Sécheresse en Somalie : des déplacements de populations croissants
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Leo Dobbs – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 21 février 2017 au Palais des Nations à Genève.
La sécheresse a déjà déplacé plus de 135 000 personnes en Somalie depuis novembre, selon des statistiques recueillies par le HCR, le Conseil norvégien pour les réfugiés et des organisations communautaires. Des mesures rapides et énergiques ainsi qu’un financement approprié sont nécessaires d’urgence afin d’éviter la famine et une répétition de 2011, où quelque 250 000 personnes étaient décédées, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de cinq ans.
Selon les autorités du Puntland, plus de 20 000 familles ont rejoint la région de Bari. Et 1 638 d’entre elles ont besoin d'une aide d'urgence dans la ville de Galkayo, au nord.
Les habitants quittent leur foyer en raison de la sécheresse, de la hausse des prix des produits alimentaires, des prévisions météorologiques sur la sécheresse et de l'insécurité permanente. Ils rejoignent des zones urbaines, y compris les villes de Mogadiscio et Baidoa. Le gouvernement cherche à distribuer de l’aide aux habitants dans leurs propres districts afin de leur éviter d’envisager un dangereux voyage à pied en quête d'aide.
Des décès et des maladies ont été signalés, toutefois en petits nombres. Dimanche, nous avons été informés de 38 décès dus à des raisons liées à la sécheresse dans la région de Bakool, au centre-sud de la Somalie. Les cas médicaux comprennent des personnes souffrant de malnutrition aiguë, en particulier les enfants, de la diarrhée aqueuse et du choléra.
Grâce à une réponse interinstitutions, le HCR et ses partenaires travaillent à atténuer l’aggravation de la famine, via la mise en œuvre de moyens contre la malnutrition croissante, la limitation des déplacements, la lutte contre les épidémies et l'amélioration de la protection.
Nous avons commencé à aider les personnes déplacées dans les régions les plus touchées - le Puntland et le Somaliland, au nord, ainsi que les régions de Bay et de Bakool. L’aide comprend la fourniture d'abris d'urgence et d'articles de secours à des milliers de personnes ainsi que le renforcement du suivi en matière de protection.
Quelque 1 000 colis d'aide sont envoyés aux familles touchées par la sécheresse à Mudug (Puntland) et des préparatifs sont en cours pour en distribuer 1 500 autres à Bari (Puntland) ainsi que le transport de l'eau par des camions-citerne dans les régions du Somaliland. Le HCR contribue également à fournir des abris et à distribuer des articles de secours à Bari, Nugal (Puntland) et Sanaag (Somaliland) Galkayo et Garowe.
La sécheresse pousse également certains à fuir le pays. Depuis le début de l'année, plus de 3770 nouveaux arrivants somaliens ont été enregistrés à Melkadida en Éthiopie, et la malnutrition aiguë a été signalée chez environ 75% des enfants réfugiés arrivés. Aucun déplacement important vers le Kenya n'a été signalé jusqu'à présent.
Cette sécheresse survient alors que le HCR poursuit son programme de rapatriement volontaire pour les réfugiés somaliens depuis le complexe de Dadaab au Kenya, avec 49 985 personnes déjà rentrées en Somalie depuis décembre 2014. Le HCR informe les habitants dans les camps au sujet de la sécheresse toutefois sans effet majeur sur les retours.
Le HCR et d'autres organisations humanitaires sont mieux préparés à répondre qu'en 2011, mais les besoins en financements sont urgents. Pour la période de janvier à juin 2017, la somme de 825 millions de dollars est nécessaire, mais les promesses de contribution s’élèvent seulement à 100 millions de dollars.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter:
- A Genève, Leo Dobbs, dobbs@unhcr.org, +41 79 883 6347
- A Nairobi, Julien Navier, navier@unhcr.org, +254 732 400 044