Nareman

Nareman : malinoise et fière de l’être

29 avril 2019 – Au premier contact, Nareman vous communique sa joie de vivre et son enthousiasme. Elle nous reçoit avec beaucoup d’hospitalité dans son appartement de la banlieue est de Malines en compagnie de son adorable petite fille Vanessa qui va avoir deux ans.

« Nous vivions en paix à Damas en Syrie. Passionnée par mon métier, je travaillais à la radio et j’étais devenue chef d’équipe. Lorsque la guerre a commencé, nous n’étions plus en sécurité mais nous voulions rester dans notre pays. Mais la situation devenait intenable. Mon mari a quitté le pays en 2015 en passant par la Turquie et la Grèce pour arriver jusqu’en Belgique où il a demandé l’asile. Nous avons eu la chance de pouvoir le rejoindre avec notre fils, Jozef qui avait 6 ans à l’époque.

J’ai commencé à apprendre le néerlandais et à découvrir ce pays où nous avons décidé de refaire notre vie, en famille. Notre fils, Jozef est rentré à l’école et il est maintenant habitué ici. Sa petite sœur Vanessa est née ici en avril 2017. Malgré la charge des enfants, j’ai néanmoins continué mes cours intensifs de néerlandais et je participe à plusieurs activités de loisirs pour apprendre à connaître des gens et me faire des amis. Mon mari a trouvé du travail comme ingénieur-technicien à la VRT.

Après de longues formalités administratives, j’ai obtenu l’équivalence de mon master d’ingénieur en électronique. Cela m’a permis de solliciter un stage en tant qu’ingénieur de systèmes radio que j’ai commencé il y a 4 mois.

Après, quand ma fille ira à l’école, j’espère trouver un emploi stable. Vous savez, nous, les Syriens, on aime le travail, c’est important pour se réaliser pleinement. On ne peut rester assis sans rien faire. Ce n’est pas facile quand on ne maîtrise pas complètement la langue du pays mais on se bat tous les jours pour apprendre et devenir des citoyens à part entière. Vivre, c’est apprendre.  Même si cela fut difficile au début, aujourd’hui, ici à Malines, il y a des gens de toutes les origines et nous vivons vraiment bien ensemble dans la diversité.

Jozef ne sait rien de ce qui se passe en Syrie. Il a bien entendu parler de la guerre mais il n’en a heureusement rien vu. Un jour, il est revenu de l’école en me disant : « Maman, à l’école on nous a dit qu’il y a la guerre en Syrie et que c’est pour ça que beaucoup de personnes ont fui le pays ». Et il m’a demandé : « Mais s’il y a la guerre en Syrie, on ne pourra plus y retourner ? ». J’ai eu beaucoup de mal à lui répondre. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait mais jamais mes enfants ne connaitront l’horreur de la guerre. »