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À la rencontre d’un entrepreneur local qui a offert à des centaines de réfugiés un nouveau départ au Canada

Le président et chef de la direction de Danby Appliances, Jim Estill (au centre), parrain des réfugiés, devance les employés de Danby à l’entrepôt Danby de Guelph, en Ontario, en novembre 2018.

« J’essaie de faire mieux chaque jour »

Par Lauren La Rose


À la rencontre d’un entrepreneur local qui a offert à des centaines de réfugiés un nouveau départ au Canada.


Pour Jim Estill, « Faire la bonne chose », c’est beaucoup plus que le slogan de son entreprise : c’est une devise personnelle qui a guidé l’entrepreneur canadien de longue date et qui a contribué à changer à jamais la vie de douzaine de familles de réfugiés.

En 2015, M. Estill a lu des récits et vu des images du Moyen-Orient et de la Syrie ravagée par la guerre qui lui ont brisé le coeur et qui l’ont poussé à agir.

Le président et PDG de Danby Appliances a dépensé 1,5 million $ de son propre argent pour parrainer 58 familles de réfugiés qui se sont installées dans sa ville natale de Guelph, en Ontario. Des équipes de bénévoles ont été recrutées pour aider les nouveaux arrivants avec les éléments essentiels pour s’adapter et s’acclimater à leur vie dans une nouvelle ville et un nouveau pays.

« Nous avions des listes de choses à faire : trouver un appartement, obtenir un compte bancaire, inscrire les enfants à l’école, inscrire les adultes à des cours d’anglais langue seconde, conduire les adultes aux examens d’anglais langue seconde, acheter des cartes d’autobus, obtenir une carte de bibliothèque, indique M. Estill.

Nous vérifions les listes environ toutes les deux semaines pour voir comment ils s’en tirent… pour savoir ce qu’il faut ajuster. »

Estill a parrainé la réinstallation d’un total de 87 familles et ça continue.

« C’est une crise humanitaire continue, affirme M. Estill.  Je dois faire quelque chose. On ne peut pas ne rien faire. »

Son désir de « faire quelque chose » va au-delà d’offrir un simple chemin vers la réinstallation, en travaillant notamment sur les fondations d’une indépendance à long terme grâce à l’emploi.

Grâce au programme « Ease Into Canada », M. Estill offre des emplois aux réfugiés chez Danby pour 90 jours et une formation en anglais langue seconde, avec la possibilité de rester dans l’entreprise à plus long terme.

« Dans l’ensemble, ce que nous essayons de faire, c’est de lancer les gens et de leur offrir un départ. Et s’ils s’habituent à travailler ici pendant 90 jours, ils apprennent un peu la culture canadienne du travail, ce qui leur permet de se trouver un emploi ailleurs plus facilement. »

La passion de M. Estill d’appuyer les entrepreneurs a joué un rôle crucial pour venir en aide à l’une des familles de réfugiés syriens qu’il a aidée à s’installer alors qu’elle cherchait à lancer une petite entreprise.

Ahmad Abed et sa famille avaient une entreprise de vêtements florissante en Syrie avant le déclenchement de la guerre civile. Avec l’ouverture d’Our Sock Shoppe à Guelph à l’automne 2017, il a été capable d’entrer dans le commerce de détail avec sa femme Roulah et ses fils Tarek et Eyad. M. Estill a également pu discuter avec le locateur du centre commercial pour négocier un bail souple pour les nouveaux propriétaires.

« Il m’a dit : tu étais un homme d’affaires avant. Ne t’inquiète pas ici. Je vais te soutenir, affirme M. Abed au sujet de M. Estill. Il vous donne une idée, des conseils… c’est vraiment un homme bien. »

« Évidemment, c’est agréable de voir des gens qui sont lancés, qui ont adopté un nouveau pays et qui contribueront à la société canadienne pour des décennies à venir », déclare M. Estill.

Estill souligne le mérite des bénévoles et de la communauté de Guelph dans son ensemble, notamment les leaders du monde des affaires et les membres des mosquées, des temples, des églises et de la synagogue de la ville pour avoir créé un milieu accueillant pour les réfugiés. Guelph est l’une des neuf collectivités canadiennes qui ont signé l’engagement villes #Aveclesréfugiés du HCR.

Estill affirme que l’une des leçons les plus importantes qu’il a retenues en aidant la transition des premiers groupes de réfugiés est combien il est difficile d’apprendre l’anglais, et combien il est nécessaire de créer des occasions de socialiser et de participer au-delà des salles de classe, comme des repas communs.

« Vous apprenez en regardant la télévision en anglais, en parlant anglais avec les membres d’un groupe de dégustation de thé, affirme-t-il. Souvent, la personne qui parle le mieux anglais dans la famille parle mieux anglais parce qu’elle est la porte-parole de la famille. Il faut que tous les membres de la famille sortent, même ceux qui sont plus timides. »

En mars 2019, M. Estill a reçu la plus haute distinction civile du pays lorsqu’il a été fait membre de l’Ordre du Canada « Pour sa contribution aux communautés de la technologie de Guelph et de Waterloo et pour ses démarches philanthropiques en faveur des réfugiés ».

« On peut voir l’extérieur de l’immeuble avec la mention : Faire la bonne chose. C’est le slogan de Danby. … et c’est ma devise personnelle, conclut M. Estill.

Je ne suis assurément pas parfait, mais j’essaie de faire mieux chaque jour. »

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