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Plus d'une douzaine de jeunes délégués de pays aussi divers que l'Iran, l'Irak et le Soudan du Sud participent à une conférence à Genève.
GENÈVE – De l’avis de la réfugiée sud-soudanaise Foni Joyce Vuni, les enfants pris au piège dans les conflits deviendront plus tard des artisans ou des briseurs de paix. Ce qui fera la différence, ce sont les opportunités dont ils bénéficieront en exil.
« Quand des enfants arrivent et ne reçoivent pas d’éducation, nous constatons une répétition de la guerre encore et encore, car ils n’en comprennent pas les causes », explique Foni, 25 ans, qui travaille sur un programme de mentorat pour les jeunes réfugiés au Kenya.
« Sans accès à l’éducation, il est facile pour une personne de venir les influencer et de relancer le cycle de la guerre, car ces enfants n’ont pas conscience de leur valeur personnelle », explique-t-elle.
Diplômée d’une université du Kenya, Foni fait partie de la douzaine de jeunes délégués du monde entier apportant leur expérience du conflit et des déplacements de populations lors d’une conférence à Genève consacrée à la recherche d’une nouvelle réponse mondiale aux niveaux record de déplacements de populations.
À cause de la guerre civile au Soudan, en 1991, ses parents ont fui la partie sud du pays, une zone qui fait maintenant partie du Soudan du Sud indépendant.
Quelque 500 représentants de gouvernements, d’autorités locales, de la société civile, d’entreprises privées, d’universitaires, d’organisations internationales et d’institutions financières se sont réunis les 12 et 13 décembre à Genève pour le 10e Dialogue du Haut Commissaire sur les défis de protection.
« Nous sommes l’avenir et l’avenir, c’est maintenant ».
L’ordre du jour est axé principalement autour des politiques en faveur des enfants et des jeunes qui représentent plus de la moitié des près de 66 millions de personnes chassées de leurs foyers dans le monde entier par les guerres et la persécution.
Arash Bordbar, 24 ans, assiste également à la réunion. Ce réfugié a quitté l’Iran à l’âge de 16 ans et étudié pour obtenir un certificat d’études secondaires en ligne alors qu’il vivait en Malaisie, avant de finalement partir pour l’Australie il y a deux ans. Il y suit désormais des études de génie civil. Il souligne également l’importance de donner aux enfants et aux jeunes déracinés des opportunités pour exploiter leur potentiel.
« Nous sommes l’avenir et l’avenir, c’est maintenant ». « Les jeunes réfugiés ont beaucoup de talent et ils sont très ambitieux. Donc, si vous pouvez les préparer pour l’avenir, ce serait mieux pour tout le monde ».
Il ajoute : « Donnez-leur la possibilité d’étudier, d’apprendre ou de travailler, ce sera bénéfique pour le pays d’accueil et le pays de réinstallation ».
Aya Mohammed Abdullah, qui a fui l’Irak en passant par la Syrie, s’est depuis installé en Suisse avec sa famille. Elle partage le sentiment que les jeunes réfugiés ont la possibilité de trouver des solutions aux conflits qui les ont chassés de leur foyer.
Aya, 22 ans, s’est adressée à la réunion le jour de l’ouverture; elle avait déclaré plus tôt au HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés : « Nous, les jeunes, nous pouvons améliorer les choses et commencer à construire la paix... nous devons le faire maintenant, pas dans un avenir lointain », a-t-elle souligné que l’éducation est la clé pour permettre aux jeunes de mener une vie utile.
« Nous sommes intelligents et nous avons le pouvoir d’apporter un changement positif dans le monde ».
« Les enfants et les jeunes devraient être éduqués pour bâtir leur avenir eux-mêmes... nous en avons besoin. J’ai besoin de faire des études pour retourner un jour dans mon pays et travailler à sa construction, ou mon enfant pourrait en faire de même... C’est la clé de tout ».
Ce forum de deux jours organisé à Genève donne aux jeunes réfugiés l’occasion de s’adresser aux décideurs et de participer à des tables rondes pour partager leurs points de vue et leur expérience. Durant les discussions en marge de l’événement, tous s’accordent sur l’importance de l’accès à l’éducation pour les jeunes réfugiés.
Certains délégués ont souligné l’importance de donner aux jeunes réfugiés la possibilité de participer aux décisions qui affecteront leur vie et, parmi eux, Safia Ibrahimkhel, 25 ans, une réfugiée afghane qui est née et a grandi au Pakistan.
« Je ne m’exprime pas seulement en tant que jeune, mais aussi en tant que réfugiée », explique-t-elle. « Les jeunes réfugiés et les femmes... devraient avoir la possibilité de participer à la prise de décisions... nous avons la capacité, nous avons le potentiel... nous sommes intelligents, et nous avons le pouvoir d’apporter un changement positif dans le monde ».
Elle a poursuivi en déclarant : « Je voudrais vous demander à tous - à l’échelle locale et internationale - d’impliquer les femmes, que ce soit dans l’éducation, l’aspect social, l’économie ou la politique. Ils devraient nous donner une chance et ils devraient croire en nous ».