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Palestine : information sur le Tamarod, y compris le traitement réservé aux membres et aux partisans par les autorités palestiniennes (2013-novembre 2016)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 15 November 2016
Citation / Document Symbol PSE105677.EF
Related Document(s) Palestine: Information on Tamarod, including treatment of members and supporters by the Palestinian authorities (2013-November 2016)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Palestine : information sur le Tamarod, y compris le traitement réservé aux membres et aux partisans par les autorités palestiniennes (2013-novembre 2016), 15 November 2016, PSE105677.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/5a83f1584.html [accessed 3 November 2019]
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Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a 76 trouvé aucun renseignement sur la situation du Tamarod et le traitement réservé à ses membres et partisans après 2013.

1. Aperçu

Selon des sources, le Tamarod [également appelé Tamarrud, Ya Felistini Tamarod, Gaza Tamarod ou Tamarod Gaza], qui peut se traduire par les mots [traduction] « rébellion » (The New York Times 23 août 2013; The Jerusalem Post 19 août 2013; FARS 9 juill. 2013), [traduction] « rebelle » (The Telegraph 8 août 2013; The Christian Science Monitor 31 juill. 2013) ou [traduction] « révolte » (The Economist 16 nov. 2013; BBC 10 nov. 2013), est un mouvement constitué pour protester contre le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza (ibid.; Human Rights Watch 25 nov. 2013; Al-Monitor 12 nov. 2013). Le 9 juillet 2013, l'agence de nouvelles iranienne FARS a signalé que des personnes appartenant à [traduction] « un nouveau groupe » s'appelant Tamarod avaient manifesté dans les rues de Ramallah (FARS 9 juill. 2013). Le journal britannique The Telegraph fait observer que le Tamarod a tenu sa [traduction] « première manifestation publique » à Gaza vers la fin de juillet ou le début d'août 2013 (8 août 2013).

Des sources décrivent le Tamarod comme un [traduction] « mouvement jeunesse » (The New York Times 23 août 2013) ou un [traduction] « groupe de jeunes manifestants » (Gulf News 10 nov. 2013). Selon la BBC, le mouvement a été établi par de jeunes étudiants universitaires (10 nov. 2013). Des sources précisent que le Tamarod gazan s'inspire du mouvement Tamarod de l'Égypte, qui a organisé les manifestations à l'origine de l'évincement du président égyptien de l'époque (ibid.; Egypt Independent 14 nov. 2016; The Christian Science Monitor 31 juill. 2013) en juillet 2013 (ibid.).

Human Rights Watch explique que le Tamarod [traduction] « a critiqué ce qu'il qualifie de mauvaise gouvernance du Hamas et a dénoncé les abus commis par les services de sécurité, en réclamant au Hamas qu'il renonce au pouvoir et tienne des élections » (25 nov. 2013). En 2013, la BBC a de même signalé que le Tamarod avait accusé le gouvernement du Hamas d'avoir échoué à [traduction] « "offrir une vie décente" », tout en affirmant que l'agence de sécurité du régime « réprimait et intimidait les Palestiniens » (BBC 10 nov. 2013). La même source a ajouté que le mouvement soutenait également que le Hamas avait « abandonné son objectif de résistance armée contre Israël » (ibid.). D'après le Jerusalem Post, des affiliés du Tamarod ont décrit le Hamas comme étant constitué de [traduction] « gangsters médiévaux » et l'ont accusé de « torture, sabotage, contrebande, subornation et brutalité » (19 août 2013).

Des sources signalent que le Hamas soupçonnait le Fatah, une organisation politique rivale, d'être responsable de la création du Tamarod (ibid.; Gulf News 10 nov. 2013; BBC 10 nov. 2013). Cependant, selon des sources, le Fatah a nié toute implication auprès du groupe (ibid.; Gulf News 10 nov. 2013). Il est mentionné dans un rapport produit par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDR) à l'intention du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies qu'il semblait avoir [version française des Nations Unies] « quelques » groupes du Tamarod à Gaza, qui « rallient des partisans à leur cause par le biais des médias sociaux, indépendamment de tout parti politique » (Nations Unies 13 janv. 2014, paragr. 65).

Selon le journal en ligne Egypt Independent, même s'il y avait de la confusion quant à la structure organisationnelle et aux dirigeants du Tamarod gazan, le mouvement [traduction] « consiste [prétendument] en une organisation centrale répandue dans tout le Moyen-Orient et toute l'Europe, à laquelle appartiennent [d'après un membre] 20 000 membres actifs en Palestine et à l'extérieur de la Palestine » (Egypt Independent 14 nov. 2014). La même source précise que le principal dirigeant du groupe se trouvait censément à Gaza, tandis que les autres dirigeants étaient en Norvège, en Espagne et en Égypte (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

2. Activités

Selon la BBC, le Hamas a rejeté le Tamarod comme étant simplement un mouvement [traduction] « virtuel » (10 nov. 2013). Un article publié par Al-Monitor, un site Internet de nouvelles qui diffuse de l'information sur des événements au Moyen-Orient (Al-Monitor s.d.), cite de même le rédacteur politique Atef Abu Seif [1] comme ayant affirmé que le mouvement en est « un virtuel » (ibid. 12 nov. 2013). La BBC fait observer que le Tamarod a publicisé ses critiques du Hamas sur sa page Facebook, laquelle, en date du 10 novembre 2013, comptait 70 000 mentions « J'aime » (BBC 10 nov. 2013). Selon la même source, un fondateur du groupe a également soutenu que le Tamarod avait recueilli 45 000 signatures à l'appui de ses activités (ibid.).

Des sources mentionnent que [en août 2013 (The Jerusalem Post 19 août 2013)] le Tamarod a lancé un appel en vue de la tenue d'une manifestation le 11 novembre 2013 (ibid.; The New York Times 23 août 2013). Des sources expliquent de surcroît que la date était celle du neuvième anniversaire de la mort de l'ancien leader palestinien Yasser Arafat (BBC 10 nov. 2013; Human Rights Watch 25 nov. 2013).

D'après des sources, la manifestation du 11 novembre 2013 a été annulée par le Tamarod, qui craignait que les forces de sécurité du Hamas emploient la force pour mettre un frein à la manifestation (ibid.; RSF juin 2014, 25). En juin 2014, Reporters sans frontières (RSF) a signalé que [traduction] « [d]e nombreux militants et responsables de campagne ont reçu des menaces explicites par message texte, qui seraient mises à exécution advenant leur participation à la manifestation », sans préciser la source de ces messages (ibid.). The Economist signale aussi que [traduction] « le Hamas a banni [la commémoration du décès d'Arafat] et a menacé de tirer à vue sur les manifestants » (16 nov. 2013). Selon le journal britannique The Spectator,

[traduction]

le Hamas a précisé on ne peut plus clairement ce qui arriverait à quiconque s'y présenterait. Il a lancé sa propre campagne de médias sociaux contre le Tamarod gazan, servant la mise en garde qui suit dans un sketch sur Facebook : « Venez à la manifestation et obtenez gratuitement votre cercueil ou fauteuil roulant. Nos représentants seront prêts à vous aider. » (22 mars 2014)

3. Traitement réservé aux membres et aux partisans

Selon Human Rights Watch, de supposés partisans du Tamarod ont fait l'objet de [traduction] « menaces » et de « harcèlement » de la part des autorités du Hamas (25 nov. 2013). La BBC mentionne que le Hamas a également établi des points de contrôle nocturnes dans les jours qui ont précédé la manifestation prévue le 11 novembre 2013 (10 nov. 2013). Il ressort d'un autre rapport du HCDH au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies que, en novembre 2013, l'Agence de sécurité intérieure (Internal Security Agency) du gouvernement de Gaza [traduction] « a lancé une campagne à grande échelle ciblant tous les prétendus membres du mouvement Tamarod dans la bande de Gaza, y compris en effectuant des descentes dans leurs maisons [et] en confisquant certains de leurs biens (comme des ordinateurs portables et des téléphones mobiles) » (Nations Unies 2 mars 2015, paragr. 61). Le rapport ajoute ceci :

[traduction]

De nombreux Palestiniens à Gaza ont signalé au HCDH qu'ils avaient été forcés de signer un document déclarant qu'ils ne participeraient à aucun mouvement, qu'ils n'inciteraient pas à la haine à l'endroit des autorités à Gaza et qu'ils ne se livreraient à aucune manifestation ou activité hostile contre elles (ibid., paragr. 62).

Des sources précisent que des personnes liées au Tamarod ont été arrêtées et détenues par les autorités (ibid. 13 janv. 2014, paragr. 65; Human Rights Watch 25 nov. 2013; BBC 10 nov. 2013). Selon RSF, des journalistes ont également [traduction] « été détenus, questionnés et menacés en septembre et en octobre 2013 » durant la période ayant précédé la manifestation qui devait avoir lieu le 11 novembre 2013 (juin 2014, 25). Des sources mentionnent qu'au moins 50 Palestiniens liés au Tamarod avaient été détenus (The Guardian 2 sept. 2013; The New York Times 23 août 2013). Selon des sources, certaines personnes de l'endroit auraient affirmé que [traduction] « des centaines » (Gulf News 10 nov. 2013; Al-Monitor 12 nov. 2013) ou [traduction] « même des milliers » de partisans du Tamarod avaient été détenus (ibid.).

D'après des sources, certains détenus auraient été soumis à de mauvais traitements (Nations Unies 2 mars 2015, paragr. 58; ibid. 13 janv. 2014, paragr. 65) ou à la torture (Human Rights Watch 25 nov. 2013; PCHR 22 Oct. 2014, 11-15). Dans un rapport sur la torture dans les prisons et les centres de détention de la Palestine financé par l'Union européenne, le Centre palestinien des droits de la personne (Palestinian Centre for Human Rights, PCHR) fait état de plusieurs récits détaillés de personnes qui affirment avoir été détenues, interrogées et brutalisées en raison de leurs supposés liens avec le Tamarod (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Note

[1] Atef Abu Seif a terminé un doctorat en sciences politiques et sociales à l'Institut universitaire européen de Florence (Comma Press s.d.). Il est décrit comme [traduction] « un contributeur régulier à un certain nombre de journaux et revues palestiniens et arabes » (ibid.).

Références

Al-Monitor. 12 novembre 2013. Asmaa al-Ghoul. « Tamarod Protest Fails in Gaza ». [Date de consultation : 4 nov. 2016]

Al-Monitor. S.d. « About ». [Date de consultation : 15 nov. 2016]

British Broadcasting Corporation (BBC). 10 novembre 2013. Rushdi Abualouf. « Gaza Gears up for Anti-Hamas Tamarod Protest Group ». [Date de consultation : 4 nov. 2016]

The Christian Science Monitor. 31 juillet 2013. Daniel Nisman. « A Rare Opportunity to Influence Hamas ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Comma Press. S.d. « Atef Abu Saif ». [Date de consultation : 15 nov. 2016]

The Economist. 16 novembre 2013. « The Gaza Strip: Miserable and Weak Again ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Egypt Independent. 14 novembre 2013. Tom Rollins. « From the Shadows: the Failure of Gaza Tamarod ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

FARS. 9 juillet 2013. « Masked Demonstrators Call for 3rd Intifada in Ramallah ». (Factiva)

The Guardian. 2 septembre 2013. « Egyptian Judges Call for Muslim Brotherhood to Be Dissolved ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Gulf News. 10 novembre 2013. Nasouh Nazzal. « Fatah: Time for Gazans to Revolt Against Hamas ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Human Rights Watch. 25 novembre 2013. « Gaza: Abuse, Harassment of Activists. "Tamarod" Supporters Forced to Cancel November 11 Protest ». [Date de consultation : 4 nov. 2016]

The Jerusalem Post. 19 août 2013. Khaled Abu Toameh. « Activists Inspired by Ouster of Morsi Launch Campaign to Overthrow Hamas in Gaza ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Nations Unies. 2 mars 2015. Conseil des droits de l'homme. Implementation of Human Rights Council Resolutions S-9/1 and S-12/1: Report of the United Nations High Commissioner for Human Rights. (A/HRC/28/80) [Date de consultation : 3 nov. 2016]

Nations Unies. 13 janvier 2014. Conseil des droits de l'homme. Report of the United Nations High Commissioner for Human Rights on the Implementation of Human Rights Council Resolutions S-9/1 and S-12/1. (A/HRC/25/40). [Date de consultation : 3 nov. 2016]

The New York Times. 23 août 2013. Jody Rudoren. « Pressure Rises on Hamas as Patrons' Support Fades ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Palestinian Centre for Human Rights (PCHR). 22 octobre 2014. Report on Crimes of Torture in Palestinian Prisons and Detention Centers May 2013 – June 2014 [Date de consultation : 3 nov. 2016]

Reporters sans frontières (RSF). Juin 2014. Palestinian Journalists Caught Between Three Sides. [Date de consultation : 3 nov. 2016]

The Spectator. 22 mars 2014. Daniella Peled. « Is Hamas Finally Losing Its Grip on Gaza? ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

The Telegraph. 8 août 2013. Robert Tait. « Hamas Opponent Fear Crackdown in Gaza ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris: Al-Ahram Gate; Al-Akhbar; Amnesty International; Deutche Welle; ecoi.net; The Economist Intelligence Unit; Factiva; Le Figaro; Haaretz; International Crisis Group; IRIN; The Majallah; Marianne; Nations Unies – Refworld; NouvelObs.com; The Palestinian Chronicle; LePoint.Fr; Reuters; Xinhua News Agency.

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