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Niger : traitement des femmes musulmanes, qui se marient à l'étranger avec des chrétiens sans le consentement des parents et se convertissent au christianisme (2005)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 25 January 2005
Citation / Document Symbol NER43271.F
Reference 7
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Niger : traitement des femmes musulmanes, qui se marient à l'étranger avec des chrétiens sans le consentement des parents et se convertissent au christianisme (2005), 25 January 2005, NER43271.F, available at: https://www.refworld.org/docid/42df614025.html [accessed 3 November 2019]
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L'information qui suit a été fournie à la Direction des recherches le 19 janvier 2005, lors d'un entretien téléphonique avec un journaliste du Réseau des journalistes pour les droits de l'homme du Niger (RJDH), journaliste qui est membre du Groupe Alternative.

Au Niger, les gens ne sont rien sans la communauté. La communauté est plus importante que la personne, quelle que soit l'origine ethnique ou la religion de celle-ci. Ainsi, pour le mariage, le consentement de la famille est primordial. La dot est donnée par les parents de l'homme aux parents de la femme directement. Si la femme décide de se marier sans le consentement de ses parents, il pourrait y avoir des répercussions, car il est habituellement inconcevable de transgresser les règles sociales. C'est-à-dire que les parents pourraient ne pas l'accepter et être en colère. Habituellement, les choses se calment après un certain temps. Personne ne frappe une femme.

Les mariages interreligieux se produisent régulièrement. Dans le contexte de la crise socio-économique actuelle (particulièrement aïgue) qui retarde les mariages, entre autres en raison d'un manque d'argent pour payer la dot, la plupart des mariages sont habituellement acceptés.

La conversion de la femme à l'islam peut également causer des problèmes selon la famille. Un musulman peut épouser une chrétienne et la convertir par la suite à l'islam. Le contraire est cependant inconcevable : habituellement, un homme chrétien peut épouser une femme musulmane, mais la communauté n'acceptera pas qu'elle se convertisse au christianisme. Dans une famille conservatrice surtout, la conversion de la femme au christianisme peut créer de sérieux obstacles pour son intégration dans la communauté.

Le journaliste du RJDH a ajouté l'information qui suit lors d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches le 20 janvier 2005. Les conséquences d'un mariage sans le consentement des parents ainsi que de la conversion au christianisme pour une fille venant d'une famille conservatrice peuvent inclure la mise en quarantaine, le fait de ne pas adresser la parole à cette fille et une pression énorme jusqu'à ce qu'elle change d'avis. L'oncle ou la tante va discuter avec elle puisque le père sera trop en colère.

L'information qui suit peut également expliquer la situation quant à la protection offerte par l'État à une femme musulmane qui a épousé un chrétien à l'étranger sans le consentement de ses parents et qui s'est convertie au christianisme.

Les musulmans représentent 80 p. 100 de la population (États-Unis 16 déc. 2004). Par ailleurs, la constitution du Niger n'interdit pas le mariage interreligieux (Niger 9 août 1999). Selon l'article 18, « [l]e mariage et la famille constituent la base naturelle et morale de la communauté humaine; [i]ls sont placés sous la protection de l'État » (ibid.). En outre, selon l'article 14 :

[c]hacun a droit au libre développement de sa personnalité dans ses dimensions matérielle, temporelle, intellectuelle et spirituelle, culturelle et religieuse pourvu qu'il ne viole pas le droit d'autrui, n'enfreigne [pas] l'ordre constitutionnel, l'ordre légal ou les bonnes meurs (ibid.).

La constitution du Niger interdit également la discrimination fondée sur le sexe, l'origine sociale, la race, l'ethnie ou la religion (Country Reports 25 févr. 2004, sect. 5; voir aussi Niger 9 août 1999, titre II). Aucune information quant à l'application de ces articles dans le contexte du mariage d'une fille sans le consentement de ses parents et de sa conversion au christianisme n'a pu être trouvée par la Direction des recherches dans les délais prescrits pour cette réponse.

Pour plus d'information sur le mariage forcé au Niger, veuillez consulter NER42826.F du 6 août 2004 et NER41597.F du 4 juin 2003.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Country Reports on Human Rights Practices for 2003. 25 février 2004. Département d'État des États-Unis. Washington, DC. [Date de consultation : 18 janv. 2005]

États-Unis. 16 décembre 2004. Agence centrale du renseignement (CIA). The World Factbook. [Date de consultation : 19 janv. 2005]

Niger. 9 août 1999. Constitution de la Vème République (promulguée par le décret Nº 99-320/PCRN du 9 août 1999). [Date de consultation 19 janv. 2005]

Réseau des journalistes pour les droits de l'homme (RJDH). 19 et 20 janvier 2005. Entretiens téléphoniques avec un journaliste.

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Agence canadienne de développement international, AllAfrica.com, Amnesty International, BBC, Freedom House, Human Rights Watch, Programme des Nations Unies pour le développement.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

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