Le HCR inquiet du projet visant à raccourcir le délai d’introduction des demandes de regroupement familial des réfugiés

L’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’inquiète des rapports médiatiques révélant l’intention du gouvernement de limiter les droits des réfugiés reconnus et, en particulier, de raccourcir le délai d’introduction des demandes de regroupement familial des réfugiés, actuellement fixé à un an pour bénéficier d’un régime de regroupement familial favorable.


© UNHCR

Raccourcir ce délai signifie que la plupart des réfugiés resteront séparés beaucoup plus longtemps des membres de leur famille, qui sont souvent eux-mêmes en danger, ce qui est susceptible de les conduire à recourir à des passeurs, à des routes maritimes dangereuses et à des voies irrégulières de migration.

Un réfugié qui introduit une demande de regroupement familial après l’expiration du délai fixé devra remplir des conditions matérielles strictes qui, vu les circonstances de sa fuite, sont extrêmement difficiles à remplir.

“La solution à la crise actuelle des réfugiés devrait comporter des procédures plus flexibles de regroupement familial, davantage de visas humanitaires ou d’autres types de visas et des projets de relocalisation plus vastes, comme le propose l’UE”, explique John Fredrikson, le Représentant régional du HCR pour l’Europe de l’Ouest. “En outre, le regroupement familial est un outil indispensable à l’intégration. Nous ne pouvons pas espérer que les réfugiés s’intègrent pleinement s’ils sont constamment préoccupés par le fait d’être séparés de leurs enfants et de leurs conjoints, et par les dangers auxquels ceux-ci font peut-être face.”

Le délai d’un an qui est actuellement d’application représentait déjà un obstacle majeur au regroupement familial des réfugiés pour diverses raisons qui échappent au contrôle du réfugié et des membres de sa famille.

Ainsi les réfugiés doivent parfois s’enfuir précipitamment et perdent la trace des membres de leur famille. Les retrouver exige souvent beaucoup de temps et de moyens. La procédure de regroupement familial coûte aussi très cher (jusqu’à 180€/personne pour le visa, certificats médicaux, légalisation et traduction de documents valides), et l’obtention des documents de voyage nécessaires ainsi que l’accès aux ambassades et consulats impliquent des démarches longues et complexes.

Compte tenu de tous les moyens investis pour faciliter l’intégration des primo-arrivants, ce projet semble contreproductif et inutile. Dès lors, le HCR invite la Belgique à rejoindre la majorité des Etats européens en n’imposant pas aux réfugiés de délai pour bénéficier d’un régime de regroupement familial favorable. En outre, le HCR recommande que les réfugiés soient autorisés à introduire une telle demande en Belgique.

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