391 millions de dollars sont nécessaires pour aider les réfugiés burundais « tombés dans l'oubli »
Les faibles niveaux de financement ne permettent pas aux pays voisins du Burundi d'offrir une aide d'un niveau acceptable.
Des familles qui ont fui le Burundi font la queue pour monter dans des autobus en direction du camp de réfugiés de Mahama, au Rwanda.
© HCR/Anthony Karumba
GENÈVE — Le HCR a lancé aujourd’hui un appel de 391 millions de dollars pour venir en aide à 430 000 réfugiés burundais cette année, soulignant le besoin urgent de fonds supplémentaires pour éviter que cette crise ne tombe dans l’oubli.
Dans une déclaration, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés a rappelé que cet appel, soutenu par 26 partenaires du HCR, est nécessaire pour aider les réfugiés qui luttent pour leur survie dans les pays voisins, où les efforts entrepris sont bien en deçà « des normes humanitaires acceptables ».
On peut y lire que « l’insuffisance de financement humanitaire pour faire face à cette crise reste très préoccupante » et que « à peine 21 pour cent des fonds nécessaires pour les réfugiés burundais ont été mobilisés - ce qui la place au rang de l'intervention en faveur de réfugiés la moins bien financée au monde. »
Cette déclaration appelle à poursuivre les efforts en vue de parvenir à « une solution réelle et durable » à la crise burundaise.
« Les rations alimentaires ont été réduites dans de nombreux pays voisins. »
Au lancement de cet appel, Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a rappelé que de nombreux besoins ne sont pas satisfaits en raison de l’insuffisance des contributions.
« Les rations alimentaires ont été réduites dans de nombreux pays voisins », a-t-il déclaré. « Et les femmes, qui sont souvent victimes de violences dans un tel contexte de tensions, ne peuvent pas obtenir le soutien dont elles auraient besoin. Elles continuent donc, de ce fait, de souffrir de violences sexuelles et sexistes malgré les efforts entrepris à cet égard. »
Depuis 2015, plus de 400 000 réfugiés et demandeurs d'asile ont fui le Burundi.
Expliquant que cet appel est destiné à ramener l'attention sur l'une des crises de réfugiés les plus oubliées au monde, le Haut-Commissaire a ajouté : « Les conditions restent fragiles, pour le moment, et j'espère que le monde n'oubliera pas que l'aide aux pays d'accueil reste une priorité. »
Depuis 2015, plus de 400 000 réfugiés et demandeurs d'asile ont fui le Burundi pour échapper aux violations des droits de l'homme, à l'incertitude politique et à la crise humanitaire qui en découle.
Les efforts entrepris dans la région pour résoudre la crise politique qui sévit dans le pays n'ont fait aucun progrès significatif et on s'attend à ce que plus de 50 000 personnes supplémentaires viennent accroître les rangs des réfugiés burundais cette année.
La Tanzanie accueille le plus grand nombre de Burundais, soit 254 000 réfugiés. Ils sont 89 000 au Rwanda, 44 000 en République démocratique du Congo et quelque 40 000 en Ouganda. Un plus petit nombre de réfugiés a trouvé refuge au Kenya, en Zambie, au Mozambique, au Malawi et en Afrique du Sud.