« L’arrivée de Pedro Sanchez au gouvernement espagnol, un nouveau dilemme pour Emmanuel Macron »
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« L’arrivée de Pedro Sanchez au gouvernement espagnol, un nouveau dilemme pour Emmanuel Macron »

Dans une tribune au « Monde », le chercheur Fabrice Pothier écrit que la nomination du socialiste Pedro Sanchez à la tête du gouvernement espagnol oblige le président français à réfléchir à de nouvelles alliances, à un an des élections européennes.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

« En formant une alliance avec Sanchez, Macron pourrait indirectement aider les socialistes espagnols à affaiblir le jeune parti centriste Ciudadanos » (Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez à Madrid, le 20 juin).

Tribune. L’arrivée d’un gouvernement de centre gauche ouvertement proeuropéen dans la péninsule ibérique apporte une bouffée d’oxygène à la stratégie européenne d’Emmanuel Macron. En mal d’alliés, faisant face à une Allemagne qui avance à petits pas, et à une Italie aux mains des populistes, Paris peut compter d’ores et déjà sur une convergence de vues avec la quatrième puissance économique de la zone euro.

Comme Macron, le nouveau premier ministre espagnol fait le pari du centre et de l’Europe afin de regagner le terrain perdu par les socialistes espagnols. Il ne serait pas surprenant si Sanchez allait jusqu’au bout de sa logique en faisant coïncider la date des prochaines élections législatives (fixées au plus tard le 26 juillet 2020) avec le scrutin européen de mai 2019 afin de s’appuyer sur sa ligne proeuropéenne pour devenir la première force au Parlement espagnol. Mais c’est là où le dilemme se pose pour Emmanuel Macron : choisir entre un allié de gouvernement ou un allié dans l’opposition avec le jeune parti centriste Ciuadadanos.

Ce dernier se voit comme le frère jumeau de la République en marche : un mouvement devenu parti, ancré au centre, et essayant de rompre avec le bipartisanisme fatigué qui a structuré l’Espagne depuis son retour à la démocratie. Ciudadanos est considéré comme la première force politique prête à rejoindre un nouveau groupe centriste européen envisagé par Macron pour les élections européennes de 2019.

A l’exception du Partido democratico italien, qui est en pleine crise, Ciudadanos pourrait apporter au groupe souhaité par Macron entre une dizaine et une quinzaine d’eurodéputés. Une manne non négligeable quand on sait qu’en deçà de cinquante députés un groupe parlementaire européen peine à peser dans le jeu byzantin du Parlement européen. Mais Ciudadanos est sous pression depuis le coup démocratique de Sanchez.

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