Des Ivoiriens fuient vers les pays voisins par crainte de violences post-électorales

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Boris Cheshirkov – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 03 novembre 2020 au Palais des Nations à Genève.

Au 2 novembre, plus de 3200 réfugiés ivoiriens étaient arrivés au Liberia, au Ghana et au Togo, craignant la violence qui a éclaté après les élections. Il s'agit pour la plupart de femmes et d'enfants des régions de l'ouest et du sud-ouest de la Côte d'Ivoire.   © HCR

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par le fait que les tensions électorales et les troubles en Côte d'Ivoire ont provoqué la fuite de plusieurs milliers de personnes en tant que réfugiés vers les pays voisins. De violents affrontements ont éclaté après l'élection présidentielle du 31 octobre, faisant au moins une douzaine de morts et de nombreux blessés, selon les derniers rapports.

En date du 2 novembre, plus de 3200 réfugiés ivoiriens étaient arrivés au Liberia, au Ghana et au Togo. La plupart sont des femmes et des enfants originaires des régions de l'ouest et du sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Parmi les nouveaux arrivants figurent d'anciens réfugiés ivoiriens récemment rapatriés et contraints de fuir une nouvelle fois. Nombreux sont ceux qui disent craindre d'être pris au piège par la montée de la violence.

Au Liberia, où plus de 2600 réfugiés sont arrivés par plusieurs points d'entrée le long de la frontière commune avec la Côte d'Ivoire, dont quelque 1000 personnes rien qu'au cours de cette dernière journée, les communautés locales accueillent les nouveaux arrivants et partagent leurs ressources limitées et leurs logements.

Le HCR collabore avec les autorités libériennes pour enregistrer les nouveaux arrivants et leur distribuer de la nourriture. Nous déployons aussi du personnel supplémentaire pour renforcer l'aide et les activités de suivi.

Quelque 600 réfugiés ivoiriens sont également arrivés au Ghana. Plus de la moitié sont originaires de Niable, une ville ivoirienne située à moins de cinq kilomètres de la frontière ghanéenne. Ils ont exprimé leur intention de rester près de la frontière pour pouvoir rentrer rapidement une fois la violence calmée. Le lundi 2 novembre, 289 Ivoiriens ont choisi de retourner à Niable après avoir appris par leur famille que le calme était revenu.

La majorité de ceux qui ont choisi de rester au Ghana vivent maintenant dans le camp de réfugiés d'Ampain, à près de 60 kilomètres de la frontière. Le HCR a envoyé des tentes supplémentaires et évalue actuellement les besoins des nouveaux arrivants les plus vulnérables. 

Le HCR remercie les gouvernements du Libéria, du Ghana et du Togo d'avoir maintenu leurs frontières ouvertes aux réfugiés ivoiriens malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid-19.

Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements et les autres partenaires de la région sur des plans d'urgence pour le cas où les mouvements de réfugiés en provenance de la Côte d'Ivoire devaient s'accélérer. 

L'élection a déclenché une vague de violences telles que le pays n'en avait plus connue depuis 2011, lorsqu'une autre élection présidentielle contestée avait coûté la vie à plus de 3000 Ivoiriens, en avait forcé plus de 300 000 à fuir vers d'autres pays de la région et en avait déplacé plus d'un million à l'intérieur du pays.

Le HCR appelle les dirigeants politiques et les leaders d'opinion ivoiriens à s'abstenir d'inciter à la violence, à ne pas recourir à des discours haineux, et à résoudre tout différend de manière pacifique et par le dialogue.

 

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