Les flambées de violence déplacent des milliers de personnes dans l'est de la RDC

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Charlie Yaxley – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 08 mai 2020 au Palais des Nations à Genève.

Une Maman assise avec ses enfants se trouve dans un site de déplacés internes à Bunia, en République démocratique du Congo.   © HCR/Lena Ellen Becker

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, demeure alarmé par la hausse continue des violentes attaques menées contre les populations locales dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), où plus de 200 000 personnes ont été forcées de fuir leur foyer durant ces deux derniers mois seulement.

Le HCR demeure également préoccupé par le rétrécissement de l’espace pour l’aide humanitaire, car les attaques continuent de nuire à notre capacité d’atteindre les personnes qui ont désespérément besoin d’aide. Le HCR appelle toutes les parties au conflit à respecter la vie des civils et le travail humanitaire.

Cinq millions de personnes sont aujourd’hui déracinées en RDC, dont 1,2 million dans la province de l’Ituri.

Les tensions sont en hausse depuis décembre 2019 lors du lancement d’une opération militaire dirigée par le gouvernement contre divers groupes armés semant la terreur dans la région. La violence a explosé depuis la mi-mars, alors que le nombre de contre-attaques menées par des groupes armés s’est multiplié.

Dans la province de l’Ituri, le HCR et ses partenaires ont enregistré plus de 3000 violations graves des droits humains dans le territoire de Djugu au cours des 60 derniers jours, résultant de près de 50 attaques menées contre la population locale en moyenne chaque jour.

Les personnes déplacées ont signalé des actes de violence extrême, avec au moins 274 civils ayant été tués au moyen d’armes comme des machettes. Plus de 140 femmes ont été violées et près de 8000 maisons ont été incendiées.

Conformément aux tendances antérieures, la grande majorité des personnes déplacées sont des femmes et des enfants – qui vivent désormais dans des conditions de surpeuplement au sein de familles d’accueil. D’autres dorment en plein air ou dans des bâtiments publics, comme des écoles qui ne sont actuellement pas utilisées pour les classes en raison des mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19.

Tant les personnes déplacées que leurs hôtes sont vulnérables aux attaques et contre-attaques survenant de façon répétitive ainsi qu’à la violence continue.

Certains déplacés, qui avaient tenté un retour chez eux, sont de nouveau la cible d’attaques et de menaces continuelles de la part des groupes armés. Le 24 avril, quatre rapatriés ont été tués dans la ville de Nyangaray, tandis qu’une vingtaine de familles ont été enlevées par un groupe armé. Dans le territoire de Mahagi, deux personnes déplacées de retour auraient été enterrées vivantes par un groupe d’hommes armés, après avoir été accusées d’avoir volé l’équivalent de 6 dollars.

L’accès humanitaire aux territoires de Djugu et de Mahagi est fortement restreint. Les principales routes reliant la capitale de la province, Bunia, au territoire de Djugu, ont été complètement fermées pendant près de trois semaines en avril, et demeurent encore trop incertaines pour les transports de matériel de secours.

Le HCR est préoccupé par la sécurité des personnes déplacées et craint que le manque d’aide humanitaire n’ait un impact désastreux, car les possibilités de sources de revenus sont aujourd’hui réduites du fait de la pandémie de Covid-19. La faim pose également un risque réel du fait de la hausse des prix alimentaires en raison de l’approvisionnement limité dans ces deux territoires.

Le HCR et ses partenaires travaillent à fournir des articles de secours et à construire davantage d’abris pour les nouveaux déplacés. Toutefois, les sites de déplacés internes deviennent rapidement surpeuplés en raison du grand nombre de nouveaux arrivants et du nombre limité de terrains disponibles. Le sous-financement nuit également à notre capacité de répondre aux besoins les plus pressants des populations déplacées. Notre appel de fonds d’un montant de 154 millions de dollars pour la RDC n’est financé qu’à hauteur de 18 pour cent.

 

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