Situation au Venezuela

Les habitants continuent de quitter le Venezuela, chassés par la violence, l'insécurité, les menaces et les pénuries de nourriture, de médicaments et de services essentiels. Il s'agit de l'exode le plus important de l'histoire récente de ce continent, avec 3 millions de Vénézuéliens vivant aujourd'hui à l'étranger, en grande majorité dans des pays d'Amérique latine.

Dans le pays, la détérioration des droits fondamentaux ainsi que de la situation politique et socio-économique pousse un nombre croissant d'enfants, de femmes et d'hommes à partir vers les pays voisins et au-delà. Nombre d'entre eux y arrivent effrayés, fatigués et en grand besoin d'assistance. 

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Plus de 3 millions

de réfugiés et de migrants vénézuéliens dans le monde (chiffres gouvernementaux)

 

375 000

demandeurs d'asile originaires du Venezuela durant la période 2014–2018 (chiffres gouvernementaux)

 

Environ 1 million

de personnes bénéficiant de divers titres de séjour aux Amériques (chiffres gouvernementaux)

 

134 millions de dollars

Montant de l'appel à financement du HCR pour 2019

« Nous avons tout laissé au Venezuela. Nous n'avons nulle part où vivre ou dormir et rien à manger. »

–Nayebis Carolina Figuera, une Vénézuélienne de 34 ans qui a fui vers le Brésil voisin

Dans le passé, le Venezuela a accueilli des milliers de réfugiés d’Amérique latine et d’autres régions du monde. Aujourd'hui, le nombre de Vénézuéliens contraints de fuir leur foyer ne cesse d'augmenter et une grande partie d'entre eux a besoin d'une protection internationale.

Depuis 2014, le nombre de Vénézuéliens ayant demandé le statut de réfugié dans le monde, principalement dans les Amériques, a augmenté de 4000 pour cent. De nombreux Vénézuéliens qui satisferaient aux critères exigés n'engagent pas la procédure, optant plutôt pour d'autres formes légales de séjour qui sont à la fois plus simples et plus rapides et donnent accès à l'emploi, à l'éducation et aux services sociaux. Il y a également parmi eux des personnes qui ont besoin de la protection internationale apportée aux réfugiés.

Or, des centaines de milliers de Vénézuéliens sont toujours sans documents d'identité ou permis de séjour dans les pays voisins et n'ont donc aucune garantie de pouvoir exercer leurs droits fondamentaux. Cette situation les rend extrêmement vulnérables à l'exploitation professionnelle et sexuelle, au trafic d'êtres humains, à la violence, à la discrimination et à la xénophobie.

Les Vénézuéliens qui arrivent dans les pays voisins, sont majoritairement des familles accompagnées d'enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et des handicapés. Souvent obligés de suivre des parcours peu fréquentés pour atteindre la sécurité, ils deviennent la proie de contrebandiers, de trafiquants et autres groupes armés illicites. Avec l'arrivée croissante de familles toujours plus démunies, ces personnes ont immédiatement besoin de protection, d'abris, de nourriture et de médicaments.

Les pays et communautés d'accueil au Brésil, en Colombie, au Costa Rica, en Équateur, au Mexique, à Panama, au Pérou et dans le sud des Caraïbes les ont généreusement accueillies, mais atteignent la limite de leurs capacités et certains sont parvenus à saturation.

« Nous avons marché 11 jours et nous avons dû dormir en plein air. Nous sommes partis parce qu'ils menaçaient de nous tuer. Mon frère a été tué… J'ai failli être tuée moi aussi. »

–Ana, une Vénézuélienne en Équateur

Que fait le HCR pour aider ?

Le HCR a intensifié sa réponse dans l'ensemble de la région et travaille en étroite collaboration avec les gouvernements hôtes et les partenaires, notamment l’OIM, pour favoriser une approche globale et coordonnée des besoins des réfugiés et des migrants venant du Venezuela. Plus concrètement, nous recueillons des données pour mieux cerner les besoins particuliers des Vénézuéliens ; soutenir les États afin d'améliorer les conditions de réception, coordonner l'apport d'informations et l'assistance pour répondre aux besoins essentiels immédiats des Vénézuéliens, notamment en termes d’abris, et combattre la discrimination et la xénophobie au moyen de campagnes de sensibilisation.

Le HCR a considérablement renforcé sa présence le long des frontières clés pour limiter l'ampleur des risques éventuels, surtout en ce qui concerne l'accès au territoire, la traite d’êtres humains, l'exploitation et l'identification des personnes ayant besoin d'une protection et de services particuliers, tels que les enfants séparés et non accompagnés et les femmes enceintes. Le HCR fournit aussi une aide et des conseils juridiques à l'arrivée et distribue de l'eau potable ainsi que des trousses d'hygiène pour les enfants et pour les femmes aux zones frontalières. Nos équipes versent également des allocations en espèces aux Vénézuéliens les plus vulnérables.

En Colombie, le HCR a apporté son aide aux services administratifs, ce qui a permis d'enregistrer plus de 440 000 Vénézuéliens en situation irrégulière dans le pays, de mieux répondre à leurs besoins et de régulariser leur situation. L'Agence apporte également son appui aux services d'enregistrement du Pérou et du Brésil.

Au Brésil, le HCR vient compléter l'action engagée par le gouvernement pour fournir des abris aux Vénézuéliens qui entrent dans les États frontaliers de Roraima et Amazonas. Nos équipes assurent la planification des sites et fournissent des tentes, des articles de première nécessité, des points d'eau potable, des services d'enregistrement biométrique et des mesures de mobilisation citoyenne, de diffusion de l'information et de gestion des sites. À ce jour, 13 foyers temporaires ont été ouverts à Boa Vista et Pacaraima où 6000 Vénézuéliens sont accueillis. En outre, le HCR fournit une assistance pour le transfert de réfugiés et de migrants vénézuéliens de Roraima vers d'autres régions du Brésil offrant de meilleurs services et possibilités d'emploi.

« Il nous a fallu plus de sept jours pour atteindre le Pérou. On n'avait plus rien à manger à la fin. On essayait de tout garder pour notre fils, mais lui aussi a dû passer plus de 24 heures sans rien avaler. Il n'a que trois ans. »

Gerardo, un père vénézuélien au Pérou

Pour endiguer la xénophobie à l'égard des Vénézuéliens et promouvoir la solidarité, le HCR a lancé quatre campagnes en Colombie, au Pérou, à Panama et au Costa Rica. D'autres pays de la région, notamment le Brésil, l'Équateur et Trinité-et-Tobago lanceront des initiatives semblables en 2019.

Il faut d'urgence intensifier l'assistance humanitaire et accroître le soutien aux mécanismes d'inclusion socio-économique pour étayer les efforts des gouvernements et faire en sorte que les communautés continuent d'accueillir les réfugiés et les migrants dans un environnement sûr et bienveillant. Élaboré avec environ 95 partenaires, le Plan régional d'aide pour les réfugiés et les migrants vise à prioriser les besoins de plus de 2,2 millions de réfugiés et de migrants du Venezuela et d'environ 500 000 personnes appartenant aux communautés hôtes.

En vue de ce plan, le HCR requiert en 2019 un montant initial de 134 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus urgents des réfugiés et des migrants vénézuéliens dans les 16 pays hôtes les plus impactés par la situation.

Rapport et liens