Sortie du glyphosate : Stéphane Travert et Nicolas Hulot veulent des « engagements » à la mi-juillet
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Sortie du glyphosate : Stéphane Travert et Nicolas Hulot veulent des « engagements » à la mi-juillet

Les ministres de l’agriculture et de l’écologie ont réuni à Paris une soixantaine d’acteurs concernés par la suppression, dans les trois ans, de l’utilisation du glyphosate en France.

Le Monde | • Mis à jour le

Le gouvernement a annoncé vendredi 22 juin la création d’un groupe de travail chargé de piloter la suppression, sous trois ans, de l’utilisation du glyphosate en France, afin d’en préciser les modalités. Syndicats agricoles, industriels, distributeurs, services de l’Etat, coopératives, chambres d’agriculture et instituts de recherche et d’innovation se sont retrouvés en terrain neutre, à l’hôtel de Cassini, une annexe de Matignon, en présence de parlementaires, sous l’égide de Stéphane Travert et de Nicolas Hulot, les ministres de l’agriculture et de la transition écologique.

« Nous allons missionner une “task force” pilotée par les deux ministères, avec l’appui de l’INRA [Institut national de recherche agronomique], de l’ACTA [Association de coordination technique agricole] et de l’APCA [Assemblée permanente des chambres d’agriculture] avec un compte rendu trimestriel », a déclaré M. Travert.

« La démarche de progrès doit s’appliquer partout et à tous et même si, selon les modes de production, chacun ne part pas du même endroit, nous allons maintenant dans la même direction, et ce n’est pas qu’une formule, avec cet objectif de sortie en trois ans », a ajouté M. Hulot. « On est passé dans une véritable démarche de confiance, de volonté et de détermination partagée », selon lui.

Les ministres ont précisé qu’ils attendent des acteurs l’identification des leviers du changement, filière par filière. Ils souhaitent disposer, d’ici à trois semaines, de premiers engagements précis de réduction et de suppression des usages du glyphosate.

Création d’un centre de ressources

Ils ont en outre annoncé à cette occasion la création d’un centre de ressources « d’ici à la fin de l’année » afin de rendre accessible à l’ensemble de la profession agricole les solutions existantes pour sortir du glyphosate, un herbicide controversé encore massivement utilisé en France. Les actions d’accompagnement vont être renforcées afin de « diffuser les solutions et trouver de nouvelles alternatives pour les usages pour lesquels il demeurerait des impasses », peut-on lire dans un communiqué commun.

Les réseaux territoriaux des chambres d’agriculture et l’enseignement agricole vont être, quant à eux, mobilisés « pour faire connaître et promouvoir les alternatives au glyphosate ». La « task force » devra pour sa part « rendre des comptes » tous les trois mois aux ministres et aux parlementaires « des actions engagées et des progrès accomplis ».

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« Une transition agroécologique majeure »

« Le président de la République a fixé un cap, et nous devons apprendre à nous passer du glyphosate dans les trois ans, tout en précisant que les agriculteurs ne seront pas laissés dans une impasse », a dit Stéphane Travert à la presse à l’issue de la rencontre.

« Il s’agit d’une transition agroécologique majeure d’autant plus marquante que le glyphosate est la substance phytosanitaire la plus utilisée, et la France veut se donner une ambition forte. »

L’Assemblée nationale a rejeté à la fin de mai des amendements, y compris LRM, qui visaient à graver dans la loi agriculture et alimentation cette sortie du glyphosate en 2021, le gouvernement voulant trouver d’abord une solution de rechange pour les agriculteurs.

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Les pays de l’Union européenne ont voté de justesse en novembre le renouvellement pour cinq ans de l’autorisation de cet herbicide, jugé dangereux par les défenseurs de l’environnement, mais que les agriculteurs veulent pouvoir continuer à utiliser. La France a, quant à elle, fait savoir que le produit serait interdit sur son sol d’ici à trois ans et n’a pas exclu une dérogation pour les « 10 % » de cas où il n’y aurait pas d’alternative pour les agriculteurs français.

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