Les réfugiés en première ligne contre la pandémie de Covid-19 en 2020

Dans le contexte de la pandémie, les réfugiés ont pris des initiatives pour fournir des soins de santé, améliorer le bien-être, protéger leurs communautés et demeurer une source d'inspiration pour nous tous durant les périodes de confinement.

Le médecin vénézuélien Samuel Suárez participe à l'action de santé publique contre la pandémie de Covid-19 à San Francisco, un village isolé en Équateur.
© HCR/Jaime Giménez Sánchez de la Blanca

Certes, l’année 2020 a été difficile, mais les réfugiés nous ont montré ce qu’est la résilience et comment surmonter une crise. Voici cinq façons dont ils sont passés à l’action durant cette année qui fera date.


1. Des réfugiés médecins et travailleurs de santé ont rejoint les équipes en première ligne face à la crise de COVID-19

Début mars, avant même que la crise de Covid-19 ne soit déclarée en tant que pandémie, le médecin vénézuélien Samuel Suárez donnait déjà des conseils pour éviter l'infection aux Équatoriens dans des régions rurales à risque. Il n'était pas le seul. En Iran, le médecin réfugié afghan Fezzeh Hosseini a travaillé sans relâche pour aider les patients locaux et afghans touchés par le virus, en leur fournissant des informations et des conseils pour rester en bonne santé. Au Bangladesh, des agents de santé communautaires formés – tous sont des réfugiés rohingyas - ont parcouru en long et en large le plus vaste camp de réfugiés au monde pour orienter les patients suspectés d'être atteints de Covid-19 vers les soins disponibles.

2. Des réfugiés fabriquent du savon, des masques et du matériel médical​

Innocent Havyarimana, un producteur de savon burundais, tient un récipient de désinfectant pour les mains fraîchement fabriqué, qu'il vend à prix réduit à ses pairs réfugiés à Kakuma, aux travailleurs humanitaires et aux Kényans de la communauté locale, pour aider à la lutte contre la crise de Covid-19.

Innocent Havyarimana, un producteur de savon burundais, tient un récipient de désinfectant pour les mains fraîchement fabriqué, qu'il vend à prix réduit à ses pairs réfugiés à Kakuma, aux travailleurs humanitaires et aux Kényans de la communauté locale, pour aider à la lutte contre la crise de Covid-19.  © HCR/Samuel Otieno

Dans un camp de réfugiés au Kenya, le réfugié burundais Innocent Havyarimana fabrique du savon, en baissant ses prix pour le rendre largement disponible. Au Kenya également, Fardowsa Ibrahim, une réfugiée somalienne de 24 ans, s'est inscrite à un cours de couture, sans se rendre compte que, six mois plus tard, elle fabriquerait des masques faciaux - une protection très recherchée rendue nécessaire par la pandémie. Au Mexique, des réfugiés comptent désormais parmi les employés d'une entreprise qui fabrique des machines à laver spécifiques pour assurer la sécurité des travailleurs de santé en première ligne en Amérique latine. Des efforts similaires ont été déployés par les réfugiés dans des camps, des installations et des communautés à travers le monde entier.

3. Des réfugiés améliorent la santé mentale et le bien-être​

Rita Brown, réfugiée ougandaise et professeure de yoga, exécute un mouvement de yoga devant son logement dans le camp de Kakuma, au Kenya.

Rita Brown, réfugiée ougandaise et professeure de yoga, exécute un mouvement de yoga devant son logement dans le camp de Kakuma, au Kenya.  © HCR/Samuel Otieno

Dans un contexte de difficultés économiques croissantes et de confinements prolongés, les problèmes de santé mentale se sont aggravés. Les réfugiés ont réagi en cherchant à améliorer leur bien-être mental et physique. Au Pérou, des psychologues vénézuéliens ont offert à d’utres réfugiés des « premiers secours psychologiques » par le biais de sessions à distance sur Internet pour les aider à faire face à la pandémie de coronavirus. En Irak, des réfugiés formés au travail communautaire ont introduit des services de santé mentale dans des camps confinés. Au Kenya, la réfugiée ougandaise Rita Brown a adopté une approche différente. Enseignante de yoga, elle a assuré ses cours en ligne afin de promouvoir l'acceptation de soi et le bien-être mental des réfugiés, tant au Kenya qu'au-delà de ses frontières.

4. Des réfugiés aident à assurer la sécurité de leurs communautés​

Shadi Shhadeh fait ses courses dans un supermarché à Genève, en Suisse. Avec d'autres volontaires réfugiés syriens, il achète de la nourriture et d'autres articles de première nécessité au bénéfice de personnes vulnérables qui restent chez elles pour se protéger du coronavirus.

Shadi Shhadeh fait les courses dans un supermarché à Genève, en Suisse. Avec d'autres réfugiés syriens bénévoles, il livre de la nourriture et d'autres articles à des personnes vulnérables qui restent chez elles pour se protéger du coronavirus.   © HCR/Elisabet Diaz Sanmartin

Alors que les personnes âgées et malades étaient isolés du fait du confinement, Shadi Shhadeh et d'autres membres de la communauté des réfugiés syriens en Suisse sont passés à l'action, en assurant un lien vital vers le monde extérieur pour les personnes vulnérables. Cette volonté de faire leur possible, pour aider les personnes dans le besoin, s'est traduite par des activités de bénévolat et de sensibilisation entreprises par des réfugiés auprès des communautés à travers le monde entier.

5.  Les réfugiés, une source d’inspiration pour nous tous durant les périodes de confinement​

chanson Shine Your Light.
La chanson intitulée Shine Your Light est interprétée par Ricky Kej, plusieurs autres musiciens indiens connus et 24 musiciens réfugiés.

« Shine Your Light » - Un morceau interprété par des réfugiés avec Ricky Kej, Aditya Narayan, Neeti Mohan et Salim Merchant

Les périodes de confinement sont difficiles, surtout pour les personnes isolées. En Inde, des réfugiés ont joint leur voix dans un chant d'espoir et de bonté, conférant ainsi à tous une source d'inspiration grandement nécessaire. Encadrés par Ricky Kej, lauréat d'un Grammy Award, les 24 musiciens réfugiés se sont réunis pour chanter « Shine Your Light », un morceau interprété en quatre langues (anglais, dari, farsi et pachtou) qui invite les auditeurs à célébrer notre sentiment commun d’appartenance à l’humanité. Puis, à la fin de cette année sans précédent, des réfugiés du monde entier, qui vivent aujourd'hui au Canada, ont partagé leurs parcours et leurs recettes préférées dans « Cuisines du monde : des réfugiés partagent leurs recettes préférées », un livre électronique gratuit.

Leur résilience, leur courage, leur créativité et leur dévouement nous donnent de l’espoir pour 2021.