Latin America

Environnement opérationnel

 Depuis 2015, plus de 2,4 millions de Vénézuéliens sont partis dans d’autres pays, situés dans la région ou au-delà. Bien qu’un grand nombre de Vénézuéliens restent en situation irrégulière, plus de 336 000 Vénézuéliens ont déposé des demandes d’asile à travers le monde et près de 727 000 ont bénéficié d’autres formes de séjour légales en Amérique latine.
 
La plupart des gouvernements de la région ont fait preuve d’une solidarité louable à l’égard des Vénézuéliens, même si quelques-uns ont adopté des mesures restrictives. Afin de promouvoir le dialogue régional et le consensus nécessaires à la réponse d’urgence, le HCR et l’OIM ont conjointement désigné un Représentant spécial pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens. Une nouvelle plateforme de coordination régionale interorganisations pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens a été mise en place, sous la direction conjointe du HCR et de l’OIM. L’objectif de cette plateforme est d’appuyer et de compléter la réponse assurée par les gouvernements nationaux dans les pays touchés, tout en rassemblant des acteurs de divers horizons. En 2019, un plan de réponse régional pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens sera lancé.
 
Le HCR continuera de renforcer sa présence sur le terrain, de plaider en faveur d’un accès au séjour légal et d’aider les États à améliorer les conditions d’accueil dans les zones frontalières et, notamment au niveau de l’enregistrement, de l’asile et des autres voies légales d’accès à la protection, de la délivrance de documents aux rapatriés, de l’établissement de profils et du suivi de protection. Afin de lutter contre la discrimination et la xénophobie, des campagnes de sensibilisation seront lancées. L’organisation poursuivra ses efforts d’intégration locale dans le cadre d’une approche communautaire bénéficiant également aux populations d’accueil.
 
En Colombie, l’application de l’accord de paix historique conclu avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) reste difficile. La situation humanitaire s’est dégradée dans diverses régions du pays, entraînant des déplacements nouveaux ou récurrents, ainsi que des restrictions à la liberté de circulation qui ont provoqué un afflux croissant de réfugiés en Équateur. De plus, le conflit en cours en Colombie se propage en Équateur, ce qui a entraîné au début de l’année 2018 les premiers déplacements internes de l’histoire de l’Équateur.
 
Le HCR continuera de mettre œuvre sa stratégie 2018-2020 pour l’Équateur et la Colombie tout en l’adaptant à l’évolution de la situation. En Colombie, le HCR plaidera pour la protection des déplacés internes et la prévention de nouveaux déplacements, et continuera d’œuvrer pour des solutions durables à travers la légalisation de certaines installations. L’organisation continuera à soutenir l’application de l’accord de paix en défendant les droits des victimes, notamment des déplacés internes, ainsi qu’en apportant son  appui à la Juridiction spéciale pour la paix et la Commission pour la vérité. En Équateur, le HCR continuera de renforcer le régime d’asile national, d’accroître l’autosuffisance des réfugiés et d’aider les autorités nationales à faire face à la situation de plus en plus difficile à la frontière.
 
Le nombre de personnes fuyant la violence et les persécutions dans le Nord de l’Amérique centrale a considérablement augmenté. Ainsi,  à la fin du premier semestre 2018, plus de 300 000 demandeurs d’asile et réfugiés, soit plus deux fois plus que l’année précédente, avaient été enregistrés à travers le monde, principalement aux États-Unis d’Amérique et au Mexique. Au premier semestre 2018, le nombre total d’expulsions de ressortissants de pays du Nord de l’Amérique centrale a également augmenté, tout comme l’identification de rapatriés ayant de graves problèmes de protection. Pour faire face à l’évolution de la situation, le HCR continuera d’appuyer la mise en œuvre du Cadre d’action global pour les réfugiés (CRRF), désigné dans la sous-région par l’acronyme espagnol MIRPS, en renforçant les mécanismes de partage des responsabilités, en améliorant la protection des demandeurs d’asile, des réfugiés, des déplacés internes, ainsi que des réfugiés et des déplacés de retour dans leur pays ou région d’origine, et en nouant de nouvelles alliances avec les acteurs de développement régionaux et le secteur privé. Le HCR s’efforcera également de trouver, à la fois dans les budgets nationaux et dans le cadre de la coopération internationale, des fonds pour la mise en œuvre des engagements pris au titre du MIRPS.
 
La dégradation rapide de la situation au Nicaragua depuis avril 2018 a incité près de 15 000 Nicaraguayens à demander l’asile dans des pays du Nord de l’Amérique centrale, principalement au Costa Rica. En 2019, le HCR s’emploiera à mettre en œuvre un plan de réponse régional destiné à renforcer le régime d’asile, ainsi que l’état de préparation et la capacité des dispositifs d’accueil.
 
Les pays de la région sont toujours guidés dans leur travail par le Plan d’action du Brésil, le cadre régional de coopération et de partage des responsabilités en Amérique latine et dans les Caraïbes. En 2019, le HCR aidera les pays à consolider leurs régimes d’asile, s’efforcera d’améliorer l’enregistrement, la gestion des cas individuels et les mécanismes d’orientation, mettra en œuvre l’initiative Villes solidaires, qui reconnaît l’inclusion socioéconomique et culturelle, élargira le réseau régional de lieux sécurisés et continuera de plaider pour l’élimination de l’apatridie dans la région.