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Mohamad Fakih donne une voix aux personnes fuyant la violence en Amérique centrale

Photo : Mohamad Fakih visite la famille de Juan et Mary à Saltillo, au Mexique. © UNHCR/Arturo Almenar

Mohamad Fakih visite la famille de Juan et Mary à Saltillo, au Mexique. © UNHCR/Arturo Almenar. © UNHCR/Arturo Almenar

Par le personnel du HCR

Lors de sa plus récente visite au Mexique, le fondateur et président de Paramount Fine Foods a rencontré des êtres résilients venus du nord de l’Amérique centrale, forcés de tout abandonner derrière eux. Mais à Saltillo, ces femmes, enfants et hommes peuvent désormais prendre leur futur en main.


Mohamad Fakih est un entrepreneur à succès qui a permis à de nombreux réfugiés d’obtenir des opportunités d’emploi et de mentorat au Canada. En septembre dernier, il s’est rendu au Mexique afin de rencontrer des dizaines de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont trouvé un nouveau chez-eux – un endroit où ils ont accès à des services essentiels comme des denrées alimentaires et de l’eau, un logement et de l’aide médicale, mais aussi un endroit où on leur donne une chance de travailler eux-mêmes à rendre leur vie meilleure.

« Au Mexique, j’ai rencontré des gens courageux qui ont souffert des conséquences dévastatrices de la violence et la persécution dans le nord de l’Amérique centrale » a expliqué Mohamad Fakih. Des gens comme Juan, 17 ans, et sa mère Mary, qui ont fui San Pedro Sula au Honduras avec quelques membres de la famille, marchant jour et nuit pendant six jours pour arriver jusqu’au Mexique.

Juan a subi les menaces des gangs du quartier qui ont tenté de l’enrôler de force dans des trafics en tous genres – extorsion armée, trafic de drogues, exploitation sexuelle. Il ne savait que trop bien quel était le prix à payer s’il refusait de coopérer. Non seulement Juan a-t-il été sévèrement battu, mais sa sœur a aussi été menacée de viol. Pour Juan, le chemin de l’exil était la seule issue possible.

Depuis les cinq dernières années, le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile en provenance de l’Amérique centrale a grimpé en flèche. Dans des pays tels que le Honduras et le Salvador, les gangs criminels locaux ont imposé leur propre, impitoyable loi – et la population doit se soumettre, forcée chaque jour de les payer pour survivre. Les jeunes hommes et garçons doivent faire face à des menaces quotidiennes de recrutement dans les gangs, tandis que les filles sont abusées sexuellement ou forcées à se prostituer. C’est d’autant plus tragique dans un climat d’instabilité politique et économique où l’impunité à l’égard de violations des droits de l’homme règne. En conséquence, plus de 387 000 réfugiés et demandeurs d’asile du nord de l’Amérique centrale ont fui leurs maisons en quête de sécurité. Sans compter les quelque 88 000 demandeurs d’asile du Nicaragua qui ont dû quitter leur pays depuis le début des troubles politiques en avril 2018.

La plupart d’entre eux, après de longs voyages épuisants de plusieurs jours à pied, ont maintenant trouvé refuge au Mexique. Depuis janvier 2019, plus de 62 000 personnes ont fait une demande d’asile ici, et les chiffres devraient atteindre les 80 000 d’ici la fin 2019. En guise de comparaison, le Canada a accueilli 55 000 personnes en 2018.

Mais il y a de l’espoir : en collaboration avec des partenaires locaux, le HCR a récemment établi un programme d’intégration économique innovant à Saltillo pour les réfugiés se trouvant près de la frontière sud du Mexique avec le Guatemala, qui sont relogés dans le nord-est du Mexique, une région reconnue comme le « corridor industriel » du pays. Ces réfugiés ont maintenant accès à de la formation professionnelle, et ils ont acquis les connaissances et compétences qui leur permettront de réussir dans le marché du travail local. Des centaines d’hommes et de femmes d’Amérique centrale ont trouvé de bons emplois, et ils ont reçu de l’aide pour trouver un logement sûr et emmener leurs enfants à l’école.

« Je sais d’expérience ce que c’est que de devoir abandonner sa maison en quête de sécurité et d’une meilleure vie » a affirmé Fakih. « Et en tant qu’homme d’affaires, je sais aussi qu’investir dans les réfugiés, ça rapporte. Je sais qu’en créant des emplois pour les réfugiés et leurs familles, nous les aidons à retrouver leur dignité et nous leur donnons l’opportunité de se bâtir un meilleur avenir. Ici à Saltillo, les employeurs travaillent avec le HCR pour accueillir ces nouveaux arrivants et leur donner la chance de réussir grâce à des opportunités d’emploi. Ces emplois sont essentiels pour leur autonomie, pour accéder à des soins et subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, ainsi que pour s’intégrer à leur nouvelle société. J’encourage les gens d’affaires au Canada et à travers le monde à participer à cet effort pour que les réfugiés puissent contribuer à nos sociétés en leur donnant aussi une chance. Ensemble, nous pouvons les aider à réussir, et à construire un futur prospère pour tous. »

Lors de sa visite à Saltillo, Mohamad Fakih a adressé un message fort aux Canadiens concernant la situation en Amérique centrale. Il nous a rappelé l’importance de rester solidaires avec les réfugiés et les demandeurs d’asile. Nous pouvons tous faire notre part pour faire une différence dans la vie des victimes de déplacements forcés partout dans le monde. Et nous savons que le Canada ne saura rester indifférent.