Jusqu'à 15 000 nouveaux réfugiés rohingyas bloqués près de la frontière
Le HCR est préoccupé par la situation humanitaire, alors que les réfugiés attendent l'autorisation de quitter la frontière.
COX’S BAZAR, Bangladesh – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par la situation humanitaire qui se présente pour des milliers de nouveaux arrivants bloqués près de la frontière entre le Bangladesh et le Myanmar.
Le porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, a déclaré lors d’un point de presse tenu au Palais des Nations à Genève que, depuis dimanche soir, on estime que 10 000 à 15 000 réfugiés rohingyas sont entrés au Bangladesh par le point de passage d’Anjuman Para, dans le district d’Ukhia, au sud-est du pays.
« Beaucoup d’entre eux déclarent qu’ils ont d’abord choisi de rester chez eux dans l’Etat de Rakhine, au nord du Myanmar, en dépit des menaces répétées de quitter le pays ou d’être tués », a-t-il dit. « Ils ont finalement fui quand leurs villages ont été incendiés. »
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Certains ont expliqué au personnel du HCR qu’ils ont mis environ une semaine pour rejoindre à pied la frontière avec le Bangladesh
« Ils attendent l’autorisation de quitter la frontière, d’où on entend encore tous les soirs le bruit des tirs du côté du Myanmar », a ajouté Andrej Mahecic.
Le HCR et ses partenaires, le Croissant-Rouge du Bangladesh et Action contre la faim, distribuent de la nourriture et de l’eau aux réfugiés bloqués, et parmi eux des enfants, des femmes et des personnes âgées déshydratées et affamées par le long voyage.
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À la frontière, des employés du HCR se sont entretenu avec Rozia, 20 ans, qui a témoigné avoir marché pendant sept jours depuis son village de Buthidaung, dans l’Etat de Rakhine au Myanmar, en portant un sac en plastique et un panneau solaire.
« En chemin, ils m’ont battue et volée, ils m’ont blessé à la tête », a-t-elle raconté, en pleurs et tremblante.
Elle a fait le chemin seule, boitant sous l’effet de la douleur provoquée par les coupures sous ses pieds. Le personnel du HCR l’a emmenée au village le plus proche où on lui a donné à boire et à manger, puis MSF l’a évacuée en ambulance.
« Des hommes en uniformes venaient dans notre village tous les jours… ‘partez ou nous vous tuerons’. »
Mohammed Ismail, 65 ans, est arrivé de Buthidaung avec les 12 membres de sa famille. Ils se sont assis à même le sol, épuisés.
« Des hommes en uniformes venaient dans notre village tous les jours pour nous avertir — ‘partez ou nous vous tuerons’ », témoigne-t-il. « On a essayé de résister parce que mon fils attendait d’être payé pour le travail qu’il avait fait à la ferme. »
Il y a onze jours, ils sont revenus, ils l’ont battu et ils lui ont fracturé le poignet gauche. Quelques jours plus tard ils ont mis le feu aux maisons de trois voisins.
« Nous n’avons pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit, on a juste fui. On a dû se cacher et se déplacer de nuit. En chemin, des gens ont essayé de nous prendre nos affaires. » Le peu d’argent qu’ils possédaient a été volé.
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