SAISON1, ÉPISODE 2:
Se sentir chez soi
Bien plus qu’un abri
S1E2: Se sentir chez soi
Découvrez comment Abdul et Farida se sont installés dans leur abri fourni par le HCR au camp de Za’atari en Jordanie.
Vous souhaitez voir la suite de leur histoire?
Le saviez-vous?
Saviez-vous que le camp de Za’atari, en Jordanie, près de la frontière syrienne, a été créé en 2012 avec seulement quelques abris d’urgence?
Depuis sa création, le camp a rapidement évolué en une petite ville de 85 000 habitants.
Le conflit et les violences dans leur pays d’origine ne montrant aucun signe d’apaisement, nous travaillons chaque jour avec les résidents pour améliorer le camp et répondre à leurs besoins. Cela passe par des innovations comme la création d’une centrale solaire pour fournir de l’électricité à chaque foyer.
Au camp de Za’atari, nous avons installé des abris préfabriqués et des abris d’urgence. Notre objectif est de remplacer progressivement tous les abris d’urgence par des préfabriqués pour que chaque famille puisse se sentir en sécurité dans un abri solide et se protéger des intempéries. Pour ceux dont la maison et le village ont été pillés, avoir leur propre espace, avec une porte et une serrure est essentiel pour se sentir en sécurité.
Grâce à votre soutien régulier, nous accueillons chaque jour de nouvelles familles et leur offrons un endroit où se sentir en paix et en sécurité.
« Je ne veux pas d’une vie meilleure, je veux juste retrouver celle que j’avais. »
Farida est en sécurité à Za’atari, mais sa maison en Syrie lui manque. ©UNHCR/S.Rich
Farida explique qu’il lui a été difficile de tout laisser derrière elle. Elle se bat aujourd’hui pour reconstruire une nouvelle vie pour elle et sa famille dans le camp de Za’atari.
« Ma maison en Syrie avait 2 chambres, un salon et une petite boutique que l’on tenait pour gagner de l’argent. La maison était grande. Nous avions même un jardin dans lequel nous faisions pousser des oranges, des olives et des amandes… Les enfants adoraient jouer dans le jardin. »
« Nous étions heureux. Mon mari travaillait, mon fils travaillait, et moi je m’occupais du jardin. Nous ne manquions de rien et jamais nous n’aurions pu imaginer devoir nous exiler ou assister à toutes ces horreurs. Nous n’avions jamais pensé à venir en Jordanie, même en vacances. Et nous y voilà aujourd’hui. Nous sommes bien traités, mais nous avons le mal du pays. »
« Je me souviens d’un Ramadan où nous avions fait une immense fête à la maison avec nos voisins, notre famille, nos amis, nos enfants. Nous profitions de chaque instant et nous étions tous solidaires les uns envers les autres. Nous cuisinions de nombreux plats différents que nous partagions sur la table. C’était un moment particulier. Pas comme ici. Tout le monde ici a des soucis. Tout le monde a versé de nombreuses larmes. La tristesse a envahi nos cœurs. Chaque famille a perdu au moins un ou plusieurs proches. Et ceux qui ont eu la chance d’être encore réunis ont perdu leur maison lorsqu’ils se sont enfuis ici. »
« Nous avons perdu notre maison quand l’armée a débarqué. Ils ont ravagé une partie de ma maison avec un tank, puis les agents de sécurité ont saisi le reste de la maison, ont mis en place un point de contrôle et se sont installés. Nous avons été expulsés de notre propre maison. Nous n’avions nulle part où aller. Alors nous avons fui et nous sommes arrivés ici. »
« Au début nous pensions que cela ne durerait qu’un mois et que nous pourrions retourner vivre notre vie normalement. Rester un mois de plus était impensable… et pourtant nous sommes toujours ici. »
« Certains de mes enfants ont perdu l’espoir de retourner un jour chez nous. Ils se sentent en sécurité ici, mais ils ont perdu leur joie de vivre. Avant, ils avaient l’habitude de jouer, d’être heureux, de chanter et danser. »
« Je veux rentrer chez nous, retrouver la vie que nous avions. Il n’y a pas d’avenir pour nous ici. Je veux que mes enfants grandissent dans leur pays, je veux être enterrée là-bas. »