Protection sociale : Macron plaide pour des solutions « plus efficaces que de l’argent mis sur la table »
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Société

Protection sociale : Macron plaide pour des solutions « plus efficaces que de l’argent mis sur la table »

Le chef de l’Etat a déclaré devant le congrès de la Mutualité française, mercredi, à Montpellier, qu’en matière de protection sociale, « la solution n’est pas de dépenser toujours plus d’argent ».

Le Monde | • Mis à jour le

Emmanuel Macron a également annoncé une loi sur les retraites en 2019, lors du congrès de la Mutualité française, le 13 juin, à Montpellier.

Après avoir critiqué le « pognon de dingue » mis dans les aides sociales sans résorber la pauvreté, Emmanuel Macron a enfoncé le clou, mercredi 12 juin devant le congrès de la Mutualité française, à Montpellier, en déclarant qu’en matière de protection sociale, « la solution n’est pas de dépenser toujours plus d’argent ».

Dans une ambiance tendue, émaillée de quelques sifflets dans le public, le chef de l’Etat, critiqué sur son aile gauche pour la faiblesse de son action dans le domaine social, a plaidé pour des solutions « plus efficaces que de l’argent mis sur la table ».

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M. Macron a tout d’abord annoncé la mise en place progressive d’ici au 1er janvier 2021 d’offres de lunettes, de prothèses dentaires et auditives avec un « reste à charge zéro » (RAC zéro), pour lesquelles les patients n’auront rien à débourser. « C’est une conquête sociale essentielle et c’est un investissement que j’assume », a-t-il déclaré.

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Flou sur la réforme des retraites

Emmanuel Macron a également annoncé la présentation d’une loi sur les retraites « au début de l’année 2019 », et qui devrait être « votée dans le premier semestre » de la même année. « Un temps de transition sera ensuite accordé », a-t-il dit, ajoutant : « Je veux que nous puissions maintenir notre système de retraite par répartition et la solidarité entre générations. »

« La refonte de l’ensemble de notre système de retraite », conduira, selon M. Macron, à un « système (...) qui permettra qu’un euro cotisé donne le même montant de droit ».

Depuis un an, le chef de l’Etat a peu précisé ses intentions en la matière, disant seulement vouloir « consolider » le système de retraite par répartition. Les Français sont d’ores et déjà invités à y réfléchir à travers une « large consultation citoyenne » lancée à la fin du mois de mai. Des discussions ont également été engagées à la mi-avril avec les partenaires sociaux.

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Une loi pour financer la dépendance

Le président de la République a poursuivi en insistant sur la nécessité d’avoir « un débat national, indispensable pour répondre au nouveau risque de la dépendance. Sur ce sujet, l’année 2019 sera consacrée à une loi qui sera votée avant la fin de l’année ».

D’ici à 2050, la France comptera près de 5 millions de personnes de plus 85 ans, contre 1,5 million aujourd’hui. Soins de santé, perte d’autonomie, hébergement, le financement de la dépendance est évalué à près de 24 milliards d’euros annuels en dépenses publiques (Etat et départements).

Après une mobilisation inédite du personnel d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et de services de soin à domicile cet hiver, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé à la fin de mai des mesures pour « mieux prendre en charge la dépendance », répondant dans un premier temps « à l’urgence » de la qualité de vie des personnes âgées. Concernant l’anticipation de la perte d’autonomie et son financement public, elle a lancé une concertation nationale devant « aboutir à des propositions début 2019 ».

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