Tribune. A l’heure de la dérégulation bancaire outre-Atlantique, l’Europe, elle, poursuit sa route vers une régulation renforcée. Jamais la pression réglementaire n’a été aussi forte pour les banques françaises. Ces nouvelles règles du jeu éprouvent les limites de leurs modèles économiques et doivent conduire à une remise en question. Mais est-ce une menace ou une opportunité ?
En tant qu’intermédiaire entre les agents économiques, le rôle premier des banques est de financer l’économie. Garantir la solidité du système bancaire est donc un prérequis à la confiance des investisseurs, des entreprises et des particuliers. La crise de 2007-2008 en a révélé les failles. Le système bancaire est apparu fragile et capable de s’écrouler, à moins que les Etats ne lui viennent en aide. Le G20 de Pittsburgh, en septembre 2009, réunissant les vingt plus grandes nations, s’était alors accordé pour définir et mettre en place un cadre permettant au système financier mondial de continuer d’exister, et, par conséquent, aux économies nationales de poursuivre leurs trajectoires.
La vague de réglementations qui, depuis, n’a cessé de déferler sur le secteur bancaire implique de nombreux défis à relever. D’une part, les banques doivent déployer des moyens humains et financiers très importants afin de répondre aux nouvelles exigences pour éviter les sanctions, dans des délais contraints. Ces projets réglementaires ont d’ailleurs la part belle dans les budgets de transformation des banques.
D’autre part, cette mise en conformité transforme leurs activités, leurs processus et leurs sources de revenus.
Plans d’économies importantsCitons par exemple les exigences en fonds propres de Bâle III, qui immobilisent du capital ; l’ajout d’un intermédiaire (les chambres de compensation) dans le cadre du règlement European Market Infrastructure Regulation (EMIR), pour sécuriser et lever l’opacité des transactions sur le marché de gré à gré, fortement...