Commentaires de Charlie Yaxley, porte-parole du HCR, lors du point de presse au Palais ce matin

Réponses aux questions de la presse par Charlie Yaxley, porte-parole du HCR, au sujet de la Libye ce jour au Palais des Nations à Genève lors du point de presse.

Des réfugiés originaires de plusieurs pays attendent au centre de rassemblement et de départ à Tripoli en Libye, avant d'être évacués par avion vers le Niger. Avril 2019.

Des réfugiés originaires de plusieurs pays attendent au centre de rassemblement et de départ à Tripoli en Libye, avant d'être évacués par avion vers le Niger. Avril 2019.   © HCR/Mohamed Alalem

Le HCR reste préoccupé par la situation sécuritaire à Tripoli, où des affrontements et des frappes aériennes ont lieu dans la ville et ses environs. Ces derniers jours, des frappes aériennes et des tirs d'artillerie sont survenus à An Zara, Tajoura et près de l'aéroport international de Tripoli. Des milliers de civils rejoignent quotidiennement des lieux plus sûrs dans les villes côtières ou les montagnes de Nafusa. Les besoins humanitaires augmentent car la nourriture et les médicaments sont limités et les déplacements à l'intérieur de la ville sont difficiles. Le HCR continue d’évaluer les besoins des personnes déplacées et distribue des couvertures, des matelas et d'autres articles de première nécessité.

Le HCR est vivement préoccupé par la sécurité de près de 3300 réfugiés et migrants détenus dans des centres de détention. Dans plusieurs centres de détention, en particulier à l’ouest de la ville, les réfugiés et les migrants ont un besoin urgent de soins médicaux. La nourriture est rare car les entreprises de restauration ont des difficultés pour accéder aux centres de détention. Les installations d'eau et d'assainissement sont en mauvais état.

Le 9 mai, le HCR a transféré 239 réfugiés depuis les centres de détention d'Azzawya, d'Al Sabah et de Tajoura vers le centre de rassemblement et de départ (GDF). Deux jours avant, une attaque aérienne avait frappé un bâtiment près du centre de détention de Tajoura. Le HCR se trouve dans une course contre la montre pour faire sortir d'urgence les réfugiés et les migrants depuis les centres de détention pour les mettre en sécurité. Nous exhortons la communauté internationale à proposer des évacuations, des couloirs humanitaires, et tous les moyens possibles pour mettre les réfugiés et les migrants à l'abri du danger.

La semaine dernière, 944 personnes ont quitté la côte libyenne en bateau. 65 d’entre eux se sont noyés au large des côtes tunisiennes. Parmi les survivants (au nombre de 879), 65% ont été renvoyés en Libye. Le HCR réitère que personne ne devrait être renvoyé en Libye. Une double approche s'impose, à savoir une augmentation de la capacité de recherche et de sauvetage des ONG et des navires d'État, parallèlement à une hausse immédiate des évacuations humanitaires de réfugiés et de migrants hors des centres de détention de Tripoli.

Les bateaux des ONG ont joué un rôle vital pour sauver des vies humaines en mer, et nous exhortons les États à lever les restrictions juridiques et logistiques à leurs opérations. Nous appelons également les États à offrir des voies d'accès sûres et légales aux systèmes d'asile afin d'éviter que des réfugiés et des migrants n'aient à recourir à la traversée en bateau.

 

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