Une mère tient un enfant.

Mamouna Ouedraogo, âgée de 37 ans et déplacée interne burkinabée, vit avec sa belle-mère et ses sept enfants, y compris Alexandre, 1 an, à Kaya au Burkina Faso. Novembre 2020. © HCR/Anne Mimault

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Boris Cheshirkov – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 22 janvier 2021 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle à la fin des violences incessantes dans la région du Sahel en Afrique, où le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières de leurs pays dépasse désormais, et pour la première fois, les deux millions.

La région du Sahel – qui comprend le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger – compte certains des pays parmi les moins développés au monde. Les communautés qui accueillent des déplacés ont atteint un point de rupture.

Les besoins augmentent dans une région où convergent de multiples crises, notamment les conflits armés, l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et la pandémie de Covid-19.

L’extrême vulnérabilité du Sahel est exacerbée par l’impact du déplacement forcé, qui est causé par les violences généralisées et brutales perpétrées par des groupes armés et criminels.

La réponse humanitaire est dangereusement débordée, et le HCR exhorte la communauté internationale à redoubler son soutien envers la région. Les États doivent agir maintenant pour aider les pays du Sahel à lutter contre les causes profondes de ce déplacement forcé, pour stimuler le développement stratégique et durable ainsi que pour renforcer les institutions telles que les écoles et les hôpitaux, dont beaucoup ont fermé en raison de la violence persistante. La pandémie de Covid-19 a encore aggravé la situation.

Le déplacement dans la région a quadruplé en deux ans seulement, alors que le nombre de déplacés internes s’élevait à 490 000 au début de l’année 2019. Plus de la moitié des déplacés internes dans la région sont des Burkinabés. La région du Sahel accueille également plus de 850 000 réfugiés, principalement originaires du Mali.

Depuis début 2021, les violences au Niger et au Burkina Faso ont déjà forcé plus de 21 000 personnes à fuir leur foyer et à chercher refuge ailleurs dans leurs propres pays.

Au Burkina Faso, depuis le 31 décembre, une série d’attaques armées contre la ville de Koumbri et des villages voisins dans le nord du pays a déjà déplacé plus de 11 000 personnes. La plupart d’entre elles sont des femmes et des enfants qui ont fui de nuit, après que les assaillants ont commencé à tirer sur leurs maisons. Les personnes déplacées ont rejoint des lieux en sécurité. Elles sont désormais accueillies au sein des communautés locales à Ouahigouya et Barga, à environ 35 kilomètres de là.

Malgré la générosité de leurs hôtes, de nombreux déplacés internes ne disposent même pas d’un abri de base et dorment en plein air. Ils ont d’urgence besoin d’abris décents, d’eau et d’articles de secours, ainsi que de soins de santé et d’installations sanitaires appropriées pour prévenir la propagation de Covid-19.

Le HCR construit 108 abris en dur à Ouahigouya et nos équipes ont distribué des matelas et des couvertures, des produits d’hygiène et d’autres articles de première nécessité. Les autorités locales accélèrent les efforts pour enregistrer les nouveaux arrivants et les relocaliser sur un autre site.

A travers toute la région, le HCR et ses partenaires travaillent sans relâche pour fournir une aide vitale à des centaines de milliers de personnes déplacées et leurs hôtes, notamment des abris, des articles de secours et des allocations d’aide en espèces. Nos équipes travaillent aussi à prévenir et répondre aux cas de violence sexuelle, qui se sont généralisés. Nous réhabilitons également des écoles et des salles de classe et nous soutenons les dispositifs d’enseignement à distance.

 

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

Publié par le HCR, le 22 janvier 2021.

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