Soudan du Sud : Des milliers de civils fuient le regain de violences dans l'État d'Equatoria-Central
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 12 février 2019 au Palais des Nations à Genève.
En République démocratique du Congo (RDC), le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, constate une hausse du nombre d'arrivées de réfugiés en provenance du Soudan du Sud. Ces derniers jours, des milliers de personnes désespérées ont traversé la frontière pour fuir les combats et la violence contre les civils.
Selon des chefs de village, 5 000 réfugiés seraient arrivés dans plusieurs villages frontaliers près de la ville d'Ingbokolo, dans la province de l'Ituri au nord-est de la RDC. Selon certaines informations, 8 000 personnes seraient par ailleurs déplacées à l'intérieur du Soudan du Sud, près de la ville de Yei.
Les civils fuient les affrontements qui ont débuté le 19 janvier entre l'armée et l'un des groupes rebelles, le Front national du salut (NAS) dans l'Equatoria-Central au Soudan du Sud, une région frontalière avec la RDC et l'Ouganda. Les affrontements bloquent l'accès humanitaire aux zones affectées par les combats.
En RDC, les personnes fuyant la violence sont arrivées à pied ce week-end. La plupart d’entre elles sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. A leur arrivée, elles sont épuisées et tenaillées par la faim et la soif. Certains souffrent du paludisme ou d’autres maladies. Beaucoup sont traumatisés d'avoir été témoins d'incidents violents, notamment des civils assassinés et violés par des hommes armés ou des villages pillés.
Selon le personnel du HCR présent dans la province de l'Ituri en RDC, des personnes désespérées ont trouvé refuge dans des églises, des écoles et des maisons abandonnées. D’autres dorment en plein air. Il s’agit d’une zone reculée où les villages frontaliers ne disposent pratiquement d’aucune infrastructure ou dispensaire. Les nouveaux arrivants survivent grâce aux vivres qui leur sont donnés par des villageois locaux.
Les zones dans lesquelles les réfugiés sont arrivés sont difficiles d'accès, les routes et les ponts étant endommagés et en mauvais état. Les autorités congolaises encouragent les nouveaux arrivants à s'éloigner de la zone frontalière instable et à rejoindre d’autres localités plus à l’intérieur de la RDC, où ils peuvent obtenir davantage d’aide.
Le HCR a envoyé du personnel supplémentaire en Ituri pour enregistrer les réfugiés et aider à leur possible transfert. Cependant, nous avons besoin de fonds pour monter des abris et fournir de l'aide - notamment de la nourriture, de l'eau et des services médicaux – dans le site de réfugiés de Biringi. Biringi est situé plus au sud et accueille déjà plus de 6 000 réfugiés sud-soudanais.
Le conflit au Soudan du Sud a généré plus de 2,2 millions de réfugiés depuis 2013. Le HCR réitère son appel à toutes les parties au conflit à faire leur possible pour assurer la sécurité des civils et leur liberté de mouvement, et pour garantir des itinéraires sûrs aux civils qui quittent les zones de conflit.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Juba, Eujin Byun, [email protected], +21 1922 405 683
- En RDC, Andreas Kirchhof, [email protected], +243 817 009 484
- A Genève, Babar Baloch, [email protected], +41 79 513 9549
- A Genève, Charlie Yaxley, [email protected], +41 79 580 8702