132 personnes ont trouvé la mort dans le golfe d'Aden ce week-end

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR William Spindler – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 22 janvier 2008 au Palais des Nations à Genève.

Le trafic mortel à travers le golfe d'Aden se poursuit, avec 132 morts durant le dernier week-end et un total de 157 personnes décédées ou portées disparues pendant les 19 premiers jours de l'année 2008. Pendant cette période, 2 452 boat people sont arrivés au Yémen. La plupart d'entre eux sont somaliens.

Le 18 janvier, un bateau transportant 135 passagers a approché les côtes du Yémen. Apercevant des lumières sur la côte et craignant d'être capturés par les gardes-côtes yéménites, les trafiquants ont contraint leurs passagers à sauter par-dessus bord. Ceux qui ont résisté ont été battus avec des bâtons et poignardés. Une grosse vague a ensuite englouti le bateau provoquant la mort de 114 passagers et de deux trafiquants.

Le 19 janvier, 10 femmes et six enfants - qui faisaient partie d'un groupe de 29 Somaliens à bord d'un bateau bimoteur de trafiquants - se sont noyés lorsque des vents forts ont fait chavirer le bateau à proximité des côtes du Yémen. Ils avaient quitté la Somalie quatre jours plus tôt et avaient déjà eu des problèmes de moteur. Les 13 hommes survivants nous ont dit que quatre enfants étaient morts sous les yeux de leurs parents par manque de nourriture, d'eau et ne pouvant supporter le froid. Les deux autres sont morts noyés.

Les trois trafiquants se seraient enfuis et n'ont pas été retrouvés à ce jour. Au cours des dernières semaines, deux bateaux de trafiquants ont été interceptés par les gardes-côtes yéménites. Les patrouilles et les arrestations ont augmenté pour décourager les trafiquants et sauver des vies humaines. Certains bateaux utilisés par les trafiquants avaient été donnés aux pêcheurs somaliens par les agences humanitaires internationales après le désastre du tsunami en 2005.

Les nouveaux arrivants disent qu'ils ont payé 150 dollars pour leur voyage jusqu'au Yémen. Ils ont déclaré avoir quitté la Somalie à cause des violences dans la région de Mogadiscio, des hostilités incessantes entre les forces gouvernementales et les insurgés. Les survivants ont dit qu'un nombre croissant de civils est tué par l'artillerie lourde.

L'UNHCR a appelé à une action accrue pour sauver des vies humaines dans le golfe d'Aden et d'autres mers. Au cours de l'année dernière, l'UNHCR a mis en oeuvre une opération de sept millions de dollars au Yémen qui comprend du personnel supplémentaire, plus d'assistance, la fourniture d'hébergements supplémentaires pour les réfugiés du camp de Kharaz, et des programmes de formation pour les gardes-côtes et autres officiels.

De plus, nous développons notre présence le long d'une côte isolée de 300 kilomètres avec l'ouverture de deux bureaux de terrain supplémentaires début 2008. L'UNHCR travaille également en étroite coopération avec des ONG comme MSF, qui a plusieurs cliniques mobiles qui peuvent travailler aux points d'arrivée le long de la côte.

Du côté somalien, l'UNHCR et d'autres partenaires ont mis en place des projets d'information pour alerter les personnes sur les dangers. Nous avons également augmenté notre présence et fourni de l'assistance et la possibilité de demander l'asile du côté somalien du golfe d'Aden. Mais beaucoup de ceux qui fuient disent que les conditions de vie dans leur pays natal sont tellement mauvaises qu'ils préfèrent prendre ce risque. Pour la seule année 2007, plus de 29 500 personnes sont arrivées sur les côtes du Yémen et plus de 1 400 sont mortes ou portées disparues, après avoir entrepris ce voyage périlleux.