Cinq ans après la déclaration d'Abidjan, l'Afrique de l'Ouest est chef de file pour la réduction des cas d'apatridie en Afrique

Après avoir grandi sans nationalité officielle dans un orphelinat, Françoise (à gauche) et Christel sont désormais de fières citoyennes de la Côte d'Ivoire.  © HCR/Mark Henley

Cinq ans après l'adoption de la Déclaration d'Abidjan sur l'élimination de l'apatridie par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, se félicite des progrès accomplis et appelle à redoubler d’efforts afin que, dans cette région, tous jouissent d’une nationalité et des droits qui en découlent.

Depuis l'adoption de la Déclaration, en février 2015, par tous les États membres de la CEDEAO, 12 de ses 15 États ont désormais ratifié les deux conventions des Nations Unies relatives à l'apatridie. Neuf États de la CEDEAO ont mis en œuvre des plans d'action nationaux pour résoudre et prévenir l'apatridie.

Des campagnes d'enregistrement des naissances ont été menées dans quatre pays, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, avec l’appui du HCR et de ses partenaires. En Côte d'Ivoire, 400 000 enfants supplémentaires ont bénéficié de l'enregistrement des naissances d'enfants d'âge scolaire, réduisant ainsi leur risque d'apatridie et contribuant à leur assurer l'accès à l'éducation.

La Sierra Leone a supprimé la discrimination sexuelle de ses lois sur la nationalité qui empêchaient auparavant les mères de transmettre leur nationalité à leurs enfants sur un pied d'égalité avec les hommes. Le Libéria s'est engagé à faire de même cette année.

« Nous constatons des progrès significatifs en termes de réforme politique et juridique pour remédier au problème de l'apatridie à travers toute la région. C'est une démonstration exceptionnelle en termes de volonté et d'engagement politiques », a déclaré Millicent Mutuli, Directrice du bureau régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

« Alors que certaines parties de la région sont confrontées à une violence effroyable et à des déplacements massifs, il nous faut, plus que jamais, être vigilants. Nous devons redoubler d'efforts pour garantir la protection des réfugiés, des déplacés internes et des personnes à risque d’apatridie. »

Des millions de personnes seraient apatrides ou risqueraient de l'être à travers toute l'Afrique de l'Ouest. Le chiffre réel demeure inconnu car un seul pays, la Côte d'Ivoire, a communiqué des chiffres sur sa population apatride en 2019, estimée à 692 000 personnes.

Conformément aux engagements pris dans la déclaration d'Abidjan, huit pays ont lancé des études sur l'apatridie ou ont inclus des questions visant à collecter des statistiques sur l'apatridie durant le prochain recensement. Cela permettra de clarifier à la fois l'ampleur et les raisons pour lesquelles des personnes sont apatrides ou en danger, une étape clé vers la résolution de leur situation.

La Déclaration d'Abidjan est une initiative régionale qui s'inscrit dans le cadre de la campagne mondiale du HCR #IBelong #Jexiste pour mettre fin à l'apatridie. Le HCR a lancé cette campagne en 2014 pour mobiliser les gouvernements et les partenaires, afin de résoudre le problème de l'apatridie dans un délai de 10 ans. 

 

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