Le monde de l’art peut à première vue sembler éloigné des préoccupations des personnes déplacées de force qui – arrachées à leurs foyers et à leurs cultures d’origine – doivent lutter pour leur survie quotidienne. Toutefois, ces dernières années ont démontré que l’art peut jouer un rôle important pour les réfugiés et pour leur protection.
Grâce à son langage subjectif et émotionnel, l’art crée des formes d’expression qui permettent une approche différente de la réalité. Ces dernières années, des artistes comme Alfredo Jaar se sont mobilisés pour mettre leur notoriété au service de la cause des réfugiés. A travers leurs œuvres engagées, ils mettent en lumière la réalité des personnes forcées à l’exil et transmettent au public un message de solidarité essentiel.
«Les terrains de l’art et de la culture offrent des espaces de liberté indispensables, malheureusement devenus trop rares aujourd’hui. Accueillons-les ici, parmi nous, au sein de ces espaces. Peut-être le monde nous suivra-t-il?»
Alfredo Jaar, artiste
Certains de ces artistes sont ou étaient eux-mêmes des réfugiés. Non seulement les réfugiés apportent avec eux un patrimoine culturel riche et diversifié, mais certains d’entre eux possèdent également des talents artistiques exceptionnels. Les exemples de Paul Klee et Marc Chagall sont là pour le confirmer, tout comme des artistes contemporains comme le danseur Ahmad Joudeh ainsi que la poétesse et Ambassadrice de bonne volonté du HCR Emithal Mahmoud.
Ces artistes reconnus ont démontré que l’art est également un pont entre les cultures. Il est un outil puissant de dialogue interculturel pour faciliter le chemin vers l’intégration. A travers l’expression artistique, les réfugiés transmettent à leur communauté d’accueil leurs talents, leur culture et leur identité, au-delà du langage.
L’art offre aussi aux réfugiés un moyen de communiquer aux autres l’impensable, l’insupportable. Il leur permet de convertir leur drame et leurs pertes en mots, en couleurs ou en mouvements – afin que leur détresse ne les submerge pas et ne détruise pas ce qui est encore vivant en eux.
Les formes d’expression artistique sont ainsi utilisées en thérapie, pour traiter les expériences traumatisantes de la fuite et de la persécution. Le HCR utilise ces approches dans diverses opérations. Dans certains cas, ces projets leurs offrent même des perspectives de revenu autonome. Certains artistes intègrent les réfugiés dans leur art afin de les aider à retrouver leur identité. Le projet Made 51, soutenu par le HCR, vise à employer des réfugiés dans le domaine des arts et de l’artisanat.
Même si l’influence positive de l’art est pour beaucoup une évidence, il est parfois difficile de faire reconnaître son importance fondamentale. Le HCR s’associe à l’UNESCO sur le projet Art-Lab pour les droits de l’homme et le dialogue afin d’explorer les initiatives qui utilisent de l’art comme moyen d’aider les plus démunis.
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