PRÉSENTATION DE HUMAN RIGHTS WATCH
Défendre les droits humains dans le monde entier
Depuis près de 40 ans, Human Rights Watch travaille à établir les bases juridiques et morales d’un changement profond et se bat sans relâche pour apporter justice et sécurité aux hommes, aux femmes et aux enfants à travers le monde. Les enquêtes que nous conduisons avec la plus grande rigueur et dans la plus stricte objectivité et nos actions de plaidoyer ciblées et stratégiques font monter la pression pour agir et accentuent le prix des violations des droits humains. Human Rights Watch s’est forgée, de par sa capacité à agir rapidement et efficacement face à un large éventail de violations de droits humains, une réputation de défenseur des droits humains de premier plan. De la signature de la Convention interdisant les armes à sous-munitions à l’adoption du Traité international sur la protection des employés de maison, constitués en majorité de femmes et de jeunes filles, notre action contribue à faire de notre monde un endroit plus sûr.
Human Rights Watch
A. Histoire
Human Rights Watch a été fondée en 1978 sous le nom d’ « Helsinki Watch », à l’origine pour soutenir et protéger les dissidents et les groupes de citoyens indépendants d’Europe de l’Est et de l’ex-Union Soviétique. Notre mission consistait à défendre les droits des écrivains, des universitaires et des intellectuels opprimés et à s’assurer que leurs gouvernements respectaient les Accords d’Helsinki de 1975 qui donnaient aux citoyens le droit de contrôler les agissements de leurs propres gouvernements en matière de droits humains.
En 1981, America Watch fut créée afin de montrer que les normes en matière de droits humains étaient universelles et devaient être appliquées de manière uniforme par les gouvernements de tous les bords politiques. L’organisation ayant commencé à intervenir dans le cadre de violations des droits humains commises dans d’autres parties du monde, Asia Watch, Africa Watch et Middle East Watch furent créés respectivement en 1985, en 1988 et en 1989. En 1991, l’ensemble de ces structures furent regroupées sous l’appellation unique « Human Rights Watch ».
Parallèlement à cette expansion géographique, Human Rights Watch fut la première organisation à défendre les droits de groupes jusqu’alors marginalisés en raison d’une interprétation restrictive des normes en matière de droits humains, notamment les femmes, les enfants, les réfugiés, les travailleurs, les homosexuels, les lesbiennes, les bisexuels, les transgenres, les personnes handicapées et les personnes atteintes du SIDA.
B. Impact
Parmi nos principales victoires institutionnelles :
. Human Rights Watch a mobilisé et réuni le soutien politique nécessaire à la signature de traités internationaux interdisant l’utilisation de mines antipersonnel, d’armes à sous-munitions et les disparitions forcées. Nous avons reçu le Prix Nobel de la Paix, aux côtés de nos partenaires de la Campagne Internationale pour l’Interdiction des Mines Antipersonnel.
. Nous avons porté la campagne internationale ayant abouti à l’adoption de la convention interdisant l’utilisation d’enfants soldats. Depuis que nous avons commencé à travailler sur ce sujet il y a plus de 15 ans, le nombre de pays dans lesquels des enfants sont impliqués dans des conflits armés a été réduit par trois.
. Nous avons, dans un rapport intitulé « Leave None To Tell The Story », écrit l’histoire du génocide au Rwanda et nous avons été entendus en tant que témoins-experts par la cour internationale devant laquelle les responsables des atrocités sont aujourd’hui jugés.
. Nous avons beaucoup milité pour la création d’une cour pénale internationale permanente afin de juger les crimes les plus abominables. Nos importants efforts au niveau diplomatique en coalition avec d’autres organisations ont abouti à la création de la Cour pénale internationale.
. Nous avons joué un rôle clé dans la condamnation à perpétuité de l’ancien président du Libéria, Charles Taylor, au titre d’exactions commises au Sierra Leone, notamment assassinats, viols, actes d’esclavage sexuel et utilisation d’enfants soldats. Charles Taylor est le premier ex-chef d’Etat à avoir été jugé par une cour internationale depuis les procès de Nuremberg.
C. Exemples de résultats obtenus ces dernières années :
. Lors de l’annonce par l’UE et la Turquie de la conclusion d’un accord sur les réfugiés en 2015, beaucoup s’attendaient à ce que la Grèce se livre à des expulsions massives de demandeurs d’asile vers la Turquie. Les autorités grecques en charge des demandes d’asile ont cité nos travaux rapportant que la Turquie ne remplissait pas les critères européens de « pays tiers sûr » et n’ont, à ce jour, déporté aucun réfugié sur cette base depuis l’entrée en vigueur de l’accord en mars 2015.
. Après avoir mis en lumière un dysfonctionnement structurel qui ne permettait pas aux enfants réfugiés syriens d’être scolarisés, nous avons commencé à faire rentrer ces enfants à l’école. Nos actions de plaidoyer à haut niveau ont amené la Turquie et la Jordanie à s’engager à délivrer des permis de travail aux adultes réfugiés, ce qui leur permet de gagner un salaire décent et de ne plus être contraints de travailler dans l’illégalité ou d’envoyer leurs enfants mendier dans la rue. Les autorités jordaniennes ont tenu compte de notre demande visant à alléger les règles exigeant des documents d’identité pour inscrire les enfants à l’école et nous avons fait pression sur le Liban afin que ce pays autorise les ONG à aller chercher les enfants non-scolarisés, ce qui signifie que davantage d’enfants syriens pourront recevoir une éducation.
. Nos chercheurs ont montré qu’au cours de son intervention militaire au Yémen, la coalition menée par l’Arabie Saoudite avait utilisé des armes à sous-munitions fournies par les Etats-Unis. Les bombes à sous-munitions, à l’instar des mines antipersonnel, sont interdites car elles frappent sans discrimination et ne tuent pas uniquement des soldats mais aussi des civils. Nos actions de plaidoyer ont poussé le gouvernement américain à changer de politique et à suspendre ses transferts d’armes à sous-munitions à l’Arabie Saoudite.
. Au Bangladesh, nous avons travaillé avec des partenaires locaux pour lutter contre les mariages d’enfants et nous avons contribué à bloquer un projet de loi du gouvernement visant à abaisser l’âge minimum auquel les filles ont le droit de se marier. Notre vidéo sur le sujet —qui a été vue plus de 200.000 fois sur YouTube—montrait en quoi le changement climatique, les catastrophes naturelles et la pauvreté étaient liés et pouvaient encourager le mariage d’enfants. Ceci marque une étape importante dans le cadre de notre travail sur les effets du changement climatique sur les droits humains.
. Au Japon, nous avons enquêté sur la manière dont l’Etat traite les enfants abandonnés par leurs parents. Au Japon, près de 32.000 enfants vivent dans des institutions plutôt que dans des structures familiales attentives et aimantes. Grâce à notre travail d’enquête et de plaidoyer, le gouvernement japonais a revu ses lois sur la protection de l’enfance, jetant les bases d’un futur dans lequel tous les enfants pourront grandir au sein d’une vraie famille.
. Nous avons dénoncé la Russie pour avoir largement contribué à permettre au gouvernement syrien de mener des attaques contre les civils et pour ses propres frappes illégales sur Alep et ailleurs. Nous avons publiquement mis en cause la pertinence de voir siéger la Russie au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en raison de son soutien aux graves violations commises par le gouvernement d’Assad. Avec 86 autres ONG, nous avons lancé un appel officiel et avons tenu une conférence de presse au siège des Nations Unies afin de dénoncer l’inquiétant bilan de la Russie en Syrie. Aux termes d’un vote à deux tours, la Russie a perdu son siège au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, camouflet diplomatique retentissant sans précédent infligé à Moscou en raison de son rôle dans la crise syrienne.
D. Méthodologie
Human Rights Watch enquête sur les exactions. Nos chercheurs mènent des enquêtes sur le terrain et documentent les violations de droits humains de manière exhaustive, précise et objective. Afin de rassembler des informations, ils s’entretiennent avec des victimes, des témoins, des militants locaux et des représentants des gouvernements concernés. Ils travaillent à récolter des preuves tangibles des exactions commises sur place, dans les villages touchés, les camps de réfugiés, les prisons, les écoles et les centres de détention. Ils examinent également les preuves documentaires, notamment les registres d’hôpitaux, les listes de morgues, les inscriptions sur les pierres tombales, les archives militaires, les relevés d’aviation et les archives judiciaires.
Human Rights Watch dénonce les violations. Les chercheurs collectent des preuves de violations des droits humains que nous diffusons dans des rapports, des lettres, des communiqués de presse, des reportages photos et des documentaires vidéo. Nous envoyons ces supports aux décideurs et à la presse et nous les postons sur notre site internet qui est abondamment consulté. Les experts de Human Rights Watch écrivent des articles, donnent des interviews à la radio et à la télévision et travaillent avec des journalistes afin de dénoncer le plus largement possible les violations de droits humains.
Human Rights Watch change les politiques et les comportements. Nous menons des actions de plaidoyer stratégiques et ciblées dans le but d’obtenir des effets positifs et tangibles. En coulisses, nous organisons des réunions avec des décideurs politiques de haut niveau et avec d’autres acteurs influents. Nous mobilisons des partenaires puissants, notamment les gouvernements, les milieux d’affaires internationaux, les Nations Unies et les institutions internationales financières pour faire pression sur les régimes qui commettent des abus. Nous générons et nourrissons la pression publique en sensibilisant le public aux violations de droits humains dans les média, en lançant et en menant des campagnes d’information et en rassemblant des coalitions. Et, bien souvent, ces efforts combinés produisent des résultats.
Pour définir quelles actions et quelles interventions nous devons mener et réaliser en priorité, Human Rights Watch tient compte de la gravité des violations, du nombre de gens touchés par les abus et de la mesure dans laquelle ces interventions pourront avoir un impact positif. Nos experts, qui sont des spécialistes de régions spécifiques ou de questions thématiques, déterminent nos priorités après avoir consulté les organisations partenaires dans le ou les pays concerné(s).
Pour faire face à toutes les situations, nous employons cinq chercheurs de haut niveau, qui constituent une équipe d’urgence qui peut être déployée à tout moment. Cette capacité à réagir dans l’urgence signifie que, dans les situations de conflits armés, Human Rights Watch est souvent la première et la seule organisation à se rendre sur le terrain et à rendre compte des faits en direct.
Cinq raisons pour lesquelles Human Rights Watch est efficace
. Précision. Les enquêteurs de Human Rights Watch vérifient les faits et les recoupent. Ils challengent les récits des personnes qu’ils interrogent et sont formés pour poser des questions visant à déterminer si un témoin est fiable ou non. Avant d’être rendus publics, les rapports écrits des enquêteurs sont soigneusement revus par des experts en interne.
. Impartialité. Human Rights Watch n’accepte aucun financement de la part de gouvernements et maintient une impartialité totale. Nous sommes financés par des fondations indépendantes et par des individus privés.
. Ténacité. Nous ne lâchons pas un sujet tant que nous n’avons pas obtenu de résultats. L’entrée en vigueur du traité interdisant les armes à sous-munitions, par exemple, représente l’aboutissement de dix ans de travail. Il nous a fallu huit ans pour parvenir à l’adoption du traité sur les mines antipersonnel, sept ans pour aboutir à la signature du traité interdisant le recours aux enfants soldats et également huit ans pour obtenir la mise en place de la Cour pénale internationale.
. Accès aux décideurs. Human Rights Watch dispose d’un accès unique et inégalé aux dirigeants mondiaux et aux autres personnalités de haut niveau dans le domaine de la défense des droits humains. Nous nous servons de ces entrées de manière stratégique et souvent en partenariat avec les organisations locales de protection des droits humains afin de s’assurer que leurs causes sont effectivement relayées auprès de ceux qui ont le pouvoir de changer les choses.
. Accès aux pays fermés ou non sécurisés. Human Rights Watch travaille en toute discrétion et atteint les pays fermés et non sécurisés, là où la plupart des organisations ne sont pas en mesure d’effectuer des recherches et aux endroits où sont commises les pires violations. Chaque chercheur de Human Rights Watch est formé à la sécurité, notamment aux méthodes permettant d’assurer la sécurité des ONG partenaires et des victimes des abus et aux techniques de collecte d’informations dans les endroits rendus difficiles d’accès.
MISSIONS ET VALEURS
NOTRE MISSION
Human Rights Watch défend les droits humains à travers le monde. Nous enquêtons sur les exactions, nous dénonçons les faits et nous faisons pression sur ceux qui détiennent le pouvoir afin que les droits soient respectés et que justice soit faite.
Human Rights Watch est une organisation internationale indépendante dont l’action s’inscrit dans un mouvement global dont le but est de défendre la dignité humaine et de porter la cause des droits humains pour tous.
NOS VALEURS
ENGAGEMENT À POURSUIVRE NOTRE MISSION DE DEÉFENSE DES DROITS HUMAINS À TRAVERS LE MONDE. Notre action est guidée par les normes internationales en matière de droit de la personne, le droit humanitaire et le principe du respect de la dignité de chaque être humain.
INDÉPENDANCE. Nous n’acceptons aucune subvention gouvernementale, ni aucun soutien privé qui risquerait d’affecter notre objectivité et notre indépendance. Nous ne soutenons aucune cause politique, nous sommes totalement impartiaux et nous observons une complète neutralité dans les conflits armés.
FIDÉLITÉ, PRÉCISION ET ÉTHIQUE DANS L’ÉTABLISSEMENT DES FAITS. Nous tenons à rendre compte des faits le plus précisément et le plus fidèlement possible, y compris en allant chercher les points de vue des différentes parties, afin de forger une compréhension analytique approfondie des événements. Nous nous sentons particulièrement responsables vis-à-vis des victimes et des témoins qui nous ont confié leurs expériences.
RECHERCHE DE L’IMPACT AVANT TOUT. Notre réussite ne se mesure qu’à l’aune des changements positifs et durables que nous parvenons à provoquer. Nous sommes en permanence à la recherche de nouvelles opportunités pour faire avancer la cause que nous défendons. Nous tenons également à travailler sur des situations difficiles, qui requièrent une vigilance à long-terme pour un impact significatif.
SOLIDAIRES D’UN MOUVEMENT INTERNATIONAL DE DÉFENSE DES DROITS HUMAINS ACTIF ET DIVERSIFIÉ ET DE PARTENARIATS MUTUELLEMENT BÉNÉFIQUES. Nous travaillons en étroite collaboration avec un large éventail d’acteurs locaux et internationaux de la sphère civile afin de maximiser notre impact. Nous dénonçons les attaques faites à la société civile et nous défendons l’espace public dans lequel œuvre et se déploie le mouvement de défense des droits humains au sens large.
Vidéo sur le travail de Human Rights Watch (réalisée en 2011) :