Le HCR vient en aide aux familles déplacées et affectées par les inondations au Sahel

Des personnes transportent des effets personnels dans une rue inondée par le fleuve Niger dans le quartier de Kirkissoye à Niamey, au Niger le 27 août 2020.

Des personnes transportent des effets personnels dans une rue inondée par le fleuve Niger dans le quartier de Kirkissoye à Niamey, au Niger le 27 août 2020.   © AFP/Boureima Hama

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, intensifie ses efforts pour venir en aide aux familles déracinées au Sahel en Afrique, parmi plus de 700 000 personnes affectées par les inondations dévastatrices dans la région.

Des dizaines de personnes ont trouvé la mort, y compris une femme enceinte et sa fille adolescente, toutes deux déplacées internes. Des milliers d’autres ont d’urgence besoin d’abris, d’eau potable et de soins de santé dans de vastes zones au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger.

Les précipitations les plus fortes qui ont commencé en août seraient les pires depuis plus d’une décennie. Des habitations ont été détruites, des centres de santé ont été endommagés, et des terres agricoles submergées par les inondations à travers tout le Sahel, où des violences aveugles et intenses ont déjà forcé plus de 3,5 millions de personnes à fuir au sein de leur pays ou au-delà des frontières.

« Les réfugiés, les déplacés internes et leurs hôtes étaient déjà au bord du gouffre et avaient d’urgence besoin de notre aide », a déclaré Millicent Mutuli, Directrice du bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Les inondations aggravent encore davantage les difficultés, tout en entravant nos efforts pour répondre à l’une des crises humanitaires les plus sévères et à la croissance la plus rapide au monde. »

A travers toute la région, les infrastructures, y compris les installations médicales, sont endommagées, ce qui impacte les efforts nationaux de prévention et de lutte contre la pandémie de Covid-19 et d’autres maladies, comme le paludisme et la rougeole. Les sources d’eau étant désormais contaminées et les latrines inondées, une épidémie de choléra pourrait être à craindre.

Les cultures ont été détruites par les inondations, ce qui accroît les pénuries de vivres et la vulnérabilité des fermiers et de leurs familles dont les revenus dépendent des moissons.

Dans la région, le Niger est le pays le plus durement touché. Les autorités nigériennes ont fait état de 71 morts, 90 blessés et plus de 350 000 personnes affectées par les inondations à travers tout le pays, en particulier dans la région de Maradi. Le HCR mobilise de l'aide pour les déplacés internes dans les zones où les populations se déplacent avec de l'eau jusqu'à la taille ou en pagayant à bord de canoës.

Six sites de déplacés internes ont été affectés par les inondations. De ce fait, plus de 9000 réfugiés et déplacés internes ont d’urgence besoin d'abris. Le HCR a déjà distribué 1900 kits d'abris ainsi que des articles de secours, notamment des vêtements, des couvertures et des kits d'hygiène. Depuis ces distributions, nos stocks d'urgence sont épuisés dans certaines régions.

Au Burkina Faso, les inondations ont affecté l’ensemble des 13 régions, ayant causé la mort de 41 personnes, fait 112 blessés et laissé 12 378 ménages sans abri. A Kaya, une mère enceinte et sa fille adolescente, qui avaient fui la violence, sont décédées lorsque la maison de leur voisin s'est effondrée sur leur tente. Les pluies torrentielles ont causé des dégâts considérables dans un pays où un habitant sur cinq était déjà déplacé auparavant par les violences. Le Burkina Faso accueille actuellement plus d'un million de déplacés internes, soit la moitié de la population déplacée interne à travers toute la région du Sahel.

Nos équipes sont engagées dans une course contre la montre pour renforcer les abris existants, construire de nouveaux abris dans des zones plus sûres, et relocaliser les familles déplacées affectées. Le HCR alerte depuis longtemps les autorités du Burkina Faso sur le besoin de relocaliser les déplacés internes hors des zones inondables.

Au Tchad, où plus de 236 000 personnes ont été affectées par les inondations, le HCR et d'autres partenaires fournissent d'urgence des abris, de la nourriture, des articles de première nécessité et des soins de santé. Dans la province de Goré au sud du pays, 1735 réfugiés ont été touchés, et au moins 283 ménages ont vu leurs terres agricoles inondées et leurs cultures détruites. Des pluies torrentielles ont rendu les routes impraticables, ce qui entrave l’accès de l’aide humanitaire auprès des réfugiés affectés et celui de nos équipes aux bureaux de Haraze et Shari.

Dans l’est du Tchad, la plupart des habitations et des abris dans six camps accueillant des milliers de réfugiés près d’Iriba ont été détruits ou fortement endommagés, forçant les réfugiés à dormir dans des écoles ou en plein air. Le HCR a distribué des articles de secours pour aider les personnes affectées à répondre à leurs besoins immédiats.

Au Mali, des milliers de déplacés internes et de membres des communautés locales ont été affectés par les inondations. Des centaines de maisons ont été détruites dans les régions de Gao, Mopti, Ségou et Sikasso.

En raison de l’effondrement économique dû à la pandémie de Covid-19, un grand nombre d’habitants de la région étaient déjà en difficulté. Les conséquences socio-économiques à long terme sont exacerbées par l'impact des inondations et affecteront de manière disproportionnée les populations déracinées et les communautés qui les accueillent.

Le HCR exhorte les gouvernements de la région à inclure les réfugiés, les déplacés internes et leurs communautés d'accueil dans les efforts de réponse aux inondations et à leurs conséquences.

La hausse des températures mondiales modifie le régime des précipitations à travers tout le Sahel, augmentant la fréquence et l'intensité des inondations, des sécheresses et des tempêtes de sable.

Ces événements multiplient les risques pour les communautés d'accueil et déracinées qui sont déjà aux prises avec l'extrême pauvreté, l'insécurité alimentaire, le conflit armé et les risques posés par les changements climatiques, tous aggravés cette année par la pandémie de Covid-19.

 

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