Une conférence de haut niveau – qui réunissait à Genève des gouvernements, des organisations financières internationales, des chefs d’entreprise, des institutions humanitaires et du développement, des réfugiés et des représentants de la société civile – a permis d’obtenir des engagements d’envergure en faveur des réfugiés et des communautés qui les accueillent, et notamment des contributions innovantes allant dans le sens d’un appui durable à leur intégration.

Au total, plus de 770 engagements pris par des participants de tous horizons avaient d’ores et déjà été enregistrés en milieu d’après-midi ce mercredi au Forum mondial sur les réfugiés. Quelque 3000 personnes et 750 délégations ont pris part au Forum, parmi lesquels des réfugiés. Ces nouveaux engagements concernent notamment l’emploi, la scolarisation des enfants réfugiés, la révision de politiques gouvernementales, et les questions liées aux solutions durables comme la réinstallation, l’énergie propre, les infrastructures ainsi qu’un soutien renforcé aux communautés et aux pays d’accueil.

Les gouvernements, la société civile, les groupes de réfugiés, les associations sportives, les groupes confessionnels et le secteur privé se sont engagés sur un soutien substantiel. Les partenariats avec ces entités font inévitablement partie des solutions en faveur des réfugiés et des pays d’accueil, disposant souvent eux-mêmes de ressources insuffisantes.

La liste complète des promesses et contributions peut être consultée ici en anglais. D’autres engagements sont attendus dans un avenir proche et des indicateurs permettant d’évaluer le succès, par exemple en termes d’emplois créés, de places ouvertes à l’école et de réduction de la pauvreté, ont été établis pour faire le suivi de l’avancement des différents projets. Une réunion de suivi aura lieu sur ce thème dans deux ans.

«Le soutien de l’opinion publique en faveur de l’asile a faibli ces dernières années. Et dans de nombreux cas, les communautés qui accueillent des réfugiés se sont senties dépassées ou oubliées», a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies Filippo Grandi. «Mais les situations de réfugiés ne sont des «crises» que lorsque nous les laissons le devenir, en pensant à court terme, en ne planifiant pas de façon appropriée ou en ne travaillant pas ensemble dans tous les secteurs, et en négligeant les communautés qui les accueillent. Lors de ce Forum, nous avons assisté à une réorientation décisive vers une vision à long terme.»

Un premier bilan indique qu’il y a également eu d’importantes annonces de contributions financières. Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé un mécanisme de financement spécifique d’un montant allant jusqu’à 2,2 milliards de dollars pour les réfugiés et les communautés d’accueil dans des pays à faible revenu au cours des trois prochaines années. De plus, des pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence – y compris des pays à faible revenu accueillant des réfugiés – vont bénéficier d’un volet distinct de 2,5 milliards de dollars de la part du Groupe de la Banque mondiale. Cette contribution aura pour objectif de stimuler le secteur privé et de créer des emplois, à la fois pour les réfugiés et pour les communautés d’accueil. La Banque interaméricaine de développement a fait une annonce similaire pour un montant d’un milliard de dollars. Par ailleurs, un large éventail d’Etats et d’autres parties prenantes se sont engagés à soutenir financièrement les réfugiés et leurs communautés d’accueil à hauteur de plus de deux milliards de dollars. Ces engagements viseront à renforcer considérablement le soutien à l’inclusion des réfugiés et les besoins de développement à long terme dans les communautés d’accueil – ceci en sachant que, pour la majorité des 25,9 millions de réfugiés à travers le monde, l’exil dure des années, voire des décennies.

Le secteur privé a notifié la plus large gamme d’engagements jamais pris en faveur des personnes déracinées. Le fait de garantir des opportunités d’emploi aux réfugiés a également bénéficié d’un soutien robuste, ce qui s’avère crucial pour permettre aux réfugiés de retrouver leur dignité et de contribuer à la vie des communautés dans lesquelles ils résident. Outre les engagements humanitaires et de développement, des contributions d’un montant de plus de 250 millions de dollars ont été annoncées par les grands groupes commerciaux. Au moins 15 000 emplois seront offerts aux réfugiés dans le cadre de ces initiatives. Quelque 125 000 heures d’aide juridique bénévole seront également assurées chaque année.

Le Forum s’est focalisé sur six domaines principaux: l’éducation, le travail, l’énergie et les infrastructures, le partage des responsabilités, la protection et les solutions comme la réinstallation. La plupart des engagements ont été pris dans les domaines de la protection et de l’éducation, le premier impliquant dans de nombreux cas des modifications du cadre juridique et politique national pour promouvoir l’inclusion, et le second permettant potentiellement à davantage d’enfants réfugiés d’aller à l’école et d’améliorer leurs perspectives de vie.

La question d’assurer les meilleures conditions possibles pour un retour sûr et librement consenti des réfugiés a également été un thème majeur. De nombreux pays d’origine ont pris des engagements concernant le retour librement consenti et la réintégration des réfugiés et autres communautés déplacées.

Le Forum est un élément clé du nouveau Pacte mondial sur les réfugiés qui avait été adopté par les États membres des Nations Unies à New York en décembre 2018. Comme prévu dans le cadre du Pacte, des forums mondiaux sur les réfugiés seront organisés tous les quatre ans, ce qui signifie que le prochain aura lieu fin 2023.

 


Le premier Forum mondial sur les réfugiés a eu lieu les 17 et 18 décembre 2019 au Palais des Nations à Genève, en Suisse. Cette première édition du Forum, d’une grande portée symbolique, est accueillie avec l’aide de la Confédération suisse, sous l’égide du Chef du Département fédéral des affaires étrangères M. Ignazio Cassis, et a été convoqué conjointement par la Turquie, l’Allemagne, l’Éthiopie et le Costa Rica.

Voir le dossier du DFAE sur le Forum mondial et le discours d’ouverture du Conseiller fédéral Ignazio Cassis.