Un fabricant de savon dans un camp de réfugiés kényan baisse ses prix dans la cadre de la crise de Covid-19
Un réfugié burundais lutte contre le coronavirus, à l'aide d'un récipient de savon à la fois.
Innocent Havyarimana, un producteur de savon burundais, tient un récipient de désinfectant pour les mains fraîchement fabriqué, qu'il vend à prix réduit à ses pairs réfugiés à Kakuma, aux travailleurs humanitaires et aux Kényans de la communauté locale, pour aider à la lutte contre la crise de Covid-19.
© HCR/Samuel Otieno
Quand Innocent Havyarimana, un réfugié burundais, a entendu pour la première fois que le lavage des mains était crucial dans la lutte contre la crise de Covid-19, il a fait ce que peu d'hommes d'affaires feraient : il a baissé ses prix.
D'autres peuvent avoir augmenté leurs prix pour accroître leurs profits, mais son but était de rendre son savon aussi accessible que possible, il a donc également augmenté la production.
« Tout le monde a besoin de savon. J'ai décidé de réduire le prix afin que tout le monde puisse se le permettre », a-t-il déclaré.
Le coronavirus a laissé de nombreuses personnes sans défense, mais Havyarimana est l'exemple de quelqu'un qui a vu une opportunité d’agir concrètement et il l'a saisie.
« Tout le monde a besoin de savon. J'ai décidé d'en réduire le prix pour que tout le monde puisse se le permettre. »
Ses collègues réfugiés, les travailleurs humanitaires et les Kenyans de la communauté locale achètent les produits fabriqués dans son petit atelier du camp de Kakuma.
« Je varie les contenants, en commençant par 100 millilitres jusqu'à 1 litre pour que même ceux qui n'ont que 50 cents puissent acheter du savon afin de se protéger contre le coronavirus », a déclaré Havyarimana, qui a fui le conflit au Burundi en 2013 et a reçu un prêt pour démarrer son entreprise deux ans plus tard du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Le HCR et ses partenaires travaillent avec le gouvernement pour renforcer les capacités des établissements de santé locaux et partager les informations sur la crise de Covid-19. Le HCR a également amélioré l'accès à l'eau potable et au savon dans le cadre des mesures de prévention et de préparation contre les coronavirus.
« Les réfugiés jouent un rôle important dans la prévention. A Kakuma, il y a tant de personnes qui agissent dans la lutte contre la crise de Covid-19, que ce soit la fabrication de masques ou la sensibilisation », a déclaré Kahin Ismail, le responsable des opérations du HCR à Kakuma.
Le Kenya connaît une augmentation du nombre de cas, mais aucun n'a été confirmé dans les camps de réfugiés.
Innocent ne se contente pas de compléter l'approvisionnement en savon, il fabrique et vend également du désinfectant pour les mains à base d'aloe vera qu'il a planté dans son atelier et à l'extérieur de sa maison.
Le camp situé au nord-est du Kenya accueille près de 200 000 réfugiés. Le développement et les investissements du secteur privé stimulent l'économie et aident le commerce du savon, Galp Enterprises, à prospérer.
Selon une étude de la Banque mondiale réalisée en 2018, plus de 2000 entreprises de Kakuma contribuent à hauteur de 56 millions de dollars à l'activité économique de la région.
Havyrimana est titulaire d'un diplôme de chimie et a travaillé pour une entreprise chimique dans son pays d'origine. Il a utilisé ces compétences pour créer une gamme de produits comprenant des savons, de l'eau de javel et des shampoings. Les produits sont certifiés par le Bureau kényan des normes.
« Le coronavirus touche le monde entier. Les réfugiés ont également peur et c'est pourquoi ils se lavent désormais les mains continuellement », a-t-il déclaré.
Avec les chefs d'État et de gouvernement et les dirigeants des agences des Nations unies, des institutions financières internationales, de la société civile et du secteur privé, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi demande que la priorité soit donnée à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène dans la réponse contre la crise de Covid-19. En savoir plus sur l’appel à l'action.
Avec les informations supplémentaires collectées par Linda Muriuki à Nairobi, Kenya