« Sans l’aide du HCR, j’aurais été dans une situation vraiment désastreuse »

Comme des milliers d’autres familles de réfugiés, la famille de Noura a besoin de protection contre l’hiver glacial qui approche.

Il y a sept ans, Noura et sa famille ont été forcés de fuir leur maison à Homs, en Syrie. Aujourd’hui, elle vit avec son mari Hussein et leurs quatre jeunes enfants dans la vallée de la Bekaa au Liban. L’hiver dernier, malheureusement, le destin a frappé : la tente dans laquelle ils vivent a été inondée. Grâce au HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, Noura a pu acheter du chauffage et du carburant pour la première fois. Cette aide est désespérément nécessaire, car les deux jeunes parents souffrent tous deux de problèmes médicaux. Pouvoir disposer des médicaments adéquats, avoir un toit, se nourrir, se chauffer… voilà des besoins bien difficiles à combler pour les réfugiés, surtout en hiver.


« Dès notre arrivée sur le sol libanais, nous nous sommes sentis en sécurité car il n’y avait plus de bombardements. » Noura se souvient du soulagement immédiat qu’elle a ressenti en franchissant la frontière syrienne. Cette mère de quatre enfants craignait en permanence pour la vie de ses enfants alors que sa ville de Homs, autrefois paisible, s’effondrait suite aux frappes aériennes incessantes. Hammoudi, neuf mois, est assis sur ses genoux alors qu’elle raconte son histoire.

La famille a été déplacée deux fois à l’intérieur de la Syrie avant de prendre la décision difficile de quitter sa patrie déchirée par la guerre. Avec son mari Hussein et leurs jeunes enfants, Noura vit maintenant dans la vallée de la Bekaa, comme la majorité des quelque 900 000 réfugiés syriens au Liban.

Pourtant, après avoir échappé à la guerre, ils doivent faire face à une nouvelle menace chaque hiver : les températures glaciales.

L’hiver impitoyable

Les enfants tombent souvent malades à cause du froid, mais les conditions de gel sont tout aussi désastreuses pour les jeunes que pour les plus âgés. Noura souffre de rhumatisme chronique dans les bras et ses gonflement douloureux deviennent plus important à cause du froid et de l’humidité. Hussein souffre lui d’épilepsie et a besoin de médicaments ainsi que de scanners fréquents. Leur état est tout à fait traitable, mais comme de nombreux réfugiés incapables de travailler et ayant vu leurs économies épuisées, le couple a été contraint d’emprunter de l’argent pour pouvoir payer ces soins médicaux.

Noura se souvient de l’hiver dernier bien mieux qu’elle ne le souhaiterait. « C’était un hiver très dur – plus dur que tous les autres. La neige et la pluie sont tombées sur le camp pendant des jours avant que les vents violents ne le glace totalement. »

« C’était un hiver très dur – plus dur que tous les autres. »

C’est souvent les conséquences de la tempête que les gens craignent le plus : lorsque la neige fond, elle inonde alors les camps d’eau glacée. Les tentes inondées sont un phénomène très courant au Liban pendant l’hiver… et l’abri en bâche que Noura appelle sa maison n’a malheureusement pas résisté aux vents violents et aux pluies torrentielles.

L’aide du HCR en hiver

Le HCR intervient durant l’hiver pour soutenir les familles avec une aide d’urgence, notamment via une assistance en espèces. Ce type d’aide permet aux familles d’acheter exactement ce dont elles ont besoin. Pour Noura, cela signifie un chauffage et du carburant, ce qui est crucial pour aider la famille à sécher ses vêtements et couvertures détrempés. « Le plus important en hiver, c’est la chaleur et j’ai fait en sorte que mes enfants aient chaud ». C’était une bouée de sauvetage essentielle alors les températures étaient inférieures à zéro.

Noura et son mari Hussein et leurs quatre jeunes enfants. © UNHCR/Amine Abou Ghanem

L’aide du HCR comprend un mélange d’assistance en espèces à ceux dans le besoin comme Noura, mais aussi la distribution de produits de base pour surmonter l’hiver comme des couvertures thermiques et du combustible de chauffage. Les matériaux d’isolation et le soutien aux abris contribuent également à renforcer les structures menacées par les conditions difficiles.

Grâce à cette aide supplémentaire, Noura pourrait également payer certaines de ses factures médicales et éviter une dangereuse spirale d’endettement. « Cette aide est arrivée à point nommé dans une période difficile. »

L’hiver qui menace

Mais la menace d’un autre hiver glacial plane à nouveau et leur situation est désespérée. La famille ne peut plus se permettre de donner aux enfants des aliments nutritifs comme des fruits, des légumes ou de la viande : hier, il n’y avait que du riz pour le dîner, et ce sera encore du riz aujourd’hui. Cela brise le cœur de Noura. « Quand mes enfants me disent qu’ils ont faim, et que je n’ai pas assez d’argent pour leur faire la cuisine ou leur donner quelque chose, c’est si difficile« , dit-elle. « Vous pouvez l’endurer, mais pas vos enfants. »

« Quand mes enfants me disent qu’ils ont faim, et que je n’ai pas assez d’argent pour leur faire la cuisine ou leur donner quelque chose, c’est si difficile »

Elle se sent piégée par ce cercle vicieux qui les frappe de plus en plus durement lors de ces mois compliqués. « Arrivent quelques jours ensoleillés et nous séchons alors nos affaires… puis les inondations recommencent. »

C’est pourquoi la perspective d’une aide hivernale est une lueur d’espoir sur un horizon très sombre. Noura et Hussein s’accrochent à cet espoir de pouvoir couvrir les coûts de ces produits de première nécessité pour leurs enfants. « Ce sera un poids en moins sur nos épaules« , dit Hussein.