Harush depuis le début du conflit en novembre dernier, après avoir été autorisé à une unique visite par les autorités éthiopiennes pour évaluer les besoins.
Selon cette évaluation, achevée la semaine dernière, une aide urgente est nécessaire pour les dizaines de milliers de réfugiés érythréens qui se trouvent au nord de l’Ethiopie. Les réfugiés sont privés de l’ensemble des services et des approvisionnements depuis plus de deux mois. Les pompes des puits ne fonctionnent pas sans combustible. De ce fait, les réfugiés collectent de l’eau dans un ruisseau situé à proximité pour le lavage, la cuisson et la boisson, ce qui occasionne des maladies diarrhéiques.
La seule assistance dont les réfugiés ont bénéficié depuis le début du conflit a été une distribution unique de vivres menée par le Programme alimentaire mondial (PAM) il y a environ un mois. Des préparatifs sont en cours pour une seconde distribution.
Heureusement, les équipes ont trouvé que les deux camps de réfugiés de Mai Aini et d’Adi Harush, les bâtiments et les structures étaient intacts, notamment les abris, les écoles et les dispensaires qui sont très peu endommagés.
Cependant, les réfugiés ont informé notre personnel que, bien qu’ils n’aient pas été directement impactés par le conflit, ils ont subi des menaces et du harcèlement de la part de plusieurs groupes armés. Les réfugiés nous ont déclaré qu’ils restent inquiets quant à leur sécurité, et ils ont signalé que des groupes armés rodent dans les camps la nuit et qu’ils effectuent des pillages et des vols.
Le HCR travaille avec le gouvernement et les partenaires pour ré-établir une présence régulière dans les camps et démarrer l’aide humanitaire sur la base des informations collectées. Nous avons appelé le gouvernement à renforcer la sécurité dans les deux camps.
Plus au nord dans la région du Tigré, nous n’avons toujours pas accès aux camps de réfugiés de Shimelba et de Hitsats, et ce depuis novembre dernier. Comme le Haut Commissaire l’a souligné dans sa déclaration la semaine dernière, nous recevons des informations répétées faisant état de dommages conséquents dans ces camps, et des signalements selon lesquels de nombreux réfugiés ont fui en quête de sécurité et de nourriture. Leur sort continue de nous préoccuper vivement.
Quelque 5000 réfugiés érythréens ont rejoint la ville de Shire où ils vivent dans des conditions désastreuses. Beaucoup dorment en plein air dans un champ en périphérie de la ville, sans eau ni nourriture.
Le HCR réitère l’appel des Nations Unies pour un accès complet et sans entrave à tous les réfugiés dans la région du Tigré et reste engagé à travailler avec le gouvernement éthiopien pour trouver conjointement des solutions. Nous soulignons de nouveau la nécessité d’une action rapide pour rétablir un accès sûr et sauver des milliers de vies menacées.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Nairobi, Dana Hughes, [email protected], +254 733 440 536
- En Ethiopie, Chris Melzer, [email protected] +251 97 819 9207
- A Genève, Babar Baloch, [email protected], +41 79 513 9549
- A New-York, Kathryn Mahoney, [email protected], +1 347 443 7646