Les donateurs s'engagent à verser plus de 7 milliards de dollars pour répondre aux besoins des réfugiés syriens
De nombreux Syriens, bien qu'ils aient vécu des scènes « à peine imaginables », sont pourtant déterminés à reconstruire leur vie, a affirmé le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi.
Bruxelles, Belgique – Les délégués à une importante conférence des donateurs de l'Union européenne (UE) et des Nations Unies à Bruxelles se sont engagés aujourd'hui à verser plus de 7 milliards de dollars en 2019 pour apporter une aide vitale aux civils en Syrie ainsi qu’un soutien aux réfugiés. Ce montant est sans précédent.
Ces contributions permettront également d’apporter un appui aux cinq pays voisins - le Liban, la Turquie, la Jordanie, l'Irak et l'Égypte - qui accueillent des réfugiés. Ces promesses de contributions s’élèvent à près d’un milliard supplémentaire par rapport à celles de 2018.
Lors de son allocution de clôture, le Secrétaire général adjoint et Coordonnateur des Nations Unies pour les secours d'urgence, Mark Lowcock, a déclaré : « Je suis très satisfait de ce résultat. Nous tenons à vous remercier pour votre générosité. Votre soutien aidera à sauver des millions de vies ainsi qu’à protéger les civils en Syrie et dans la région. »
Les participants à la réunion de trois jours ont en outre annoncé des engagements pluriannuels de 2,37 milliards de dollars pour 2020-2021 et au-delà.
Plus de 11 millions de personnes en Syrie ont besoin d'aide humanitaire et l'assistance s’avère une bouée de sauvetage pour atténuer certains des pires effets du conflit, a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
« Par ailleurs, 5,6 millions de Syriens ont fui vers les pays voisins, sans savoir quand ils pourront rentrer chez eux dans la sécurité et la dignité. Les Nations Unies et leurs partenaires fournissent chaque mois à des millions de personnes une aide vitale, notamment de la nourriture, de l'eau potable, des soins de santé et des services de protection », a indiqué António Guterres dans un message vidéo diffusé lors de la conférence mardi.
Près de la moitié des personnes qui ont besoin d'aide sont des enfants. Cinq millions de personnes se trouvent dans des zones où les besoins sont les plus aigus, tandis que des millions d’autres sont déplacées à l'intérieur de la Syrie. Parmi elles, 1,1 million de personnes se trouvent dans des zones considérées comme étant difficiles d'accès. Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, s'est rendu en Syrie et au Liban la semaine dernière pour se rendre compte de l'ampleur des besoins.
« J'ai été frappé - et ému - par l'extraordinaire résilience de ces personnes qui ont vécu des scènes à peine imaginables et qui sont néanmoins déterminées à reconstruire leur vie et leur communauté », a déclaré Filippo Grandi jeudi lors de la conférence après sa récente visite à Damas, Homs et dans la région rurale de Hama.
Il a également souligné que de nombreux Syriens rentrent chez eux, même au milieu de graves destructions, dans des zones en proie à l’insécurité persistante et aux pénuries de produits de première nécessité comme l'eau, la nourriture, les médicaments ainsi que d’opportunités d’emploi. Les organisations humanitaires et d’autres institutions font leur possible, mais les besoins augmenteront au fur et à mesure qu'un grand nombre de personnes déplacées, et des réfugiés, rentreront chez eux.
« Les retours continueront et augmenteront. Parallèlement, ce soutien aux pays voisins doit se poursuivre, afin qu'ils puissent pérenniser cette hospitalité tant qu’elle sera nécessaire », a indiqué Filippo Grandi.
Filippo Grandi a défini trois priorités pour l'aide future. Il a d’abord appelé à un appui continu et plus prévisible envers les pays hôtes voisins. Il a demandé davantage de places de réinstallation pour les réfugiés ainsi que des voies complémentaires d’admission, telles que des bourses d'études et des programmes de formation.
La réinstallation est la clé du partage des responsabilités, mais le nombre de places a chuté ces deux dernières années avec seulement une personne sur 200 réfugiés qui est réinstallée chaque année. Enfin, il a appelé à intégrer les réfugiés et les déplacés internes dans les préparatifs du retour, étant donné que la plupart des réfugiés syriens souhaitent continuer leur vie de retour dans leur pays d'origine.
« La Syrie demeure l'une des crises majeures de notre époque », a déclaré Mark Lowcock. « Les Syriens - avec qui beaucoup d'entre nous se sont entretenus lors des Journées de dialogue au cours de cette conférence - nous ont adressé un unique message très clair : ils veulent vivre en sécurité. »